Le Printemps des associations LGBT fête ses 25 ans ! Nous sommes allés y faire un tour et nous en avons profité pour discuter avec le nouveau président de l’Inter-LGBT, l’association organisatrice de l’événement.
Si on considère la météo radieuse de ce week-end du 5 et 6 avril à Paris, le Printemps des associations LGBT portait particulièrement bien son nom cette année. Comme tous les ans, c’est l’Espace des Blancs Manteaux, situé dans le Marais, qui a accueilli l’événement organisé par l’Inter-LGBT. Selon l'interassociative, environ 9000 personnes sont venues rencontrer les 90 associations qui tenaient un stand.
Comment vont les associations, dans un contexte politique tendu ? Malgré l’atmosphère plutôt joyeuse dans les travées (mention spéciale au stand en forme de douche des Coqs festifs), on sentait poindre une certaine inquiétude dans les discours de celles et ceux qui ont pris la parole au cours des deux jours. Nous avons posé la question à Alexandre Schon, le tout nouveau président de l’Inter-LGBT, qui regroupe actuellement une quarantaine d’associations. S’il ne veut pas parler à la place des associations, le militant répond qu’un certain nombre d’entre elles « réfléchissent à rejoindre l’Inter-LGBT ». Il en explique les raisons : « il y a quand même beaucoup d'associations communautaires, ce qui est une richesse, et en même temps, comme ce sont des associations de dimension à échelle humaine, elles ont du mal à faire valoir leurs revendications politiques auprès d'un certain nombre d'acteurs publics. » Il poursuit : « c'est l'ensemble des autres associations qui apportent la force nécessaire à la première pour opérer son plaidoyer. » C’est ce qu’à l’Inter on appelle la « maison commune », qui « permet de fédérer au moment où l'extrême droite et ses alliés objectifs sont aux portes du pouvoir. »
Messages aux personnalités politiques
Comme chaque année, le Printemps a vu défiler quelques personnalités politiques, notamment les candidats socialistes à la mairie de Paris, Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire. Le nouveau délégué à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les lgbt-phobies (Dilcrah), Matthias Ott, est également venu faire un long tour. L’occasion pour les associations et l’Inter-LGBT de faire passer quelques messages. Alexandre Schon dit avoir évoqué deux points en particulier : la nécessité de se mobiliser sur la question du chemsex et la question du financement des associations. Il détaille ce deuxième point : “ encore aujourd'hui, beaucoup de financements se font sur la base de projets et non pas sur le fonctionnement, ce qui empêche les associations d'avoir une vue sur le long terme et de devoir raisonner sans cesse sur le court terme. Donc c'est une temporalité qui n’est pas en équation avec ce que les associations veulent.”
Une nouvelle arrivée pour la marche des fiertés
Au-delà du Printemps, l’interassociative se mobilise actuellement en soutien à la Budapest Pride, qui a été interdite par le pouvoir Hongrois. Les deux marches auront d’ailleurs lieu le même jour, le samedi 28 juin. Malgré quelques remous au sein du conseil d’administration de l’Inter-LGBT, qui a vu son président claquer la porte, Alexandre Schon assure que l’organisation de la marche 2025 est sur les rails. « Ce sont les délégués qui font l’essentiel du travail », affirme celui qui était justement délégué à la marche ces trois dernières années. Pour cette édition, le défilé sera précédé par une semaine des fiertés, émaillée de plusieurs événements, parmi lesquels une course des fiertés à Pantin, mais aussi un drag-show, des expos, etc. Autre nouveauté, la marche devrait changer de point d’arrivée, la Place de la République étant devenue un peu trop étroite pour accueillir l’affluence post-marche devant le podium, où se déroulent concerts et performances. Les négociations avec la Préfecture pour trouver un nouveau point de chute sont en cours. Alexandre Schon ne peut rien confirmer pour le moment. Mais celles et ceux qui connaissent la géographie parisienne pourront deviner sans trop de difficultés où les manifestant.es risquent d’arriver cette année.
Photos : Xavier Héraud