Avec Les Yeux d’Alex, chez Glenat, Claire Fauvel signe un roman graphique qui interroge sur notre rapport à la sexualité, au corps et au désir. Prêt.es à renverser les codes ?
Alex, jeune photographe talentueuse, s’apprête à participer au prestigieux festival de photographie d’Arles. L’occasion rêvée de se faire un nom, mais sous une contrainte : présenter un sujet inédit.
Peu à peu, une idée germe : explorer le corps masculin à travers son propre désir de femme, chose rarement représenté, encore moins lorsqu’il est capté par des yeux féminins. Dans le monde des hommes, rappelle-t-elle, « la sexualité est un jeu souvent pensé par eux et pour eux ».
Alors, sur les jolies roches des Calanques ou dans l’intimité de son appartement, ses amants, parfois en couple avec d’autres hommes, parfois simplement beaux à ses yeux, deviennent ses modèles.
Mais sa démarche artistique la questionne : « est-ce que j’ai fait avancer la cause féministe ? Ou n’ai-je fait que reproduire des clichés maintes fois réitérés ? ». Alex réalise qu’inventer un nouvel imaginaire érotique implique de se libérer des schémas préconçus et d’oser se réapproprier son désir le tout porté par des couleurs solaires et un trait léger. En parallèle, Claire Fauvel parle aussi de maladie, et plus précisément de l’eczéma atopique. Rougeurs, démangeaisons, peau qui gratte… Ce sujet ajoute une touche très intime à sa réflexion sur le corps et le regard qu’on pose sur lui.
Claire Fauvel bouscule la tendance de l’homme « créateur » et de la femme « muse » pour affirmer que le désir féminin est égalitaire à celui de l’homme. Une œuvre à la fois sensuelle, lumineuse et engagée.
Les yeux d’alex Dès 16 an(s) de Claire Fauvel (03.09.2025, Ed. Glenat, 25€