Parfois, le bien-être se trouve dans une histoire, un film ou une musique : une parenthèse qui apaise et réchauffe. Voici quelques œuvres qui offrent un petit refuge.
The Rocky Horror Picture Show : la liberté en paillettes
Un refuge où l’on peut être soit ? Mais avec des paillettes ! Une nuit d’orage, la voiture de Janet et Brad, un couple fraîchement fiancé, tombe en panne. En cherchant de l’aide, ils se réfugient dans un étrange château où vit une bande de personnages excentriques menés par le docteur Frank-N-Furter, un savant travesti venu de la planète Transsexual. Très vite, leur univers bien rangé vole en éclats : entre expériences déjantées, danses en corset et chansons endiablées, le couple découvre un monde où les règles n’existent plus et où chacun peut être qui il veut.
Sorti en 1975, The Rocky Horror Picture Show n’est pas qu’un simple film musical : c’est une véritable fête qui célèbre de la liberté, une ode à la différence et à l’audace d’être soi.
Au cœur de ce tourbillon déjanté, Tim Curry est tout simplement spectaculaire dans le rôle de Frank-N-Furter. Entre ses mimiques, ses danses et son charisme, il nous embarque sans effort dans son univers, au point qu’on se laisse porter par le récit sans se poser de questions.
Pour célébrer les 50 ans du film, The Rocky Horror Picture Show ressort en version restaurée 4K Ultra HD. Cette édition donne une énergie à ce chef-d’œuvre culte : les couleurs y sont plus vives, les lumières plus éclatantes, les costumes et maquillages plus détaillés que jamais. On redécouvre ainsi tout le charme visuel et la folie du château de Frank-N-Furter.
Prêt.e à effacer les conventions et aller là où la différence se célèbre, et où l’on peut briller comme on est ?
The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman Ed. ESC Editions & Distribution, 22,49 €
L'héritier d'Halloween : L'héritier de Noël 2.
Et si le meilleur refuge pour se sentir bien était… le village du Père Noël ? Dans ce deuxième roman, L’héritier d’Halloween : L’héritier de Noël 2, on retrouve Naël et Elfy, le couple attachant du premier tome, et ici la magie de Noël rencontre les citrouilles d’Halloween. Johan Fournier nous replonge avec humour et tendresse dans leur univers fantasque, plein de chaleur, de rires et d’amour.
Mais derrière la fantaisie, le roman parle surtout d’amour et de famille. On suit ainsi le couple adopter leur fille de sept ans, le tout agrémenter de scènes à la fois drôles et touchantes. On prend plaisir à voir l’amoureux du Père Noël, Elfy, recevoir du courrier : « Tu peux lui dire, la Mère Noël ! J’ai l’habitude, je reçois des tonnes de courrier avec cette dénomination. » Et leur fille qui est : «heureuse, c’était tout ce qui comptait. Sa famille, aussi spéciale pouvait-elle l’être, elle l’aimait et n’en changerait pour rien au monde. ». Et sans occulter Blaise, l’ours qui nous fait rire dans le premier tome et qu’on retrouve avec plaisir avec son francs parlé.
Entre humour, tendresse et un brin de folie, Johan Fournier signe un 2eme roman queer lumineux, parfait pour se rappeler que le vrai cocon, c’est celui qu’on se crée ensemble avec un peu de magie…de Noel.
L'héritier d'Halloween: L'héritier de Noël 2 de Johan Fournier, autoédité, 9,99 €
Mon petit nid douillet : du calme au bout des pages
Il y a des maisons qui sont des refuges apaisants. Dans Mon petit nid douillet de Chiaki Ida, on s’arrête, on respire doucement et on prend le temps de savourer chaque instant. L’autrice nous ouvre la porte de cinq petits appartements simples et chaleureux, où chaque détail, comme préparer une tasse de thé ou prendre une couverture moelleuse, devient une invitation à la détente.
Ni tout à fait BD ni tout à fait artbook, ce livre est un mélange harmonieux des deux. Les illustrations, douces et pastels captent le regard tandis que les récits silencieux, ou développer, accompagnent chaque logement pour y montrer la beauté du quotidien de ses habitantes : préparer un repas, regarder un film. On suit leurs habitudes comme si elles pouvaient être les nôtres, et c’est ce qui rend l’ensemble apaisant.
La qualité du papier et la palette de couleurs renforcent cette impression de calme et de chaleur. En refermant le livre, on se surprend à ralentir, à observer ce qu’on fait, à redécouvrir le plaisir des gestes simples. Une lecture qui est comme une bulle de sérénité un peu méditative.
Mon petit nid douillet de Chiaki Ida, Ed. Soleil Manga, 14,95€
La mise à mort du tétras lyre : se réapproprier sa sensibilité
Parfois, le meilleur refuge est en soi. La Mise à mort du tétras lyre de David Combet raconte l’histoire de Pierre, un enfant sensible qui grandit avec un père dur et fermé, incapable de comprendre sa nature rêveuse et artistique. Très tôt, Pierre apprend à taire ce qu’il ressent pour correspondre à l’image d’un « vrai garçon ». Devenu adulte, il affronte ses souvenirs pour déconstruire cette éducation et retrouver sa sensibilité, longtemps étouffée.
Le dessin de David Combet, tout en finesse, donne le ton sur les émotions dès le début. Peinte à l’acrylique, chaque scène dégage de la douceur : les paysages, les gestes, les regards. Les couleurs pasteles et le trait de l’auteur permettent de rendre le récit intime. L’histoire alterne entre passé et présent, entre l’enfant blessé et l’adulte en reconstruction. Ce va-et-vient nous permet de mieux comprendre le parcours de Pierre, et aussi de rendre chacun de ses souvenirs poignants. On le voit peu à peu se libérer du poids du silence, accepter ce qu’il est, et avancer vers sa paix intérieure.
C’est un livre sensible parlant du courage à avoir pour être soi. Une œuvre qui nous touche et qui rappelle qu’il n’y a pas de faiblesse à être doux.
La mise à mort du tétras lyre de David Combet Ed.Glenat, 29€
Ces œuvres nous rappellent que le bien-être ne tient pas toujours à grand-chose, parfois juste à une page tournée, une chanson fredonnée ou un moment suspendu. Alors, installez-vous, laissez-vous porter et trouvez, vous aussi, votre petit refuge



