« Envie d’un plan chems ? » Cette phrase on l’a tous lue sur les applis de drague gay. Le chemsex, c’est la consommation de substances telles que la 3MMC, la cocaïne ou le GHB lors de plans cul, partouzes ou marathons sexuels. Il faut faire face au culte de la performance sexuelle, à la violence des applications de rencontres, à l'âgisme, au racisme, à la sérophobie, à l'homophobie et parfois à la solitude. Dans ce contexte compliqué, le chemsex peut parfois servir de béquille ou d'échappatoire.
Si certains parviennent à gérer leur consommation et à trouver un équilibre entre plaisir, sexualité et substances, d'autres sont en questionnement voire en souffrance vis-à-vis du chemsex. Quels sont les signaux d’alerte ? Il y a le craving, une envie intense, presque compulsive, de consommer des substances addictives. Autre warning : lorsque la recherche d'un partenaire sexuel devient une excuse pour consommer des prods. De façon plus générale, si le chemsex prend le dessus sur ta vie sociale, professionnelle et affective, c'est le signe qu'il est nécessaire de demander de l'aide.
Les substances utilisées peuvent altérer ton jugement, diminuer tes inhibitions et t’exposer à des violences sexuelles. Enfin, pas toujours facile de gérer sa prévention (capote, PrEP etc.) quand on enchaine les plans chemsex et donc on se retrouve exposé à un risque accru de contracter le VIH et l'hépatite C, en particulier quand on pratique le slam (injection de substances par voie intraveineuse).
En mars 2021, suite à une prise de conscience de l'impact du chemsex sur la santé physique et mentale des chemsexeurs gays parisiens, le Conseil de Paris a adopté une résolution engageant la Ville de Paris à agir sur ce sujet. Les chemsexeurs peuvent se sentir isolés ou stigmatisés, il était donc essentiel de créer des espaces sécurisés où ils peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs expériences sans craindre d'être jugés. C’est l’objectif de la campagne de la Ville de Paris, lancée en 2022 : « Chemsex : où en parler ? » avec une affiche diffusée largement en ligne, dans la ville et dans les lieux LGBT+.
Si tu souhaites être accompagné, parler de ta consommation, te faire dépister ou accéder à des outils de réduction des risques (matériel stérile), la ville de Paris propose une cartographie interactive des lieux à Paris où tu peux trouver de l'aide => ici
En cas d'urgence vitale, appeler le Samu (15) ou les pompiers (18).
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La ville de Paris se mobilise
En mars 2021 le vœux est adopté. Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris en charge notamment de la réduction des risques, et Jean-Luc Roméro-Michel, adjoint à la maire de Paris en charge des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, créent un comité stratégique qui se réunit la première fois le 17 mars 2022.
Son objectif est mettre en œuvre un plan de prévention et de réduction des risques liés à la pratique du chemsex .
La Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (MMPCR)* en partenariat avec les acteur.ices engagé.es sur le chemsex a organisé en 2022 et 2023 une journée thématique afin de développer une culture commune, et de favoriser la mise en réseau des professionnel.les accompagnant des chemsexeurs. Au programme : différentes études, actions, modalités d’interventions ont été présentées et ont permis d’aborder l’ensemble du parcours de prise en charge envisageable pour un usager (consommation de produits, santé sexuelle globale, santé mentale) en invitant les chemsexeurs à témoigner.
La Ville de Paris, ainsi que tous les acteurs de terrain sont désormais engagés dans une démarche commune pour apporter des réponses aux publics concernés.
La Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (MMPCR) intervient à la croisée des champs de la santé, de l'insertion, de la cohésion sociale, de l'éducatif, de la justice, pour promouvoir la prévention des conduites à risques. La MMPCR est rattachée à la direction de la santé publique de la Ville de Paris et au pôle solidarités du Département de Seine-Saint-Denis.