Avec « Days before dreamboy » Lil Nas X balance sans prévenir un préliminaire pop à déguster avant son très attendu second album « Dreamboy ». On ne s’en lasse pas !
Depuis qu’il a dynamité les charts avec Old town road en 2019, remixant la country à la sauce trap avec une bonne grosse cuillère de crème fouettée queer, Lil Nas X s’est imposé comme l’une des pop stars les plus fascinantes et imprévisibles des années 2020. Mi-icône queer, mi-meme ambulant, ultra-présent sur les réseaux, sexy à en faire buguer Internet, power bottom assumé, jouant aussi bien avec sa féminité qu’avec sa virilité, entouré de jeunes mecs en rut, et maniant l’autodérision avec brio, Lil Nas X est devenu, à 25 ans, le boyfriend imaginaire de toute une génération queer.
Et on ne préfère même pas imaginer le nombre de rêves moites qu’il inspire dans les jockstraps les plus en manque. Depuis la sortie de Montero en 2021, son premier album bourré de hits aussi queer que clinquants, on attendait la suite comme un miracle pop.
Mais à force de teasers, de faux départs et de provocations savamment orchestrées, Lil Nas X nous a collé des spasmes d’impatience. Sans crier gare, le EP Days before dreamboy a atterri sur toutes les plateformes le 28 mars 2025, comme un amuse-bouche, livré sans promo, juste pour nous faire saliver.
Ce mini-album de huit titres, plus sage que Montero, joue la carte du R’n’B moelleux et du rap velouté, dans un style année 2000 qui ferait rougir les Neptunes et d’ailleurs le titre Hotboy aurait pu figurer sans problème sur Justified, le premier album de Justin Timberlake. Mais ne vous y trompez pas : si Lil Nas X baisse un peu le volume côté subversion sonore, il continue de jouer avec les codes visuels comme personne. Dans les clips qui accompagnent ce projet, il se transforme, joueur et mutin comme jamais, en poupée Barbie queer du futur, multipliant les personnages et les fantasmes, tout en rose et poses lascives, entouré de danseurs et d’amants tous plus musclés secs les uns que les autres.
En pleine Amérique trumpienne où les droits LGBTQ+ sont largement piétinés, Lil Nas X incarne une Pride à lui tout seul, un rainbow flag clignotant, un doigt d’honneur bien senti au retour de l’ordre moral.
C’est certainement pour ça qu’on l’aime autant.
Lil Nas X : Days before dreamboy (Sony)