Marseille mon amour : trois jours sous le signe du soleil, des saveurs et des surprises

Paul Fleury

Marseille, c’est un coup de cœur immédiat. Une ville brute et solaire, qui vous accueille comme un vieil ami. Dès notre arrivée, Jim et moi avons senti l’énergie de cette cité portuaire aux mille visages — entre Méditerranée, béton et poésie. Et autant dire que notre petit séjour à deux a vite pris des allures de romance urbaine en technicolor.

Jour 1 — Check-in arty, festin iodé et soirée perchée
On pose nos valises au Mama Shelter, adresse arty-bobo qui mêle graphismes pop et vibes décontractées. Si les chambres mériteraient un petit rafraîchissement, l’ambiance générale reste cool et accueillante. Notre chambre d’angle est spacieuse et baignée de lumière, parfaite pour une première nuit marseillaise. Et le personnel, ultra bienveillant, donne le ton : ici, on est chouchoutés.
Premier stop aux Grandes Halles du Vieux-Port. On y retrouve notre amie marseillaise Rabiha, qui nous guide entre les étals gourmands de ce food court effervescent. Imaginées comme une agora méditerranéenne en plein cœur de la ville, les Grandes Halles s’étendent sur 2000 m² conçus par l’architecte d’intérieur Olympe Zographos, avec une grande terrasse animée et une offre de dix restaurants, un bar-cave à vin et un marché de douze échoppes. Julien Fabre, cofondateur passionné, nous explique son ambition : rassembler les saveurs du sud dans un projet humain et gastronomique. On déguste des calamars à la romaine, des huîtres bien fraîches, des crevettes roses sublimes et la fameuse pizza moitié-moitié — tout cela arrosé d’un blanc fruité de Cassis. En fond, un DJ distille un groove estival qui nous transporte.
Quand le soleil décline, direction le rooftop du Sofitel. Vue cinémascope sur le port, mojitos millimétrés, ciel en feu… Un moment suspendu. Puis, sur un coup de tête (et quelques degrés d’alcool), on prend un verre au Polikarpov, terrasse gay-friendly iconique du Vieux-Port. Locaux inspirants, touristes curieux, beaux garçons qui sentent le soleil : la nuit s’annonce complète et joyeuse.


Jour 2 — Culture méditerranéenne, délices asiatiques et haute gastronomie
Réveil brumeux pour moi. Jim, lui, engloutit des crêpes comme si de rien n’était. Il est 10 h 30. Cap sur le Mucem, à pied. On traverse le Cours Julien, repère arty couvert de street art, cafés alternatifs et librairies queer-friendly, puis Noailles, vibrant labyrinthe de marchés orientaux et d’odeurs d’épices. Marseille vit à tous les étages. Jim décide de pousser la porte du Centre LGBTQIA+ de Marseille pour découvrir avoir plus d’infos sur  programmation queer locale.
Arrivés au Mucem, on reste bouche bée. Ce bijou architectural, tout en béton ajouré et passerelles suspendues, semble flotter entre ciel et mer. À l’intérieur, des expos passionnantes sur la Méditerranée, mais c’est surtout le toit-terrasse qui nous hypnotise : panorama à 360 ° sur la Major, le port et la mer, comme un vitrail contemporain.
On flâne ensuite dans le Panier, le plus vieux quartier de Marseille, pittoresque à souhait avec ses façades colorées et ses ateliers d’artistes.
Pour déjeuner, on s’attable chez Meo Midnight, perle asiatique nichée sur une petite place calme. Décor zen, nappes blanches, vaisselle immaculée : on plonge dans l’univers de Michaël Teixeira, chef portugais aux inspirations asiatiques. Ses rouleaux de printemps — croustillants, parfumés de cébettes, crevettes et sauce cacahuète — sont un équilibre parfait entre douceur et pep’s. Chaque plat, du curry coco-citronnelle aux créations iodées, est pensé comme une partition maîtrisée. Un vrai plaisir délicat à la cool.
L’après-midi, session shopping dans les rues adjacentes : friperies du Cours Julien, librairies indépendantes, galeries décalées. Puis halte chez Uniqlo rue Saint-Ferréol, avant un dernier verre au soleil sur la terrasse des Terrasses du Port, face à l’horizon.

Le soir, montée en gamme chez La Mercerie, saluée par le Guide Michelin. Sur le Cours Saint-Louis, cette table moderne propose un menu « Feed Me » en cinq services — exploration sensible de la cuisine locale, servie avec des vins nature et une déco brute-chic. On termine au Pulse, bar gay électro festif, idéal pour prolonger la nuit. Véritable institution queer de Marseille, il ouvre jusqu’à l’aube et propose des soirées La à thème — queer pop le mercredi, minimal electro le vendredi, animations drag et performances live. Bonne energie, public bienveillant et  verres bien tassés pour tenir jusqu’au petit matin.


Jour 3 — Vue divine et modernisme brutaliste
Dernier réveil à Marseille. Pas question de repartir sans saluer la Bonne Mère. On grimpe jusqu’à Notre-Dame-de-la-Garde. Là-haut, le panorama est renversant : la ville s’étale, indomptable, de la mer aux collines.
On fait un saut au Musée d’Histoire de Marseille, où l’expo sur le tatouage nous captive par sa richesse esthétique et son engagement historique.
Midi, pause gourmande chez La  Cantinetta, trattoria italienne nichée derrière un portail discret. Jardin secret, pâtes maison, burrata crémeuse, pinot grigio frais : une halte élégante et délicate.
Avant le départ, ultime arrêt à la Cité Radieuse de Le Corbusier. Cette utopie en béton regroupe 330 logements pensés comme une ville verticale — rues intérieures, commerces, école maternelle sur le toit, et même un hôtel-restaurant. Les appartements, standardisés selon le Modulor, bénéficient de loggias lumineuses et d’une isolation phonique surprenante. Au 9e étage, le toit-terrasse déploie son théâtre en plein air, sa pataugeoire d’enfants reconvertie en atelier, et surtout une vue à 360 ° qui rend hommage à la poésie du logement moderne.
Il est 16 h. Avant de partir, pour un dernier bain de mer différent, on aurait pu s’arrêter à la plage Mont Rose — spot naturiste et gay-friendly lové dans les calanques — pour un dernier plongeon. À défaut, on quitte Marseille pour Mandelieu, le cœur gonflé de soleil et nos valises chargées de souvenirs .
Et si vous venez en juillet, ne manquez pas la Marche des Fiertés de Marseille — le 5 juillet 2025 — ou Marseille passe en mode queer ;
Marseille nous a pris par la main et ne nous a plus lâchés. Multiculturelle, généreuse, queer-friendly sans en faire trop, elle nous a offert une parenthèse joyeuse, sensuelle et intensément vivante.

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Les Grandes Halles du Vieux Port
 : 30A cours Honoré d’Estienne d’Orves, 13001 Marseille

Sofitel rooftop — Dantès Skylounge : 
36 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille

Polikarpov
 : 24 cours Honoré d’Estienne d’Orves, 13001 Marseille

Cours Julien : cours Julien, 13006 Marseille

Noailles : rue du Marché des Capucins/rue des Récolettes, 13001 Marseille

Marseille LGBTQIA + Center
 : 17–21 rue du Chevalier Roze, 13002 Marseille

Mucem – Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée
 : 7 Promenade Robert Laffont (Esplanade du J4), 13002 Marseille

Le Panier
 : quartier du Panier, 13002 Marseille

Mēo Midnight : 94A rue d’Aubagne, 13001 Marseille

Uniqlo
 : rue Saint Ferréol, 13001 Marseille

Les Terrasses du Port
 : 9 quai du Lazaret, 13002 Marseille

La Mercerie
 : cours Saint Louis, 13006 Marseille

Pulse : 94 cours Julien, 13006 Marseille

Notre Dame de la Garde
 : rue Fort du Sanctuaire, 13281 Marseille Cedex 6

Marseille History Museum – Musée d’Histoire de Marseille
 : 2 rue Henri Barbusse, 13001 Marseille

La Cantinetta
 : 24 cours Julien, 13006 Marseille

Cité Radieuse – Le Corbusier
 : 280 boulevard Michelet, 13008 Marseille

Mont Rose Beach
 : calanque du Mont Rose, 13009 Marseille

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