Chassez le naturel… Le ministre de l’Intérieur a décrété un livre pour adolescents interdit aux moins de 18 ans. Bien trop petit, un livre pour adolescents qui aborde explicitement la sexualité, a donc été censuré au motif qu'il représenterait « un danger pour les mineurs ». Deux anciens ministres de la Culture, Aurélie Filippetti (PS) et Jean-Jacques Aillagon (ex-UMP) regrettent cette censure et que l'on ferme les yeux sur la sexualité des ados.

La thérapie de conversion gay est toujours pratiquée par des médecins en Inde qui profitent du désespoir des personnes LGBT+ qui se sentent rejetées par cette société profondément religieuse et traditionnelle. Largement discréditée dans le monde, la thérapie de conversion - qui vise à changer l'orientation sexuelle d'une personne - est toujours légale en Inde, mais sa pratique par les médecins est interdite. Pour guérir, chaque praticien expert en sa paroisse y va de son remède miracle quitte à vendre tout et n’importe quoi. Le docteur Jain par exemple prétend que cesser de manger de la viande et prendre des cachets rend hétéro. D'autres préfèrent torturer avec des électrochocs. Un objectif commun, des méthodes différentes. Mais ce qui est certain c’est qu’en moins de trois mois, votre vie sera meilleure, promis, juré comme l’explique dans un reportage édifiant Cordelia Lynch, la correspondante en Asie de Sky News.

L’association Aides ouvre un nouveau lieu à Toulouse, destiné à accueillir les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes qui consomment de la drogue, ainsi qu’aux chemsexeurs. Ce lieu est aussi plus largement ouvert sur les questions de prévention, de réduction des risques et d’orientation vers le soin. Au programme : des consultations gratuites en psycho, addicto, sexo et médecine générale ainsi que des groupes de parole chemsex entre pairs. Le Lounge, c’est aussi la possibilité d’accéder à des dépistages rapides du VIH et des hépatites, à des prescriptions Prep et des traitements IST ainsi qu’à la vaccination contre les hépatites et le papillomavirus. Si vous êtes concernés, vous pourrez franchir les portes du Lounge dès le 15 septembre, où vous serez accueillis avec bienveillance et sans préjugés sur vos pratiques.

Le Lounge - 14-16 Place Laganne à Toulouse

L'association En avant toutes a publié un rapport sur la situation des violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ dans les territoires ultra-marins.

Ces territoires, malgré la distance entre eux, présentent des similitudes : tabou, forte prégnance religieuse, tissu associatif fragile.

Dans plusieurs autres territoires (Wallis et Futuna, Saint-Pierre et Miquelon, Guadeloupe) il n’existe pas de structures spécifiques pour les personnes LGBTQIA+, quand les maigres structures existantes en Nouvelle-Calédonie ou à La Réunion font face à des difficultés financières. Espérons qu’une partie des 7 millions d’euros promis par le gouvernement en juillet pour soutenir les centres LGBTQI+ passeront les océans…

Voilà une occasion rare de découvrir une pièce méconnue de Copi. Le 23 septembre prochain, le Théâtre du Rond Point accueille une lecture de La coupe du monde, mise en scène par Guillaume Antoniolli. « Ça se passe à Buenos Aires, explique ce dernier. Un couple de vacanciers qui débarquent en location dans un hôtel 3 étoiles (du moins c’est ce qu’ils pensent). C’est la coupe du monde de foot, qui se tient pendant la dictature militaire [Une coupe du monde de football a bien été organisée en Argentine, mais trois ans après l’écriture de la pièce, en 1978]. Une étrange amitié va se lier entre le couple et le groom. C'est assez décalé. Et c'est du Copi.»

Pour mémoire, Copi est un romancier, dramaturge et dessinateur (voir notre dossier sur l’histoire de la bédé) argentin qui vécut une partie de sa vie en France. On lui doit des pièces comme Loretta Strong, L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer ou Une visite inopportune. Il est mort du sida en 1987 à l’âge de 48 ans. Ses pièces sont souvent traversées par un humour féroce ou absurde, qu’on ne manquera sans doute pas de retrouver dans La coupe du monde.  
Guillaume Antoniolli a récupéré cette pièce alors qu’il mettait en scène Le frigo, une pièce de 1983 [voir Strobo n°17].  « Antoine Du Basset, de l'agence Drama, qui s'occupe des droits de Copi, m'a envoyé un mail avec cette pièce, explique-t-il. En me disant « Voilà une pièce inédite de Copi que l'on a retrouvée, si cela t'intéresse, reviens vers moi ». Mais je l'ai mise de côté parce que je n'avais pas le temps. Un soir de solitude,  j'ai retrouvé cette pièce sur le coin de mon bureau. Je me suis mis à la lire et je suis un peu tombé sous le charme. J'ai dû la relire plusieurs fois pour bien comprendre parce que ça ne ressemble pas du tout aux autres pièces de Copi. Donc ça m'a étonné. L'intrigue est assez longue à arriver. Mais je pense que c'est voulu par l'auteur. C'est un couple à trois. Les personnages sont très différents. Ils viennent de plusieurs classes sociales. »

Pour le rôle d’Alejandro (l’homme du couple), Guillaume Antoniolli a pensé au mythique comédien Jean-Claude Dreyfus (vu notamment dans les films de Caro et/ou Jeunet, Delicatessen ou Un long dimanche de fiançailles). Le comédien, qui a connu le dramaturge, n’avait jamais souhaité jusque-là jouer dans une de ses pièces.
Il nous a raconté pourquoi : « on s'est rencontrés lors de l’exposition de ses dessins qu'il avait faite, rue du Cherche-Midi. Et il me fascinait, Copi. Je venais à la galerie de temps en temps. Il n’était pas très bavard, il était assez introverti. Je m’asseyais et on ne se disait rien. Parfois, je passais deux heures dans cette galerie où très peu de mots sortaient. Et curieusement, la vie a fait que plusieurs fois on m'a proposé de jouer des pièces de Copi, surtout des monologues, comme Le frigo. Et moi, je n'ai jamais voulu jouer ça, parce que je trouvais que c'était lui qui devait les jouer. (...) Et puis après, il nous a quittés. On m'a encore proposé quelques pièces de Copi, mais je n'avais pas le temps.»

Cette fois-ci aura été la bonne. Guillaume Antoniolli, qui a noué une amitié avec le comédien depuis quelques années et rêvait de le mettre en scène, lui a envoyé le texte. « Au début, il n’était pas chaud, mais il a lu la pièce et adoré », se souvient-il. Et il ne sera pas seul sur scène. Les comédiens Valentina Vandelli et Clément Lagouarde incarneront respectivement l'épouse et le groom. Pour le moment, il ne s'agit qu'une lecture pour fêter la réouverture de la librairie O Rond-Point.

La Coupe du monde, de Copi, mise en scène de Guillaume Antoniolli, Théâtre du Rond-Point, 23 septembre à 18h, entrée gratuite.

Crédits photos : Addictive Prod & Thomas Laconis

Nous venons d'apprendre le décès brutal de Full Mano. Artiste communautaire, militant et protéiforme, il a marqué son époque avec ses oeuvres, notamment réalisées avec des points de couture, ce qui faisait – entre autre – la particularité de son art.

Ful Mano a toujours été très proche et militant actif dans la communauté bear et était apprécié bien au-delà de celle-ci. 

L’équipe de Strobo présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses amis, et à ses proches.

Une femme avec une femme… Le titre de Mecano, hymne lesbien, appelle à l’acceptation de de l’amour sans condition. Pour Alice et Vanessa qui s'aiment, aller ensemble au bal de fin d’année de leur lycée semble une évidence. Mais Mme Beaumont, la Présidente de l’association des parents d’élèves de l’école Saint-Sébastien en Picardie s’y oppose farouchement. Mais de quel droit ? L’école n’a-t-elle pas pour finalité d'enseigner des valeurs de respect de l’autre et de bienveillance. Des vedettes de comédie musicale viennent soutenir la participation des deux jeunes filles au bal. Prétexte tout trouvé pour une mise en avant médiatique afin de redorer leur image et trouver peut-être leur nouveau spectacle. Mais derrière cet élan de générosité, les secrets et les promesses se dévoilent. Les lycéens comme les stars devront affronter la dure réalité pour faire sauter les préjugés et faire vaincre l’amour.

Le bal pour tous, 4 Rue Félibien, 75006 Paris, www.themusicalproduction.com

Certains ont résisté à la fermeture due à la covid, d’autres ont préféré jeter l’éponge cet été. Ainsi, dans la capitale des Gaules, on ne peut plus aller au sauna Bellecour ou passer une soirée naturiste au bar l’Onyx, sans parler de plusieurs autres bars LGBTQ+ comme le Chupa bar ou encore La Ruche, véritable institution installée depuis des décennies. On ne le dira jamais assez : lâchez un peu votre téléphone portable et sortez, dansez, prenez l’apéro, allez voir des spectacles, jouez aux bingos drag, etc. Il ne faudra pas se plaindre ensuite du peu d’offre de sortie. Se rendre dans les lieux LGBTQI+, c’est aussi les soutenir !

Fortement opposée au mariage pour tou.te.s et à la PMA, et soutien indéfectible de la Manif pour tous, la vieille dame au chapeau avait comparé les gays et lesbiennes réclamant le droit de se marier à des « animaux ». Plus récemment, à propos de la participation des femmes trans au concours Miss France, elle avait tenu sur la chaîne d’extrême-droite CNews des propos d’une grande violence en parlant encore une fois de chose « contre nature ». à propos de Bilal Hassani lors de son passage à l’Eurovision : « c’était une fille. Enfin c’était un garçon qui était déguisé en fille ! Moi la première fois que je l’ai vu, j’ai cru que c’était une fille. Bon et bien c’est quelque chose de pas normal ! » Vous en voulez encore ? Voici ! A propos de l’arrivée future et éventuelle de femmes trans au concours de Miss France, elle vociférait : « c’est une femme peut-être maintenant mais après ça sera un bonhomme ! Non, c’est non, c’est non je vais me battre jusqu’à ma mort […] » C’est bon, tout le monde a vomi ? Madame de Fontenay est décédée le 1er août, emmenant avec elle sa haine et ses préjugés.

Préparez-vous à remettre tous les concepts relatifs à la masculinité et à la virilité en question avec Brutes qui débarque le 23 septembre, au Vent se lève dans le 19e arrondissement de Paris.  En puisant dans son histoire personnelle et son parcours professionnel notamment d’artiste intervenant dans les prisons et les Centres d’Hébergement d’Urgence, l’auteur et comédien Antony Quenet s’interroge sur ce que signifie être un homme à l’époque de #Metoo et sur la possibilité d’une réinvention de sa propre masculinité. Un jeu fort et puissant où l’intime côtoie le burlesque pour désarçonner le patriarcat tout puissant. Pour cela, la mise en scène s’appuie sur une partition musicale de premier plan pour renforcer le propos. Parfois crue mais non sans poésie, Brutes tape là où ça fait mâle, bouscule les codes pour faire corps avec les luttes féministes. Quand on vous dit que l’homme est une femme comme les autres, entendez-le !

Brutes, à 20h le 23 septembre au Vent se lève, 181 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris.