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  • Sur Instagram, le danseur Yanis Marshall a accusé un autre danseur célèbre, Bruno Vandelli, de l’avoir violé quand il avait 14 ans et annoncé le dépôt d’une plainte. L’accusé nie vigoureusement les faits et contre-attaque avec une plainte pour « dénonciation calomnieuse ». 

    « Je serai sans pitié.» C’est avec des mots très forts et une colère immense que le danseur Yanis Marshall, ancien coach de danse à la Star Academy, a révélé sur Instagram qu’il avait été victime d’agression sexuelle et de viol de la part d’un autre danseur, Bruno Vandelli, et qu’il comptait aujourd’hui demander réparation. Le nom de Bruno Vandelli vous dira peut-être quelque chose : il s’est fait connaître comme membre du jury et prof de danse de l’émission Popstars sur M6 au début des années 2000. 

    Dans une série de messages publiés sur le réseau social, Yanis Marshall, qui a 34 ans, fait part de sa douleur. Il a d’abord posté une photo de son ancien professeur de danse avec le message suivant : « Je m’occupe de toi bientôt. Prépare-toi. Je suis grand maintenant, je n’ai plus 14 ans. Et je jure sur ma vie qu’il n’y en aura pas d’autres ». Ont suivi un message vocal, puis le message écrit suivant :  « Cela fait plusieurs années que les faits dont j'ai été victime à l'âge de 14 ans me hantent, me détruisent et me plongent dans une véritable détresse » explique-t-il. Il précise ensuite qu’il n’est pas à le seul à avoir subi les agissements du danseur et chorégraphe : « Cette détresse est à la fois personnelle et individuelle, mais je pense aussi aux autres victimes qui ont continué à subir des actes inadmissibles. Car je sais que je ne suis malheureusement pas le seul dans cette situation. Je dois agir pour moi et je pense aussi aux autres. Le fait que d'autres personnes aient aussi été victimes me donne la force de mener ce combat pour la justice et la vérité. J'ai eu beaucoup de mal à m'exprimer à ce sujet, mais maintenant je suis prêt. » Sur BFMTV, Yanis Marshall explique notamment que le danseur cannois l’a invité un jour chez lui, puis conduit dans la chambre pour regarder un concert à la télé avant de lui imposer un rapport sexuel. Le danseur spécialiste des chorégraphies en talons affirme être déjà en contact avec une douzaine d’autres victimes et lance un appel à témoins pour en trouver d’autres. Enfin, dans un communiqué du 25 janvier, publié également sur son compte instagram, il déclare avoir demandé à son avocat de porter plainte auprès du parquet de Grasse pour des faits de viol aggravé, agressions sexuelles aggravée et corruption de mineurs. 

    Bruno Vandelli conteste fermement

    De son côté, Bruno Vandelli conteste fermement les faits et annonce sur Facebook qu’avec son avocat il dépose plainte pour « dénonciation calomnieuse » et « subornation de témoins ». Il poursuit : « Oui Yanis Marshall, tu vas comprendre que tes menaces, tes accusations ignobles et beaucoup de choses que tu caches dans tes zones sombres vont devoir faire face à tes mensonges et ta réalité inventée. Il y a des preuves, des témoins, des écrits, de la subornation de témoins. » Il termine en dénonçant la médiatisation de cette affaire : « Il est temps de montrer que nous avons aucun droit de lapider les gens ainsi sans aucune preuve des faits sur les réseaux sociaux et les médias en essayant de crier fort ! En ce qui me concerne, les preuves seront bien présentes et les témoins aussi. » Pour sa défense, le chorégraphe cannois a évoqué à BFMTV une « histoire d'amour sans aucune violence » entre lui et Yanis Marshall, alors que ce dernier était son élève à l'école de danse de Cannes. Après quelques passes d’armes par médias interposés, l’affaire se règlera maintenant devant les tribunaux. BFM Nice Côte d’Azur a en effet eu la confirmation que le parquet de Grasse avait bien été saisi d’une plainte. 

    Mais ce ne seront pas les seuls démêlés de Bruno Vandelli avec la Justice. Ce dernier « paraîtra devant le tribunal de Grasse le 17 avril prochain pour une affaire de « corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communications électroniques » ; distincte de celle avec Yanis Marshall, rapporte le journal La Dépêche. Le danseur explique ne pas connaître l'auteur de cette plainte et affirme qu'il s'agit d'« une histoire de vidéo. » 

    Les suites d’un MeToo gay

    Cette affaire s’inscrit dans la suite d’un MeToo Gay. On se souvient d’une affaire qui avait secoué le milieu militant et politique parisien en janvier 2021, lorsqu’un jeune homme, Guillaume T. avait accusé un élu communiste parisien et son compagnon de viol. Après les accusations de Guillaume T., les témoignages avaient été nombreux sur les réseaux sociaux accompagnés du hashtag #MeTooGay. Les deux hommes mis en cause par Guillaume T. avaient contesté les faits, affirmant que les relations sexuelles qu’ils avaient eu tous les trois avaient été consenties. L’affaire avait pris ensuite un tour encore plus tragique avec le suicide du jeune homme en question. Pour triste qu’ait été cette histoire et son dénouement, elle aura permis au moins de libérer la parole des gays sur les abus dont ils ont pu être victimes. 

    Un exemple antérieur à la dénonciation de Bruno Vandelli par Yanis Marshall : l’affaire Stéphane Métro, prof de chant, notamment dans l’émission The Voice Kids, mis en cause par plusieurs autres artistes, dont le chanteur et animateur télé Gwendal Marimoutou. Il a été condamné à 5 ans de prison, dont un an et demi ferme pour des atteintes sexuelles sur des mineurs — ses élèves. Nul doute que ces quelques affaires médiatisées ne forment que la partie émergée de l’iceberg. La parole est loin d’être encore totalement libérée.

    Cet article a été publié dans Strobo n°28

    Xavier Héraud
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  • Ce serait un péché de ne pas regarder cette mini-série. A l’occasion des 30 ans du Sidaction, France TV diffuse It’s a sin, la mini-série événement de Russell T. Davies, qui fait le portrait d’une bande d’amis londoniens heurtés de plein fouet par le sida dans les années 80. 

    Sortez vos mouchoirs ! Pour les 30 ans du Sidaction, France 2 diffuse le 18 mars prochain, à 21h, la mini-série britannique It’s a sin. Cette œuvre bouleversante est signée Russell T. Davies, le producteur et scénariste génial à qui l’on doit Queer as folk, Cucumber, Years and years, le retour de Docteur Who… Si vous la ratez le 18 mars, pas d’inquiétude, It’s a sin, qui n’avait été diffusée en France que sur Canal +, sera ensuite disponible sur la plateforme France.tv

    It’s a sin, qui emprunte son titre à la célèbre chanson des Pet Shop Boys, raconte l’histoire d’une bande d’amis gays (et d’une de leurs amies) dans le Londres des années 80. Ils se nomment Ritchie, Roscoe, Ash, Colin, Jill. Ils se lient d’amitié et emménagent dans une colocation surnommée The Pink Palace. Ensemble, ils découvrent la vie gay, les amours, les plans cul, dans un contexte où beaucoup sont encore contraints de vivre cachés. L’arrivée progressive d’une étrange maladie qui semble toucher plus particulièrement les homosexuels va changer leur vie à toutes et tous. Certains comme Ritchie vont d’abord rester dans le déni, d’autres comme Jill vont immédiatement s’engager auprès des malades et pour faire de la prévention auprès des autres. 

    Une série sur la famille choisie

    Dans Queer as folk, sorti en 1999, Russell T. Davies avait soigneusement évité de parler du sida, afin de montrer que la communauté gay ne se résumait pas à la maladie qui l’a décimée. Il lui a fallu une vingtaine d’années avant de se sentir prêt à évoquer le VIH, en s’inspirant de ses souvenirs et de certains de ses amis (le personnage de Jill est inspiré par la militante Jill Nalder). Emmenée par un groupe de comédiens exceptionnels, notamment Olly Alexander, le chanteur de Years and years, dans le rôle de Ritchie, It’s a sin rend un bel hommage à celles et ceux qui ont dû affronter cette hécatombe, victimes comme survivant.es. Elle dépeint aussi avec justesse l’homophobie de la société britannique dans une époque où la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher fait adopter la Section 28, une loi qui interdit de parler d’homosexualité à l’école. On aurait donc tort de réduire cette série au seul VIH. It’s a sin est avant tout une série sur la famille choisie, ce réseau d’ami.es au sein duquel tant de gays ont pu s’épanouir après avoir fui un foyer et/ou une région homophobes. C’est peut-être ce qui la rend si poignante. Elle rappelle qu’avant d’avoir été fauchés par la maladie ces hommes gays ont d’abord été des amis, des amants, des frères, des fils. Ils étaient vivants. 

    Pour plus de justesse, Russell T. Davies a tenu à ce que les personnages gays soient incarnés par des acteurs eux-mêmes gays. Une manière aussi pour la jeune génération d’être impliquée dans son histoire. On notera enfin les apparitions de Neil Patrick Harris et Stephen Fry dans des rôles secondaires ou celui de la formidable Keeley Hawes (Tipping the Velvet, Bodyguard), qui incarne la mère de Ritchie. En un mot comme en cent : à voir absolument.

    Cet article a été publié dans Strobo n°29

    Xavier Héraud
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  • Que c’est bon, le politiquement incorrect ! Dans une période où on ne peut se moquer de presque rien, de peur de froisser les rouquins homos ou les petite bites (sic), en digne héritier de Pierre Desproges et de Jean Yann, Bénureau distille ses classiques (le collabo rose, l’évêque travesti) en ajoutant des sketches inédits (le rappeur porno, l’instructeur CRS). On rit à gorge déployé sans aucune honte, puisque c’est de l’humour ! Attention aux âmes sensible, on ne peut pas rire de tout avec tout le monde…

    Au Studio des Champs Elysées, 75008 Paris jusqu’au 14 avril.

    Bruno De
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  • Malgré les vœux papaux à ce que les couples de même sexe puissent être bénis sans liturgie, un vent de défiance s’abat sur nombre de pays d’Afrique parmi lesquels le Sénégal. En effet, les évêques du pays ont réitéré leur opposition à cette possibilité dans une communiqué transmis à l’AFP. « Dans le contexte actuel d’une légitimation ou légalisation progressive et insidieuse de l’homosexualité et d’autres déviations morales, nous, vos pasteurs, évêques du Sénégal, affirmons clairement que, dans nos diocèses, aucune forme de bénédiction liturgique ou extra-liturgique ne peut être administrée à deux personnes de même sexe qui en feraient la demande expresse en tant que couple », a expliqué l’Archevêque de Dakar. L’homosexualité est considérée comme « contre nature » et réprimée d’un emprisonnement d’un à cinq ans.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Nice : Maïoun de Cathy

    lesbiennes, gay, transgenres, bisexuel.le.s, Queer

    L’équipe du Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur a lancé le 21 janvier une action de mise à l’abri et d’hébergement des personnes LGBT+, notamment des jeunes, à la rue. En partenariat avec la Ville de Nice, le CCAS, la Région SUD et avec Solidarité Sida, ce projet a pour but de permettre aux personnes à la rue de bénéficier d’un hébergement adapté à leur situation et d’un accompagnement vers une amélioration de leur situation. Le nom du projet rend hommage à Cathy Richeux, récemment disparue, et qui a tant donné et tant soutenu les LGBT niçois. Pour soutenir ce projet : helloasso.com/associations/centre-lgbt-cote-d-azur/formulaires/4.

    Bruno De
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  • Alors que la loi de la République interdit formellement toute thérapie de conversion, certains continuent à en proposer. C’est le cas de l'abbé LeCoq épinglé par Le coin des LGBT+. Afin de lever toute ambiguïté, il a été demandé par messages interposés s’il pouvait « aider son garçon souffrant de tendances homophiles ». Ce à quoi le représentant de l’église catholique a confirmé qu’il pourrait rétablir les bonnes habitudes en proposant une retraite baptisée « Sois un homme » qui se déroulera en novembre prochain dans le diocèse d’Annecy pour la bagatelle de 10€. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La mission que s’est donnée le Kremlin de brider, réprimer et contraindre les LGBTQI au silence et à l’invisibilité prend chaque jour de nouvelles dimensions. La féminisation de certains métiers est désormais interdite sous peine d’amende. C’est sans compter le procès qui vient de se tenir contre la photographe de 33 ans Irina Mossinna qui a mis en ligne des clichés comportant l’étendard arc-en-ciel. Poursuivie pour diffusion de « la symbolique d’une organisation extrémiste », selon l’organisation de défense des droits humains Pervy Otdel, elle encourt une amende ou 15 jours de détention. Cette affaire, une première du genre, ne saurait être la dernière au regard de la pression qui est mise par le régime en place à l’encontre de toute « propagande LGBT ». 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Une voix et un violoncelle s’accordent pour une soirée originale au Comptoir du Trésor. Mardi 19 mars à 18h, Edith Payeux, accompagnée de Alain Lerêveur dédicaceront leurs ouvrages respectifs après ce spectacle. On n’oublie pas les soirées récurrentes : voyance le mardi, karaoké le mercredi, blind test le jeudi et DJ set le vendredi. 7 rue du trésor, 75004 Paris.

    Bruno De
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  • Le théâtre Le Bout est l’endroit idéal pour aller découvrir Charlélie et sa manière de voir la masculinité. Dans cette salle intimiste, on ne peut que mieux profiter de la proximité avec les artistes qui s’y produisent. Ici c’est de déconstruction, de l’autodérision, de la chanson et un one man show qui ne laisse pas sur sa faim. Charlélie a du bagout et balance des punchlines rentre dedans, pose un regard frais sur l’homosexualité et les clichés qu’elle véhicule. Le tout saupoudré d’une répartie implacable, il s’amuse avec un public vif partie prenante du spectacle. Allant puiser dans sa propre histoire, il s’amuse des idées reçues avec un ton piquant où vous allez rire aux éclats. Une heure en tout et pour tout, que vous ne verrez pas passer tellement le show est intense. Vous en redemanderez !

    https://lebout.com/project/charlelie-mereu/

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Une jeune fille d’origine turque de 17 ans a été libérée de la tutelle de ses parents, après avoir été séquestrée en Turquie puis en France, lorsque ces derniers ont découvert son homosexualité. Déscolarisée, coupée de ses relations amicales et forcée à porter le voile, son calvaire de six mois a pris fin en janvier. Subissant en outre des sévices physiques, sa sœur de 13 ans et l’adolescente ont été placées en foyer et ses parents sous contrôle judiciaire.

    Bruno De
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