Dans le monde du manga, certaines œuvres touchent en plein cœur. C’est le cas de Grapefruit Moon de Tomo Serizawa et de L’Histoire de papa, papa et moi de Roji, chez Taifu. L’un parle d’un relation qui éclot dans une pâtisserie, l’autre nous montre deux hommes qui deviennent papas. Deux récits différents, mais un même fil rouge : l’amour sous toutes ses formes.
Kazuki et Yôichirô : un rêve maladroit et une rencontre qui change tout.
Grapefruit Moon nous plonge dans une pâtisserie où Kazuki, un jeune étudiant commence un travail à mi-temps. Il aime les gâteaux, les admire comme des trésors, mais ne se sent pas assez doué pour en faire son métier. « Je suis bien trop maladroit pour devenir pâtissier. Malgré tout, j’abandonnerai jamais mon rêve de travailler dans le milieu. ». Face à lui, Yôichirô, le chef pâtissier, est aussi talentueux que distant. Il a perdu l’envie qu’il avait avant.
Petit à petit, entre crème, éclairs au chocolat et maladresses, un lien se tisse entre eux. Ce n’est pas un coup de foudre, mais un amour qu’on voit grandir. Kazuki veut l’aider, le soutenir et le comprendre. Et sans le vouloir, il devient la lumière qui redonne goût aux choses à Yôichirô.
L’oeuvre montre comment un petit pas vers quelqu’un peut tout changer. C’est simple, doux, avec des dessins qui donnent faim et une ambiance rassurante. L’amour y vient doucement, sans bruit, comme un gâteau qui lève dans le four : « On dit que le gâteau, c’est de l’art comestible. Un peu comme une jolie boîte à bijoux. »
Nao, Ai et Hiro : trois cœurs pour un seul foyer
Avec L’Histoire de papa, papa et moi, on change de décor, mais pas de douceur. Cette fois, il ne s’agit pas d’une romance naissante, mais d’un couple solide, Nao et Ai, qui devient parent d’un petit garçon. Le récit commence après l’adoption. On les suit dans leur vie de tous les jours, entre les couches, les premiers pas, les réveils en pleine nuit, mais surtout les grandes émotions.
Ce qui rend ce manga précieux, c’est qu’il parle d’homoparentalite. Ces deux hommes aiment leur fils autant que n’importe quels parents. Ils font de leur mieux, ils se soutiennent, ils doutent parfois. Et surtout, ils montrent que ce n’est pas le sang qui fait une famille, mais l’amour, l’attention et le fait d’être là, tout simplement.
C’est une histoire calme et pleine de moments vrais. Elle donne une belle image des parents gay, sans jugement, sans drame. Ici on observe juste la vie, avec ses hauts, ses bas, ses câlins et ses rires.
Deux visions, une même émotion
Ces deux mangas, bien qu’ils parlent d’amour différemment, se répondent avec tendresse. Grapefruit Moon parle de confiance en soi, de passion retrouvée, et d’un lien qui se construit doucement. L’Histoire de papa, papa et moi aborde une relation stable, mise à l’épreuve par le quotidien, mais aussi remplie de bonheur simple. Et on peut éventuellement y voir l'étape d’après : quand l’amour devient une base pour construire un foyer.
Ces histoires ne se ressemblent pas, mais elles font du bien. Elles montrent que les sentiments peuvent surgir dans un lieu inattendu, comme une pâtisserie, ou qu’il peut durer dans le tourbillon de la parentalité. Elles rappellent aussi qu’être soi-même, même avec ses failles, permet de tisser des liens vrais.
En refermant ces deux mangas, on se sent apaisé. Parce qu’ils parlent d’amour, oui, mais surtout de confiance. Deux livres « tranche de vie » qui donnent envie de croire qu’on peut construire quelque chose de beau, que ce soit à deux ou à trois. Ces récits ne crient pas, ne forcent rien pour avancer tranquillement. Grapefruit Moon et L’Histoire de papa, papa et moi sont deux bijoux, simples et sincères. À lire, à savourer, à garder au fond du cœur.
Grapefruit Moon de Tomo Serizawa chez Taifu à 9,35 (Terminé)
L’Histoire de papa, papa et moi de Roji chez Taifu à 9,35 (En cours, 2 volumes au japon)