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  • Le 15 janvier 2025, le Tribunal correctionnel de Paris a condamné le blogueur Bassem Braïki et quatre autres militants d'extrême droite pour injure et incitation à la haine homophobe. Ils avaient orchestré une campagne de haine contre Bilal Hassani, contraint d'annuler un concert à Metz en raison de menaces de violence. Cette polémique avait pris racine en mars 2023, lorsque le collectif « Lorraine Catholique », soutenu par Civitas, avait dénoncé le concert comme une « profanation » comme le précise Stop Homophobie.

    Bassem Braïki a écopé de 3 000€ d'amende pour avoir appelé à « détruire » ceux qui soutiennent Hassani, tandis que les autres prévenus ont reçu des amendes avec sursis et un stage de citoyenneté. Les associations Couleurs Gaies, Stop Homophobie, et autres, ont salué cette décision, soulignant son importance pour la lutte contre les discours de haine. Me Étienne Deshoulières a affirmé que « les discours de haine LGBTphobes ont des répercussions bien réelles » sur les victimes dans un communiqué de presse.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Heddy, militant de l'association SOS homophobie et administrateur du Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur, a été victime d'une violente agression homophobe à Nice.

    En milieu d'après-midi, ce jeune homme de 26 ans a été piégé via l'application de rencontres pour les personnes LGBTQI+ “Grindr” par deux individus. Attiré dans un guet-apens, il a été menacé verbalement avant d'être agressé physiquement. Heddy souffre de douleurs à la mâchoire, d'une strangulation, de contusions ayant entraîné une perte de connaissance ainsi que d'un traumatisme crânien. Ses agresseurs lui ont dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite. Le jeune homme a très rapidement informé le Centre LGBTQIA+ et SOS homophobie de cette agression. Une plainte a été déposée et une enquête est en cours afin d'identifier et d'appréhender les auteurs de cette attaque.

    Une indignation profonde et un appel à la justice

    SOS homophobie ASCA et le Centre LGBTQIA+ Côte d'Azur condamnent avec la plus grande fermeté cet acte odieux de violence homophobe. Nous exprimons notre soutien total à Heddy dans cette épreuve. Cette agression inacceptable rappelle cruellement la nécessité de renforcer la lutte contre les LGBTIphobies et de garantir la sécurité de toutes et tous. Nous demandons que les auteurs de cette agression soient rapidement identifiés et jugés, avec la reconnaissance du caractère aggravant de l'infraction : "Violences volontaires aggravées en raison de l'orientation sexuelle".

    Des mesures concrètes pour lutter contre les guet-apens homophobes

    Nous appelons les autorités compétentes à mener une enquête approfondie et à veiller à ce que justice soit rendue. La sécurité des personnes LGBTQIA+ doit être une priorité absolue. Il est indispensable que les pouvoirs publics prennent des mesures fermes pour prévenir et enrayer ces guet-apens homophobes, qui frappent une personne par semaine en France (enquête Mediapart 2023) et dont plusieurs ont été recensées à Nice, et plus généralement les violences LGBTIphobes qui sont en augmentation dans notre pays, selon les derniers rapports annuels respectifs du Ministère de l’Intérieur et de SOS homophobie. Nous exigeons également que les applications de rencontres, en particulier Grindr, assument pleinement leurs responsabilités et protègent efficacement leurs utilisateurs contre les agresseurs. Messages de sensibilisation, identification et signalement des comptes suspects, ainsi qu'une obligation légale de collaborer avec les forces de l'ordre en cas d'agression.

    Une solidarité indéfectible face aux LGBTQI+phobies

    Nous continuerons à nous mobiliser pour que de tels actes cessent et que chaque personne LGBTQIA+ puisse vivre en sécurité et dignité. Nous continuerons à tout faire pour faire appliquer le droit, accompagner les victimes et mobiliser la justice pour faire condamner sans réserve tout auteur de violence LGBTIphobe.

    Bruno De
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  • Le G-A-Y Bar, emblématique de la vie nocturne londonienne et de la communauté LGBTQ+, est désormais à vendre. Son propriétaire, Jeremy Joseph, a exprimé son ras-le-bol face aux réfractaires/opposants et aux restrictions de licence qui, selon lui, « ruinent Soho » comme il l’explique dans le quotidien Metro London.

    Ce lieu, qui a perdu de son dynamisme, est devenu un fardeau financier, notamment après la fermeture temporaire de son autre établissement, le Heaven Nightclub, suite à des accusations graves.

    Malgré ses efforts pour maintenir le G-A-Y Bar ouvert, notamment en envisageant de prolonger les horaires d'ouverture, Jeremy fait face à une opposition systématique de la Soho Society et des autorités locales. Il déplore un manque de soutien pour l'hôtellerie et les espaces LGBTQ+, affirmant qu'Old Compton Street a perdu son identité queer. Le bar, qui s'étend sur trois étages, offre une atmosphère conviviale avec un rez-de-chaussée élégant, une boîte de nuit au sous-sol et des espaces de détente au premier étage. Malheureusement, la fermeture du G-A-Y Late en novembre 2023 avait déjà annoncé une tendance inquiétante pour les lieux LGBT de Soho. La vente du G-A-Y Bar soulève des questions sur l'avenir de la culture nocturne queer de Londres. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Au Théâtre de la Porte Saint Martin, la pièce Les Idoles de Christophe Honoré fait son grand retour, ravivant la mémoire d'une génération d'artistes gays disparus trop tôt à cause du sida.

    Présentée pour la première fois en 2019, cette création audacieuse aborde des thèmes universels tels que la vie, l'amour et la mort, tout en plongeant dans l'univers artistique des années 80, une époque où la maladie était entourée de honte et de silence. Christophe Honoré, avec humour et irrévérence, convoque sur scène des figures emblématiques comme Jacques Demy, Hervé Guibert et Bernard-Marie Koltès.

    Dans un décor évoquant un stade de banlieue abandonné, les six protagonistes se répartissent par « promo », chacun partageant des anecdotes et réflexions sur leurs dernières heures, offrant ainsi une perspective poignante sur la vie face à l'inéluctable. La distribution, alliant talent et audace, permet à chaque acteur de s'emparer de son personnage. Marina Foïs incarne Hervé Guibert avec une intensité saisissante, tandis que Paul Kircher prête sa voix à Bernard-Marie Koltès, évoquant des souvenirs chargés d'émotion. Les performances sont à la fois respectueuses et libres, offrant une incarnation vibrante des artistes. Les Idoles n'est pas qu'un hommage : c'est un cri du cœur qui questionne notre rapport à la mort et à la mémoire. Dans une époque où les années sida semblent s'effacer des consciences, cette pièce rappelle les luttes de ceux qui ont souffert en silence.

    En redonnant vie à ces figures, Honoré nous pousse à réfléchir sur l'héritage culturel et les douleurs passées. Une soirée théâtrale fascinante, à ne pas manquer, qui se joue jusqu'au 6 avril 2025.

    Infos & billetterie ici.

    Crédit photo Jean Louis Fernandez

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le Coco Loko, fermé récemment, il ne restait guère de lieu communautaire dans une si grand ville, mis à part le Buster, l’A2 et le Café Pompier.

    Qu’à cela ne tienne, le cabaret le Diamant Rose vient d’ouvrir un espace bar, histoire de boire un verre dans le feutré le jeudi, vendredi samedi et veille de jour férié de 19h à 2h. On y attend pourquoi pas des drag shows et autres soirées à thèmes.

    3 rue Prémeynard.

    instagram.com/diamantrose.bar

    Bruno De
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  • Le film Young Hearts, dirigé par Anthony Schatteman, va en faire pleurer quelqu'un.e.s. Salué au Festival International du Film de Berlin 2024 par une Mention spéciale du Jury Jeunesse et primé au Festival Cannes Écrans Juniors, ce premier long métrage explore l'éveil à l'amour et à l'identité sexuelle à travers les yeux d'Elias, 14 ans, qui tombe amoureux de son nouveau voisin, Alexander.

    Dans une interview, Schatteman, dont le parcours inclut plusieurs courts métrages et séries dramatiques, partage : « j’ai réalisé ce film pour le jeune garçon que j’ai été. Si j’avais pu voir ce genre de film à 12 ans, ma vie aurait peut-être été différente. » Cette déclaration souligne l'importance de représenter des histoires d'amour homosexuelles positives pour les jeunes. Le film s’ancre dans la réalité de l’adolescence, où les sentiments prennent le pas sur la sexualité. Schatteman explique : « Elias et Alexander ne songent pas au sexe mais à leurs sentiments naissants. » Ce choix narratif permet de toucher un public large et d'initier des conversations essentielles sur l'amour à un âge où les questionnements et les premiers émois sont aussi grisants qu’effrayants.

    Le réalisateur évoque également les défis de la représentation familiale : « j'espère que mon film permettra aux parents de comprendre qu’ils doivent être plus présents pour leurs enfants. » En effet, la figure paternelle dans le film, inspirée de sa propre vie, est celle d’un homme accaparé par sa carrière, un reflet des dynamiques familiales contemporaines.

    Young Hearts ne se limite pas à une simple romance. C’est un cri d’espoir pour une acceptation universelle, où l'amour est célébré, et non condamné. Avec une esthétique lumineuse et une bande-son joyeuse, Schatteman aspire à transformer une réalité souvent sombre en un récit d'espoir : « je voulais un film solaire, optimiste et joyeux. » Le film, prévu pour une sortie le 19 février 2025, promet d'être une œuvre essentielle pour les jeunes et les moins jeunes. Nombre d’entre nous seront se reconnaitre dans ces émotions ambigües, ces instants de doute et ces moments de de légèreté où seul notre cœur s’exprime. Brillant ! 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le président ghanéen John Dramani Mahama a annoncé le 14 janvier l'abandon d'un projet de loi anti-LGBTQ, précédemment soutenu par l'ancien gouvernement. Ce texte, qui visait à renforcer la criminalisation des personnes LGBTQ, est désormais considéré comme « caduc » suite à la dissolution du Parlement. Au lieu de recourir à la répression, Mahama propose une approche éducative, soulignant l'importance d'inculquer les valeurs familiales dès l'école.

    Cette décision a été saluée par des militants, notamment Berinyuy Burinyuy de LGBT+ Rights Ghana comme le rapporte Stop homophobie, qui considère ce changement comme un tournant positif vers la tolérance.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Alex Lutz fait son grand retour sur scène au Cirque d'Hiver en avril 2025 avec un nouveau spectacle rock’n’roll.  Après avoir conquis le public avec ses précédents shows, couronnés par les Molières de l'Humour en 2016 et 2020, Lutz s'apprête à offrir une expérience inédite.

    Dans ce nouvel opus, intitulé Sexe, grog et rocking chair, il explore des thèmes contemporains avec son humour caractéristique, oscillant entre moments de légèreté et réflexions plus profondes. Ce spectacle se distingue par une mise en scène innovante et une énergie palpable, plongeant le public dans un univers où le rire et la musique se côtoient. Alex Lutz, connu pour son talent d'imitateur et son sens de l'observation, promet des sketches hilarants et des personnages hauts en couleur qui ne manqueront pas de séduire tous les amateurs de comédie. Les absents ont toujours tort, et ceux qui manqueraient ce rendez-vous risquent de le regretter.

    Infos et réservations ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Marie Cau, élue en 2020 à Tilloy-lez-Marchiennes, a annoncé sa démission, effective depuis le 14 janvier 2025. Première maire trans de France, elle évoque un contexte insoutenable pour les maires ruraux. Dans un message poignant sur les réseaux sociaux, elle liste sept raisons, dont la précarité du statut de maire et des lois inadaptées, comme la Zéro Artificialisation Nette (ZAN), qui ont exacerbé son quotidien.

    Madame Cau dénonce également les violences verbales et le harcèlement dont elle a été victime, aggravés par l'impunité des réseaux sociaux. « Les maires des villages ruraux sont sacrifiés », déclare-t-elle, soulignant une charge de travail écrasante pour des indemnités dérisoires. Une étude de l'AMF révèle que 83% des maires estiment que leur mandat impacte leur santé. Malgré les difficultés, elle garde un souvenir positif de son mandat et espère que son départ fera réagir les pouvoirs publics pour mieux soutenir les élus locaux. « C'est une fierté d'avoir été la première maire transgenre », explique-t-elle, se tournant vers un avenir plus serein.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Basé sur l’histoire réelle de Justin Fashanu, premier grand joueur à avoir fait son coming out, cet hommage approche le fléau de l’homophobie par le prisme hétérosexuel. Tout part de la découverte d’un comprimé de PrEP dans le vestiaire d’une équipe de football professionnelle. L’autrice Mona El Yafi et le metteur en scène Ayouba Ali ont voulu « prendre le pouls du milieu. Quand on abordait l’homosexualité, pour la plupart des interviewés, c'était quelque chose qui n'existait pas. Et quand on insistait, beaucoup disaient que ça ne leur posait pas de problème personnel, mais que ce serait plus compliqué au niveau collectif ». Le Dyptique théâtre se produit dans la France entière

    Prochaine date le 18 mars au théâtre Jean-Vilar de Suresnes. Les Crampons, hommage à Justin Fashanou.

    www.diptyquetheatre.com

    Bruno De
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