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  • A Douala, quatre hommes ont été contraints de subir des examens anaux après leur arrestation lors d'un raid mené sur les bureaux d'Alternatives Cameroun, une organisation œuvrant contre le sida et pour les droits des LGBT, le 30 septembre dernier. Cette opération a conduit à l'arrestation de 13 personnes et a suscité une vive indignation sur la scène internationale. Le procureur de Douala a ordonné ces examens le 3 octobre, malgré les objections des détenus et de leurs avocats. 
    Ces examens, largement critiqués par les autorités médicales comme inutiles et considérés comme une forme de torture, avaient pour objectif de « prouver » l'homosexualité des quatre hommes, identifiés comme membres du personnel d'Alternatives, ainsi que d'un adolescent de 17 ans. Au terme de l'examen, le médecin a déclaré ne pas pouvoir déterminer si les détenus avaient eu des relations sexuelles entre hommes. 
    Bien que les charges contre le jeune homme aient été abandonnées et qu'il ait été libéré, les trois autres, ainsi que Hermine Ngo Ndaptie, responsable du centre d'accueil d'Alternatives, ont été transférés à la prison de New Bell en attendant leur procès prévu pour homosexualité, une infraction passible de cinq ans d'emprisonnement dans le pays. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans le cadre de la journée du souvenir trans (20 novembre), une fresque a été réalisée par un-e artiste queer, en partenariat avec l’Arène des Fiertés et le Dancin’. Le travail de Kashink questionne les codes esthétiques et la définition de l’identité. L’artiste se considère comme activiste, pratiquant une forme d’art public. Iel porte quotidiennement une moustache dessinée au dessus des lèvres, comme deux traits d’eye liner. 
    Il s’agit autant d’un parti pris artistique (bousculer les codes du genre) comme une performance quotidienne, que d’une expérimentation sociologique activiste, créant un lien social autour de questions profondes telles que la normativité ou la liberté. 
    L’œuvre est à découvrir sur les murs du bar le Dancin’, 8 bis rue Thoumayne. 
    kashink.com

    Bruno De
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  • Elliot Page, icône trans, livre une performance intense et authentique dans Close to you, sous la direction de Dominic Savage. Le film explore la complexité des relations humaines à travers l’histoire de Sam, qui, après quatre ans d'absence et de transition, décide de retourner chez lui pour l'anniversaire de son père. Lors de ce voyage en train, il croise Catherine, une ancienne amie de son adolescence, ravivant des souvenirs et des sentiments enfouis. Malgré un accueil chaleureux de sa famille, Sam ressent une tension sous-jacente, symbolisée par la confusion de sa mère et l'empathie excessive de son père. Le film soulève des questions sur l'acceptation et les non-dits, tout en montrant la fragilité de Sam, partagé entre son passé et son identité actuelle.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Cette commémoration aura lieu le 20 novembre dans le monde entier, en mémoire des personnes assassinées, mais celles aussi poussées au suicide face à la violence transphobe, ou à cause de leur non-binarité. Des rassemblements sont prévus dans la France entière.
    Pour connaître les villes où des rassemblements auront lieu : www.sos-transphobie.org.

    Bruno De
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  • Al Pacino : Un allié ?

    cinema

    Al Pacino a pris une décision marquante concernant son rôle dans le film controversé La ChasseCruising (1980) de William Friedkin. Reconnu comme une représentation problématique de la communauté LGBTQIA+ et critiqué pour sa vision cartographique des bars sado-masochistes new-yorkais, Pacino a décidé de reverser l’intégralité de son cachet à des associations LGBTQIA+. Dans son autobiographie Sonny Boy : Mémoires, publiée le 11 octobre, il évoque ses doutes sur le film, qu'il a qualifié de « problématique ». Bien que motivé par un désir de repousser ses limites, il a rapidement regretté sa participation face à l’hostilité et aux protestations durant le tournage. Aujourd'hui, près de 45 ans plus tard, le film est réévalué comme un « film culte », qui, bien qu’imparfait, témoigne d'une époque clé de la culture gay.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans son 1er rapport, Loïc Chave, responsable de l’Observatoire des vulnérabilités queers de la fondation Le Refuge, met en lumière la précarité croissante qui touche la communauté LGBTI+, qui se manifeste à travers des besoins vitaux non satisfaits, notamment en matière d'hébergement. 
    En 2023, le Refuge a reçu 1 721 demandes d'hébergement pour seulement 204 places, révélant un déficit d'accueil de 843%. Cette situation alarme car les jeunes queers sont particulièrement touchés : 71% des cas de difficultés d’hébergement résultent de ruptures familiales. Les violences intrafamiliales — psychologiques, physiques ou sexuelles — exacerbent l'errance, avec 60% des personnes trans signalant des abus. 
    Les causes de cette précarité sont multiples, allant des discriminations à l'embauche et au logement à l'exclusion familiale après un coming-out. Les statistiques indiquent qu’une personne queer sur cinq a déjà été sans domicile en France, alors que les structures d'accueil restent sous-financées. 
    Cela souligne une crise sociale urgente nécessitant une action du gouvernement pour garantir des droits fondamentaux et des soins adéquats dans un contexte où près d’un Français sur cinq s’oppose au soutien de ces structures d’accueil. 
    Les recommandations du Refuge incluent un financement accru et une meilleure formation des professionnels sur les enjeux LGBTI+.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Vous avez bien lu. « Toute personne s’adonnant à cette pratique, en faisant sa promotion ou son apologie, sera poursuivie », a annoncé Mamadou Kassogue, le ministre de la Justice du Mali. Tout a changé jeudi 31 octobre. Alors que jusqu’à présent aucune sanction pénale n’était en vigueur contre l’homosexualité. Les militaires à la tête du pouvoir depuis 2020 viennent de faire des homosexuel.le.s des parias. Les peines encourues ne sont pas encore connues. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Voilà un festival éclectique : du 18 au 30 novembre, 12 jours dédiés à la création permettant de rendre visibles les thématiques lgbtqia+, 6 spectacles vivants (théâtre, cabaret, marionnettes et danse), 6 projections de films et série, une nuit Liberté (DJ set et performances drag) et une soirée Nomad’ Dancefloor. Derrière le terme intrigant de « queer », il y a la volonté d’aborder la question des sexualités à travers le prisme de la création artistique et de parler librement d’identités, d’orientations, de genres et des systèmes normatifs qui les contraignent souvent. Les Ouvreurs poursuivent également leur travail de sensibilisation et de prévention des discriminations lgbtqiaphobes. 
    Ils proposent durant le festival des médiations auprès de publics scolaires.
    Programme complet et lieux ici.

    Bruno De
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  • Depuis le 1er novembre, changer de genre en Allemagne est une formalité ultra simple. Déjà 15 000 personnes auraient déposé une demande selon le magazine Der Spiegel. Le gouvernement d’Olaf Scholz a adopté une loi qui permet sur simple déclaration à l’état civil de choisir entre féminin, masculin, divers ou « sans mention de genre ». 
    Une évolution majeure qui permet aux allemand.e.x.s de ne plus vivre dans un monde binaire et de se définir comme ielxs le désirent. Voilà une très bonne nouvelle. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • En octobre dernier, Rome a été le théâtre d'une tragédie qui a choqué les jeunes et les utilisateurs des médias sociaux : Nicolò Fraticelli, un Tiktokeur de 21 ans, a mis fin à ses jours. Le jeune étudiant, connu pour ses vidéos sur la plateforme, avait récemment partagé son malaise et son sentiment de solitude avec ses abonnés, suscitant à la fois empathie et critique. Nicolò avait osé se montrer vulnérable en déclarant dans l'une de ses vidéos : « je suis une personne seule et triste, qui souffre beaucoup en ce moment. » Malgré sa franchise, son appel à l'aide a été accueilli par des accusations de « victimisation », des remarques qui, selon certains, ont pu peser lourdement sur son état mental. Des milliers de jeunes l'ont suivi et ont été touchés par sa confession, mais d'autres l'ont vigoureusement critiqué, aggravant son sentiment d'isolement.

    Ses funérailles se sont tenues le 19 octobre à l'église San Roberto Bellarmino, dans un climat de tristesse et de réflexion comme le rapporte le média Roma Today. La mort de Nicolò a ouvert un débat crucial sur la solitude des jeunes à l'ère des réseaux sociaux. Beaucoup de ses abonnés se sont rassemblés autour du message qu'il avait laissé, questionnant la capacité des plateformes comme TikTok à servir de support pour des discussions véritablement authentiques sur la santé mentale. Ce drame met en lumière une réalité à laquelle de nombreux jeunes font face : derrière les façades de leurs vies idéalisées se cachent souvent des combats personnels invisibles.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le dimanche 27 octobre, Séoul a été le théâtre d’un rassemblement exceptionnel. Près de 1 million de personnes (selon les organisateurs) se sont réunies pour dénoncer les droits des personnes LGBT+. Cette messe géante, organisée par des groupes chrétiens, visait à « expier les péchés du pays » face aux récentes évolutions législatives en matière de droits des homosexuels, notamment une décision de justice qui permet aux couples de même sexe de bénéficier de la Sécurité sociale. 
    Cette mobilisation s'inscrit dans une dynamique qui dure depuis une décennie en Corée du Sud, où les groupes chrétiens ont intensifié leur opposition à la reconnaissance des droits LGBT+. Alors que le pays ne dispose pas encore de lois prohibant la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, des voix s'élèvent contre les propositions législatives favorisant l'égalité. Malgré les tensions, la situation des personnes LGBT+ en Corée du Sud reste préoccupante : selon divers sondages, environ 50 % des individus issus de cette communauté affirment avoir été victimes de discrimination en raison de leur sexualité. 

    Julien Claudé-Pénégry
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