Il y a des spectacles qui nous font réfléchir, d’autres qui nous font rire. Que d’espoir!, de Hanokh Levin, mis en scène par Valérie Lesort, fait les deux. Ici, on entre dans des histoires comme dans un rêve drôle et un peu triste, où chaque scène parle de nos émotions, de nos galères, mais aussi de notre envie de vivre.
Inspirée des textes de l’auteur Hanokh Levin, cette pièce enchaîne des récits pleins d’humour noir et de tendresse. Et quand on en sort, on se sent un peu plus léger·e. Comme si on avait fait un pas de côté sur notre propre vie.
Des scènes qui nous ressemblent : on rit, on doute, on se reconnaît
Les scènes, courtes et percutantes, ressemblent à des petits moments de vie à la fois absurdes et très vrais. Il y a cette femme qui refuse de « passer le sel », ce personnage qui demande à la fin « pourquoi est-ce que je vis ? », ou encore cette phrase qui reste en tête : « nous avons vécu et mourrons pour rien. » Ça pourrait sembler sombre, mais c’est surtout humain. Avec ses textes drôles et profondes, Hanokh Levin nous tend un miroir dans lequel on se reconnaît, et ca fait du bien. On retrouve nos hésitations, nos colères, nos peurs mais surtout notre envie d’y croire encore. La prestation des comédien.nes est incroyable. Ils.elles changent de rôle à chaque scène, avec beaucoup de justesse, se réinventant en permanence. Ils nous font passer du rire aux larmes en un clin d’œil. On sent qu’ils s’amusent, et nous aussi. Mention spéciale à Hugo Bardin, avec son cadie et sa culotte, entre autres, qui fait exploser la salle de rire tout en apportant une belle touche de fragilité.
Une mise en scène pleine de fantaisie, entre théâtre et cabaret
Valérie Lesort signe une mise en scène inventive, drôle, pleine d’émotions. Elle transforme la scène en un cabaret pas comme les autres, à la fois festif et intime. Les costumes, signés Carole Allemand, sont géniaux : ils métamorphosent littéralement les acteur.rices en personnages drôles, étranges, parfois émouvants. On passe d’un univers à un autre sans jamais décrocher. Et puis, il y a la musique. Les chansons, jouées en live par Charly Voodoo, figure emblématique du cabaret Madame Arthur, ajoutent une touche spéciale au contenu. On a l’impression d’être à la fois au théâtre et dans un concert un peu magique. Ce mélange des genres fait du bien : on ne sait jamais à quoi s’attendre, et c’est ce qui rend le spectacle si vivant.
Que d’espoir !, c’est un titre qui peut faire sourire. Mais on comprend qu’il est juste, ça nous rappelle que, malgré les absurdités de la vie, nos petits malheurs ou nos grandes questions, on a tous.tes un peu d’espoir en nous. Il suffit parfois de le réveiller. On ressort de là avec le sourire, et l’esprit un peu plus léger.
Que d'espoir! au Théâtre de l'Atelier, jusqu’au 28 juin, le dimanche à 16h Les mardi, jeudi, vendredi et samedi à 21h, 20 euros.