Un professeur de 27 ans a été retrouvé sans vie à son domicile. L’enseignant à l’IUT de Saint-Malo aurait mis fin à ses jours selon les informations recueillies par le quotidien Le Télégramme. Le jeune homme avait reçu à plusieurs reprises des menaces de mort à caractère homophobe et avait déposé plainte. L’enquête qui a suivi la découverte de son corps le 14 janvier permettra de déterminer la cause exacte du décès. A suivre.
Primé à Montpellier au 45e Festival International du cinéma méditerranéen, le film turc Nuit noire en Anatolie est une mise en abîme sombre et tortueuse autour d’un évènement dramatique qui remonte à la surface. Ishak est obligé de retourner dans son petit village qu’il a quitté voilà 7 ans car sa mère est mourante. Il n’y va pas de guaîté de cœur, loin de là. S’il est parti c’est qu’il a ses raisons. Cela n’aurait pu être qu’un bref passage, mais après le décès de sa maman, il décide de rester afin de trouver la paix avec ce qui s’est passé bien des années en amont. Ça ne fait pas des heureux à commencer par son ancienne petite amie, ses copains. Il faut dire qu’il est parti du jour au lendemain laissant derrière lui une trace indélébile. A l’image ultra soignée, au jeu sur les lumières et à la beauté des paysages s’ajoute un suspens qui ne fait que grandir au fil des presque deux heures de film. Tenus par des révélations qui au fur et à mesure structurent le puzzle, des flashbacks viennent nous donner des éléments de compréhension face à ce qui a meurtri ces montagnes anatoliennes dans lesquelles nous évoluons avec le héros. Ici on veut faire taire un secret, le lynchage d’un jeune homme étranger vu comme « sensible ». C’est bien plus complexe qu’il n’y paraît car c’est un regard sur la violence de la masculinité et son caractère traditionaliste qui est décortiqué, exposé, comme une critique de cette impossibilité à accepter l’autre dans sa différence. Le traumatisme est flagrant, les remords sont vivaces. Cet acte abject l’obsède, il veut savoir, comprendre. Car bien plus qu’une explication, c’est en effet miroir, d’Ishak dont il s’agit, de sa relation avec cet homme. Jamais provocatrice, toujours évocatrice, les images se référant à cette complicité ne sont amenées avec finesse pour laisser imaginer ce qui a bien pu se passer, sans jamais en dévoiler trop. Par sa profondeur rare, Nuit noire en Anatolie de Özcan Alper ne vous laissera pas indifférent.e.s.
En salle le 14 février 2024
Après Les girafes roses et bleues, un premier roman sous forme de saga, François Mallet nous dévoile une histoire d’amour comme il y en a peu entre deux garçons. Sébastien et Benjamin vivent à Cosne-sur-Loire d’où est originaire l’écrivain, mais à première vue rien ne les prédestine à se croiser. Issus de deux conditions sociales et de milieux bien différents, le destin va pourtant les lier à jamais. D’une écriture facile et prenante, on devine l’inspiration puisée dans les trames des contes de fées se profiler dans ces destins croisés. Tout y est. La découverte de l’amour, de l’homosexualité, le coup de foudre, la passion, les tourments de la vie qui les éloignent, le cours de l’existence qui prend le dessus, les souvenirs puis un évènement autour de Lady Di qui vient tout chambouler. Ce qui aurait pu verser dans le classique prend son envol sur la manière dont François Mallet s’amuse à nous donner à voir les travers de deux mondes. Là où on aurait pu imaginer que le bât blesse, l’acceptation est érigée en évidence ; à l’inverse, les préjugés, l’homophobie, le conservatisme obligent à cacher sa vraie nature pour faire bonne impression. La question du coming out, l’émancipation personnelle et familiale, le respect de l’autre dans sa différence sont au cœur de ce joli récit qui nous fait croire encore en toujours dans la force des sentiments. Ce second roman de François Mallet brosse tel un chemin initiatique, un portrait bicéphale de ce qu’est d’être gay aujourd’hui, des réalités auxquelles on se confronte et de la résilience dont il faut faire preuve pour être pleinement soi sans concession.
Au contraire, de François Mallet, Grrr... Art Editions, 15€.
Mother F*cker. Voilà un titre qui en dit long. C’est ainsi que notre Manue G a baptisé sa dernière création. Un bon son techno bien punchy. 7 minutes et 15 secondes de pure jouissance avec en featuring Zoria. Ça tabasse, c’est entraînant, ça va vous faire bouger sur les dancefloors. Il ne vous reste qu’à filer sur son Soundcloud et de vous laisser porter.
dispo sur : soundcloud.com/manue-g/mother-fucker.
Les arrestations et la violence se multiplient à l’encontre des personnes issues de la communauté LGBT.
Sans explications, les forces de police débarquent régulièrement dans les établissements considérés comme sympathisants (saunas, club, bars…) et les arrestations et mises en prison se succèdent. Mais parfois les actes vont bien plus loin. A l’image du journaliste ouvertement gay Pavel Lobkov, ancien présentateur sur la principale télévision d'opposition qui a été agressé dans un parc à quelques pas de la Place Rouge en plein Moscou.
Pour lui, cela ne fait aucun doute sur l’origine de cette molestation qui lui a valu un nez cassé comme nous l’explique FrancetvInfo en citant son passage à tabac sur son compte facebook : « La tête fracassée d'une pédale passée à tabac dans le parc des Etangs du patriarche ».
La situation prend une telle ampleur en Russie que tous les prétextes semblent bons pour murer dans le silence les LGBT.
Chanceux niçois, l’association Polychromes propose pléthore d’activités culturelles dans divers lieux de la ville : ateliers chorale, écriture et théâtre, polyapéro, café culturel, ciné club, etc. De quoi occuper son temps libre de manière ludique. Infos : www.polychromes.fr.
Alors que les Jeux Olympiques d’été s’installeront dans la capitale du 26 juillet au 11 août, très peu de mots ou de projets avaient évoqué la question LGBTQIAP+. Voilà que les choses changent puisque la mairie de Paris a voté vendredi 15 décembre une subvention de 45000 € à l’association Fier Play pour gérer une pride House pendant toute la durée des JO. Ce lieu qui sera placé dans un haut lieu central et clairement identifié de la compétition constituera une safe place pour les athlètes. Là où dans le milieu sportif, les compétiteurs sont en proie à l‘homophobie et la transphobie, cette maison des Fiertés sera l’occasion de parler des thématiques attenantes aux sujets mais aussi de faire évoluer les mentalités au sein des sports. Pour renforcer l’engagement de la mairie contre les discriminations et célébrer les diversités, des Pride House mobiles sous formes de barnum seront installés sur les différents sites de compétitions pour sensibiliser tous les publics.
Le deuxième opus de Beautiful Skin Le Fanzine vient de sortir. Fidèle à l’esprit de l’unique soirée clubbing où l’on dépose l’intégralité de ses vêtements au vestiaire pour danser complètement nu.e.s toute la nuit, ces recueils papier sont une invitation à plonger dans l’univers de la nudité qui est la spécificité des Beautiful Skin Parties. A travers une sélection de portfolios de photos, de dessins, d’aquarelles, d’installations et de textes sous forme de fictions, de témoignages, de poèmes tout est fait pour vous permettre de plonger dans l’essence des sens lorsque l’on se retrouve nu.e. Prolongement de l’âme généreuse, bienveillante et singulière de ces rendez-vous nocturnes, cette parution propose par la contemplation et la lecture d’abandonner le fardeau de la société pour n’être que vous sans aucun artifice. Et qui de mieux que celleux qui partagent les principes du naturisme pour garnir de leurs approches sensibles les 78 pages de cette revue artistique. On y croise Tom de Pékin, Fabisounours, Lou Lou Re Lou Lou, Mathias Chaillot, Gabriel.e, Simon Loiseau, Sébastien Macher parmi tant d’autres. Une ode à la créativité, à l'art, à la liberté, au bonheur infini du vivre nu tout simplement.
Beautiful Skin Le fanzine #2, 8€, disponible aux Mots à la bouche, Violette & Co, Palais de Tokyo, aux Cahiers de Colette...
Pour joindre l’utile à l’agréable, deux associations sportives LGBTQ+ ont sorti leur calendrier 2024. Paris Aquatique délivre une œuvre sensuelle, inclusive et brute de sport, sous l’œil de Mehdi Mendas. Quant aux Gaillards, la sueur des terrains de rugby perle sur leurs corps avantageux. 20€ chacun. Les bénéfices vont bien sûr aux associations.