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Kenya : homophobie ou économie

Julien Claudé-Pénégry

Le Kenya se trouve à un carrefour délicat avec l'introduction d'un projet de loi controversé, le « projet de loi de Protection de la famille », qui pourrait renforcer la répression des personnes LGBT+. Déposé en 2023, ce texte propose des peines pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison pour les relations homosexuelles, aggravant une situation déjà difficile, puisque les lois coloniales existantes criminalisent déjà ces relations. Stop Homophobie revient sur le sujet : selon l’ONG britannique Open for Business, l'adoption de cette législation pourrait coûter au Kenya entre 2,7 et 7,8 milliards de dollars par an. Dominic Arnall, président de l'ONG, met en garde : « les lois anti-LGBTQ+ nuisent aux perspectives d’investissement d’un pays et à sa réputation mondiale. »

Les conséquences économiques incluent une fuite des talents, une baisse des financements internationaux et un impact négatif sur le tourisme. L'exemple de l'Ouganda, qui a récemment adopté des lois répressives, illustre les dangers de telles politiques. La Banque mondiale a suspendu ses prêts à ce pays, entraînant des pertes économiques significatives. 

D'autres nations de la région, comme la Tanzanie, ressentent également les effets néfastes des discriminations. Alors que la rhétorique homophobe s'intensifie au Kenya, l'examen de ce projet de loi pourrait non seulement aggraver la situation des personnes LGBT+, mais également fragiliser l'économie du pays.

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