Nîmes : verdict du procès de l’attaque du bar Le Pride

Julien Claudé-Pénégry

Le tribunal correctionnel de Nîmes a rendu son verdict le 23 septembre 2025 concernant l'agression survenue le 22 novembre 2024 devant le bar LGBTQ+ « Le Pride ».

 

Deux hommes, accusés d’avoir agressé physiquement deux gérants et un client, ainsi que d’avoir proféré des insultes homophobes, ont été condamnés à deux ans de prison ferme pour l’un et un an de sursis avec probation pour l’autre. Le caractère homophobe a été retenu pour un seul des auteurs... Cette décision intervient après trois reports du procès, qui a finalement abouti à la reconnaissance du caractère homophobe de l'agression, comme l’a confirmé la procureure Cécile Gensac dans un communiqué du 15 janvier, précise Le Réveil du Midi.

Retour sur les faits 

Ils se sont déroulés dans la nuit du 23 novembre 2024, vers une heure du matin. Selon les témoignages recueillis, les deux jeunes hommes, en état d’ivresse, auraient d’abord frappé la vitrine du bar avec une barrière tout en proférant des insultes à caractère homophobe. L’un d’eux aurait également exhibé un couteau artisanal. Le personnel du bar, composé de sept personnes, a tenté de s’interposer, mais deux employés, dont le gérant, ont reçu des coups de poing, blessant celui-ci et lui causant une incapacité totale de travail de quatre jours.

Changement de paradigme

Après une enquête policière, le ministère public a requis des peines de prison en soulignant la nature homophobe manifeste de ces violences. Cependant, lors du procès, les deux prévenus, qui niaient l’insulte et la présence de l’arme, ont été condamnés pour violences en réunion et dégradations, sans qu’un caractère homophobe ne soit retenu pour l’un d’eux. La procureure a reconnu le caractère homophobe de l’agression, ce qui a permis de qualifier cette affaire d’injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre explique France Info.

Reconnaissance du caractère homophobe

Ce jugement marque une étape importante dans la reconnaissance judiciaire des violences homophobes, tout en soulignant l’impact traumatisant de telles agressions. Selon Maître Cyril Caron, avocat des victimes, bien que le parquet ait retenu l’homophobie comme circonstance aggravante, la qualification précise "d’injure publique en raison de l’orientation sexuelle" modifie la nature juridique et la gravité des peines encourues. Cette condamnation claire témoigne d’une volonté de la justice de lutter contre toutes formes de discrimination et de haine.

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