Comme chaque année lors du 17 mai, journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies, SOS homophobie et le ministère de l’Intérieur ont dévoilé leurs chiffres des actes, crimes et délits recensés l’année précédente.
Lors de la présentation du rapport annuel de SOS homophobie en 2024, Julia Torlet, présidente de l’association, mettait en garde contre le climat nauséabond qui régnait en France sur les questions LGBT. Un an plus tard, ses craintes se sont confirmées, comme elle l'indique dans l’édito du Rapport 2025, portant sur l’année dernière.
En 2024, l’association a recueilli 1571 témoignages de LGBTphobies. Le chiffre est en nette baisse par rapport à l’année précédente, qui était de 2085, mais les auteurs et autrices du rapport le répètent : ces chiffres ne représentent que des témoignages volontaires et ne sont nullement représentatifs ou exhaustifs.
Ils donnent néanmoins une indication de tendance. Et celle-ci n’est pas bonne, comme l’écrit Julia Torlet dans son édito : « 2024 fut l’année de la désillusion. Non seulement les marqueurs de violences LGBTIphobes, que nous ne connaissons que trop bien, sont encore bien présents dans ce Rapport annuel, mais ils sont directement corrélés au contexte de cette année écoulée : la parole haineuse s’y est fait entendre plus que de raison, de façon absolument décomplexée et banalisée. »
Le « mal de vivre » est cité comme le contexte le plus fréquent d’une situation de LGBT-phobie. C’était la haine en ligne lors du dernier rapport. 55% des cas signalés sont des cas de gayphobie, 23% de transphobie et 12% de lesbophobie.
Dans 47% des cas, il s’agit de rejet. En deuxième et troisième place, les insultes (35%) et les menaces (16%). Les agressions physiques représentent quant à elles 11%, avec 186 cas signalés.
Hausse modérée des crimes, délits et contraventions
De son côté, le ministère de l’Intérieur a recensé l’an dernier 4 800 infractions anti-LGBT+ : 3 100 crimes ou délits et 1 800 contraventions, soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente note le ministère, qui précise que cette hausse marque le pas par rapport aux années précédentes, où elle était en moyenne de 15 %.
Un tiers de ces infractions anti-LGBT+ enregistrées sont des injures ou diffamations. Les violences physiques et les menaces représentent respectivement près de 20 % des crimes ou délits enregistrés. L'agglomération parisienne et les autres unités urbaines de plus de 200 000 habitants concentrent 55 % des actes anti-LGBT+. Enfin, 9 % des infractions sont en lien avec le numérique.Les victimes sont presque aux trois quarts (72%) des hommes et près de la moitié (48%) ont moins de 30 ans. Les auteurs sont à une majorité écrasante (83%) des hommes et plus de la moitié (53 %) ont moins de 30 ans.
Pas de doute, les LGBTphobies se portent bien en France.
Photo : SOS homophobie à la Pride des banlieues 2025. Xavier Héraud