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  • Ce collectif de lutte contre l’homophobie dans le football cesse ses activités (https://rougedirect.org/). Depuis 7 ans, il dénonce le manque de mesures fortes de l’Etat et de la Ligue de Football Professionnel. « L'écart inacceptable entre les paroles (de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra) sur la tolérance zéro contre l'homophobie et ses actes anecdotiques contre ce fléau qui tue, aura juste mis en évidence la démission de l'État dans ses obligations de protection de la minorité LGBT » indique un communiqué. Il signale aussi « l'inaction totale et coupable de la FFF et de la LFP ». On ne peut que donner raison à ce collectif au vu des mesurettes qui ne suivent pas les paroles des autorités du football.

    Bruno De
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  • Dans Strobo #25, nous vous parlions de la tentative de phagocytage du parti d’Eric Zemmour au sein des associations de parents d’élèves. Les syndicats de professeurs s’inquiètent tout autant que Parents Vigilants (association proche de Reconquête) s’en prenne notamment aux cours d’éducation sexuelle et à la lutte contre les LGBTQIphobies. Les enseignants signalent « une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école » au ministre de l’Education nationale, pointant aussi du doigt les méthodes de discrédit via les réseaux sociaux. En effet, le courrier des syndicats enseignants à Gabriel Attal fait état d’un « mode opératoire bien identifié (…) une personnalité d'extrême droite dénonce sur les réseaux sociaux tel cours ou telle activité, s'ensuit une campagne de harcèlement en ligne, allant parfois jusqu'à la publication du nom et de l'adresse d'enseignants visés, et parfois d'un rassemblement devant l’établissement. »

    Bruno De
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  • Quelque temps après l’élection de Giorgia Meloni, le ministère de l’Intérieur a émis une circulaire, demandant aux maires de cesser l’enregistrement des parents non biologiques des couples homosexuels sur les actes de naissance de leurs enfants. Cela a pour effet que le 14 novembre au tribunal de Padoue avaient lieu les cinq premières audiences d’une longue liste courant jusqu’à Noël destinée à statuer de la légalité des actes de naissances de 37 enfants nés après 2017. Les associations de défense des familles et des droits homosexuels sont vent debout. Cette remise en question est ubuesque. Homophobe assumée Giorgia Meloni ne pense ni au bien-être des enfants, ni aux familles, ni au traumatisme que cela va provoquer auprès des concernés. C’est bien évidemment un enjeu politique et social énorme qui est en train de se jouer dans les couloirs du tribunal de Padoue. Mais un espoir subsiste. La Cour constitutionnelle italienne pourrait être appelée à s’exprimer rapidement sur la question à la demande de la nouvelle procureure de Padoue. Le ministère public a en effet changé de position depuis le printemps 2023. « Le ministère public a expliqué qu’il avait contesté les actes de naissance pour montrer qu’il y avait un vide juridique et a donc demandé au tribunal de transmettre les documents à la Cour constitutionnelle pour soulever une question de constitutionnalité » explique le quotidien Il Post. Si la Cour clarifie la chose, cela signifierait que rien n’est illégal et cela aurait donc un impact positif sur l’ensemble des familles homoparentales du pays.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • « Le magazine 360° tire sa révérence » ! Encore un coup dur pour la presse communautaire. C’est en ces mots que le 30 novembre 2023, la rédaction informait ses lecteurs de la fin d’une aventure longue de 25 ans. L’unique titre queer de la suisse romande s’en va avec un ultime numéro papier le 228ème du nom. Paraissant dix fois dans l’année, ce média unique en son genre avait fait le pari de s’adresser à la communauté helvétique LGBTQIAP+ dans sa globalité, travaillant sans cesse à mettre en évidence la dynamique, les volontés, la puissance créatrice et la force des communautés locales. Tout y était abordé avec sérieux, minutie et professionnalisme. L’humour et le second degré y avaient tout autant leur place dans des rubriques qui piquaient au vif. Derrière cet arrêt, une réalité sombre qui touche la presse unanimement : « hausse des coûts de production et de diffusion, disparition de nombreux annonceurs, réduction des budgets publicitaires et captation de ces recettes – source de la quasi-totalité de nos revenus – par les géants du web » comme précisé le jour de l’annonce de cette funeste disparition. Mais sachez que la version web et les agendas sur la vie suisse continuent leur aventure sur www.360.ch. Remercions l’ensemble des équipes passées et présentes pour la qualité des informations distillées, la variété des sujets, l’impertinence, et l’engagement au fil de ces années. En tous les cas, chapeau bas.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans une vidéo circulant sur le web, la drag Pura Luka Vega parodie Jesus Christ. La performance n’a apparemment pas été du tout du goût des représentants catholiques et des autorités locales qui y ont vu un blasphème. Elle a donc été arrêtée et considérée comme « persona non grata », par différents gouvernements. La religion reste une sphère à prendre avec des pincettes encore plus sous les traits de la caricature.

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    Julien Claudé-Pénégry
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  • Jean-Fredéric Koné nous avait gratifié d’un premier tome où nous découvrions Cobb, un jeune homo qui débarque dans une ville nommée Santa Frances pour commencer un nouveau job. Malgré sa timidité, il va vite prendre ces marques et trouver son bonheur dans cette cité qui regorge de beaux gosses. Nous suivons ses aventures et plongeons dans un monde de tentations, de relations complexes, d’amitié, d’amour et de sexe. L’auteur récidive avec ce second tome que l’on attendait avec impatience, nous rentrons dans l’été. On retrouve notre personnage principal Cobb qui essaie d’oublier son ex Ramsey et décide de passer du bon temps avec d’autres.   Mais il en pince pour Lee, son coloc qui collectionne les conquêtes et fantasme littéralement sur Martin, le joli voisin format ourson. Toujours aussi léger et drôle, nous retenons que de nombreux sujets plus piquants sont à l’ordre du jour comme notamment le consentement. De manière générale, ce second tome est fidèle à la trame d’origine, toujours aussi captivant et chaud.

    Santa Frances, de Jean-Frédéric Koné, Ed. Chaumignton 25€, 200 pages.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Il manquait cruellement dans la deuxième ville de France : l’inauguration a eu lieu le 9 décembre près du Vieux Port. Ce centre dispose de 3 espaces : co-working pour les associations (avec un centre de documentation), espace de santé communautaire (pour les personnes en situation de précarité) et bar associatif. La France compte actuellement 35 centres de ce type. Le gouvernement souhaite contribuer à l’ouverture de 10 nouvelles structures d’ici 2027, afin d’atteindre l’objectif de 2 centres par région.

    https://centrelgbtqiamarseille.org, 21 rue du Chevalier Roze 13002 Marseille

    Bruno De
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  • Le 22 novembre, le Sénat a voté une proposition de loi du sénateur socialiste Hussein Bourgi visant à reconnaître la responsabilité de la France dans la condamnation d’hommes gays au XXème siècle. Hélas, le texte a  été au passage vidé d’une grande partie de sa substance. Explications avec le sénateur de l’Hérault.

    C’est très loin d’être une victoire, mais c’est un premier pas. Le Sénat a adopté à l'unanimité le 22 novembre une proposition de loi du sénateur de l’Hérault Hussein Bourgi qui vise à reconnaître le préjudice subi par les hommes condamnés « pour homosexualité » entre 1945 et 1982, date à laquelle la dernière disposition a été abrogée.

    Selon l’historien Régis Schlagdenhauffen, 10 000 hommes auraient été condamnés en vertu des trois lois citées par le texte présenté au Sénat : le troisième alinéa de l’article 331 abrogé le 23 décembre 1980 relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs, le deuxième alinéa de l’article 331 du code pénal abrogé le 4 août 1982 et le deuxième alinéa de l’article 330 du code pénal abrogé le  23 décembre 1980. Si la loi était votée en l’état, seule une poignée des hommes ayant été condamnés pourrait remplir aujourd’hui un dossier et demander à être indemnisés. Beaucoup sont en effet morts. 

    Mais, avant d’être votée, la proposition de loi a été vidée d’une grande partie de sa substance. La droite, majoritaire au Sénat, avait désigné comme rapporteur de la loi le député LR Francis Szpiner. Suivant ses préconisations, la majorité sénatoriale a refusé de voter les articles qui prévoyaient une indemnisation (10 000 € + 150 € par jour de prison). Elle a également refusé la création d’un délit de contestation de la déportation de personnes en raison de leur homosexualité depuis la France. Et enfin elle a restreint la période à 1945-1982, considérant que la République Française ne peut être comptable des actions du régime collaborationniste de Vichy. 

    Genèse de la proposition de loi

    Contacté par téléphone, le sénateur Hussein Bourgi, ancien militant associatif LGBT de Montpellier, revient sur l’histoire de sa proposition de loi et sur ce qu’il attend de la suite. La genèse du texte de loi remonte à 2002. A l’époque, Hussein Bourgi organise un colloque à Montpellier sur les 20 ans de la dépénalisation, avec le parlementaire Jean-Pierre Michel, l’un des pères du pacs, le journaliste et militant Jean Le Bitoux, et les militants Gérard Bach-Ignasse et Michel Chomarat. A la fin des interventions, il remarque qu’un nombre inhabituel de mains se lèvent dans le public. « Souvent, lorsqu'on fait un débat ou une conférence, lorsqu'on fait circuler le micro et qu'on donne la parole, les gens sont toujours très hésitants à intervenir. Et là, il y a eu beaucoup, beaucoup d'interventions de gens d'un âge avancé, qui oint témoigné de cette réalité-là en disant « Moi aussi, j'ai été inquiété, moi aussi, j'ai été condamné, moi aussi, j'ai été poursuivi. » Et du coup, ça a permis à l'auditoire présent de se rendre compte qu'en réalité, ce n'était pas uniquement une affaire isolée avec Michel Chomarat, qui était au mauvais endroit au mauvais moment ce jour-là. »

    Le deuxième déclencheur c’est une série d’articles dans Le Monde consacrée aux personnes qui ont été condamnées par ces lois, notamment Bernard Bousset, ancien président du Sneg. « Après, il y a d'autres journalistes qui ont embrayé sur cet article, et qui ont publié beaucoup d'articles, et ils ont dit qu'on rencontre des difficultés à trouver des gens parce qu'ils sont tous morts ou très âgés. Et donc, là, je me suis dit qu’il fallait absolument faire quelque chose. »

    Pour rédiger sa proposition de loi, il s'inspire à la fois de lois similaires à l’étranger et d’une loi française qui vis à vis des harkis, votée en 2022. Et selon lui, rien n’aurait pas arriver sans ceux qui ont témoigné (et les journalistes qui ont recueilli leur témoignage), mais aussi les universitaires, qui ont permis de chiffrer le préjudice et de montrer qu’il ne s’agissait pas de quelques cas isolés. 

    Les associations LGBT taclées

    En revanche, il s’étonne du manque de soutien associatif : « j'ai été assez surpris, assez meurtri et très déçu par les associations LGBT. J'ai constaté que les associations LGBT, l’histoire dont on parle n'était pas une priorité pour elles. Elles ne l'ont jamais portée, elles ne l'ont jamais revendiquée. Et je n'ai objectivement relevé aucune manifestation de revendication de cet acte récemment. Et lorsque je dépose la proposition de loi, aucune association, ou très peu d'associations, n'a répondu. Deux ou trois ont fait part de leur soutien à l'initiative ou ont réagi en en disant du bien. Et même celles qui en disent du bien, il y en a à peine une ou deux qui ont écrit à leur parlementaire. Donc ça m'interpelle aujourd'hui. Et pour moi, ça reste l'énigme dans cette histoire. »

    Lorsqu’on l’interroge sur les détricotages de son texte, il répond point par point. Sur la restriction à la période 1945-1982 au lieu de 1942-1982, il a trois arguments. Premièrement au lendemain de la guerre, le gouvernement d’union nationale a choisi de maintenir les lois d’exception vichystes concernant l’homosexualité, alors que toutes les autres ont été abrogées. Ensuite, le Général de Gaulle lui-même a estimé à l’époque que « la République n’avait jamais cessé » (pendant Vichy). Enfin, dans son discours du Vel d’Hiv en 1995, Jacques Chirac a reconnu que la France était comptable des années collaborationnistes. Mais c’est un vieux débat qui déchire la droite depuis toujours et le débat ne semble visiblement pas terminé.  

    Sur le refus de la réparation, « certains ont dit que ce serait un appel d'air, qu’on ne l'a jamais fait en France que si jamais on commence à le faire pour les homosexuels, pourquoi pas demain d'autres catégories de personnes qui ont été victimes par le passé, etc. Moi, pour moi, le débat, il est clos. Parce qu'on l'a fait pour les harkis. Donc ils ne peuvent pas dire qu'on ne l'a jamais fait en France. »

    Enfin sur le refus de créer un délit de contestation de la déportation homosexuelle, au motif que les lois actuelles suffisent, Hussein Bourgi rappelle qu’en 2012, Christian Vanneste a été relaxé par la Justice pour des propos dans lesquels il qualifiait de « légende » la déportations des homosexuels en France. Eric Zemmour est actuellement poursuivi pour les mêmes raisons. Il ne sait pas si le polémiste d’extrême-droite sera aussi blanchi par la justice, mais « si jamais on avait voté cette disposition-là, elle aurait permis au mieux de bétonner l'arsenal pénal français pour les prochaines années, si jamais cela venait à se reproduire. »

    Optimisme pour la suite

    Sur la suite de sa proposition de loi, Hussein Bourgi se veut relativement optimiste : « je considère qu'aujourd'hui, il y aura une majorité à l'Assemblée nationale pour intégrer la réparation. Parce que j'ai eu des contacts avec des députés de plusieurs bords. Et j'ai vu aussi les déclarations de certains députés au lendemain du vote de cette proposition de loi. Et donc, je considère que les conditions peuvent être réunies et doivent être réunies à l'Assemblée nationale pour réintégrer la réparation. »

    Le sénateur rêve d’un vote à l’Assemblée Nationale avant la fin du premier semestre 2024. Et il aimerait que le gouvernement — qui contrôle 90% de l’ordre du jour du Parlement — en soit à l’initiative. Mais il n’a aucune garantie que cela arrive. Alors il va s’employer dans les prochaines semaines à faire pression auprès du cabinet de la Première ministre pour que le gouvernement s’empare du sujet. Il lance au passage un appel au soutien en direction des associations : « je leur lance un appel : faites ce travail de pédagogie, écrivez des courriers, prenez rendez-vous avec vos députés, allez les voir, sensibilisez-les, et si vous ne connaissez pas les tenants et les aboutissants et les jeunesses de la proposition de loi, ou de cette histoire, moi je suis à votre disposition. Mais vous ne pouvez pas rester en retrait, parce que c'est votre histoire. »

    Xavier Héraud
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  • On ne s’étonne presque plus du niveau de haine que Vladimir Poutine et ses sbires du Kremlin peuvent montrer à l’attention des personnes LGBTQIAP+. De longue date, les dirigeants russes ont voulu faire disparaître toute la communauté. Sur son propre territoire, les lois sont faites pour cadenasser les moindres faits et gestes des lesbiennes, bis, gays, trans. Interdisant par voie juridique tous faits et gestes. Cela ressemble une fois de plus à une oppression sans vergogne qui a des relents d’épuration pure et simple. Le dernier état de fait remonte au 30 novembre où la Cour suprême de Russie a banni pour « extrémisme » le « mouvement international LGBT et ses filiales », ouvrant la voie à des poursuites judiciaires et des peines de prison contre les homosexuels et militants défendant leurs droits en Russie. Jusqu’à présent ils ne risquaient que des amendes pour « propagande ». Pour faire suite à cette interdiction les forces de l’ordre font des descentes dans les lieux où se rassemble une clientèle homosexuelle. Ce qui fut le cas le 2 décembre, où de manière simultanée, la police a pris pour cible plusieurs boîtes de nuit et sauna à la clientèle homosexuelle. Ces répressions risquent de prendre plus d’ampleur avec le temps.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le magazine masculin a distingué en autres l’humoriste et écrivain, notamment grâce à son premier livre, La prochaine fois que tu mordras la poussière, vibrant témoignage sur la découverte de sa sexualité et de ses préférences. Un deuxième ouvrage est en cours d’écriture. Il partage cette distinction avec d’autres artistes, comme le comédien François Civil.

    Bruno De
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