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  • En 2024, Act Up-Paris célèbre ses 35 ans d’existence, marquant trois décennies et demie d'une lutte acharnée contre le sida au sein de la communauté homosexuelle française. Née dans un contexte d’invisibilité, l’association a révolutionné la manière de militer, adoptant des méthodes audacieuses et provocatrices. Alors que l'épidémie menaçait de réduire les individus au silence, Act Up a donné une voix à ceux qui, jusqu'alors, restaient dans l’ombre.

    Le documentaire Act Up ou le chaos, réalisé par Pierre Chassagnieux et Matthieu Lère, rend un hommage poignant à cette association emblématique. S'appuyant sur des archives totalement inédites et des témoignages de figures emblématiques telles que Pascal Loubet, Didier Lestrade, Anne Rousseau, Philippe Mangeot et Hugues Charbonneau, le film s'attache à raconter l’histoire tumultueuse d’Act Up-Paris – à la fois terrible et belle. Depuis ses débuts, Act Up-Paris a su sortir les séropositifs et la communauté LGBTQ+ de l’invisibilité. Au cœur de sa démarche, un activisme sans concession qui a obligé les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques à prendre l’épidémie au sérieux. Par un travail acharné d'information et de prévention, l'association a considérablement contribué à sauver des vies, transformant le paysage sanitaire autour du VIH/sida.
    Didier Lestrade, membre fondateur d'Act Up-Paris, se souvient : « les autres baisaient, nous, on passait nos soirées en réunion. » Cette citation résume l'engagement total de ces militants, qui ont choisi de mettre leur vie sociale de côté pour se consacrer à une cause qui les touchait, mais aussi qui touchait la société dans son ensemble.
    Aujourd’hui, alors qu'un certain relâchement s'observe chez la jeunesse face à l'épidémie, le travail de sensibilisation d’Act Up apparaît plus crucial que jamais. Les militants craignent un potentiel regain de l’épidémie, soulignant l’importance de leur mission : continuer à informer, à éduquer et à défendre les droits des personnes séropositives.
    Act Up ou le chaos ne se contente pas de relater l’histoire d’une lutte, il en dresse un portrait fondamentalement humain, où les épreuves et les victoires se côtoient. C’est un appel à la mémoire collective, mais aussi un moyen de rappeler à chacun l’importance de l’engagement et de la solidarité dans la lutte contre le VIH/sida. En cette période marquée par des problématiques de santé publique toujours actuelles, le documentaire de 60 minutes s'annonce comme une œuvre essentielle pour comprendre le passé et envisager l'avenir. Le regard croisé des réalisateurs et des témoins d’Act Up-Paris nous plonge dans une époque où l'ombre du sida planait, tout en illuminant un parcours fait de combats pour la dignité et la vie. À travers ce récit, c'est toute la complexité de l'histoire du VIH/sida à Paris qui prend vie, invitant à la réflexion sur la façon dont un groupe de militants a su transformer le désespoir en espoir, et l’angoisse en action.
    Au mk2 Beaubourg le  20 novembre à 9h35 et le 1er décembre à 20h50 sur Histoire TV.

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  • Qui mieux que Cher elle-même pour raconter son incroyable vie.  Du haut de ses 78 ans, celle qui depuis sept décennies consécutives trône en haut des charts sort une autobiographie en deux volumes, s’il vous plaît. Il faut bien avouer qu’il faut au moins cela pour se livrer dans les moindres détails. Cher : L'autobiographie  passe en revue non sans humour le parcours d’une enfant dyslexique qui voulait devenir célèbre à l’icône de la pop culture que l’on connaît.

    Le premier opus sort le 20 novembre et retrace ses débuts extraordinaires depuis son enfance jusqu'à sa rencontre et son mariage avec Sonny Bono, et révèle la relation très compliquée qui les a rendus mondialement célèbres, mais qui a fini par les séparer.

    Cher, Partie 1,  Ed. Harper Collins, 400 pages,  29,90€

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Al Pacino : Un allié ?

    cinema

    Al Pacino a pris une décision marquante concernant son rôle dans le film controversé La ChasseCruising (1980) de William Friedkin. Reconnu comme une représentation problématique de la communauté LGBTQIA+ et critiqué pour sa vision cartographique des bars sado-masochistes new-yorkais, Pacino a décidé de reverser l’intégralité de son cachet à des associations LGBTQIA+. Dans son autobiographie Sonny Boy : Mémoires, publiée le 11 octobre, il évoque ses doutes sur le film, qu'il a qualifié de « problématique ». Bien que motivé par un désir de repousser ses limites, il a rapidement regretté sa participation face à l’hostilité et aux protestations durant le tournage. Aujourd'hui, près de 45 ans plus tard, le film est réévalué comme un « film culte », qui, bien qu’imparfait, témoigne d'une époque clé de la culture gay.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • A l’occasion de l’édition anniversaire célébrant les 30 ans du Festival international de films LGBTQI++ Chéries-Chéris (15-26 novembre), le 7ème genre propose des séances spéciales au mk2 Beaubourg (Paris 3ème) et des événements exceptionnels au Tango Paris (Paris 3ème).

    Lundi 18 novembre de 18h à 21h30 au Tango Paris 

    Cinéma lesbien : Du diy (« do it yourself ») underground au gros budgets hollywoodiens
    En complément de la projection de Go fish et 30 ans après leur venue lors de la première édition du festival Chéries-Chéris, Rose Troche et Guinevere Turner (The L word) sont de nouveau là pour vous !
    En compagnie de leur amie, la fameuse réalisatrice américano-cubaine Anna Albelo (La Chocha), et avec le concours d’Anne Crémieux, elles reviennent sur leurs parcours.
    18h : ouverture des portes
    19h-21h : rencontre avec les invitées suivie d’un échange informel.

     

     

     

    Mardi 19 novembre  de 14h à 17h au Tango Paris 

    La jeune génération et 30 ans de cinéma Queer
    En complément de la projection de Go fish, trois étoiles montantes du jeune cinéma queer français nous parlent des films et des cinéastes qui les inspirent :
    Iris Chassaigne (Les Gens qui roulent la nuit, Swan dans le centre), Maité Sonnet (Massacre, Des jeunes filles enterrent leur vie) et Mathieu Morel (Anapidae (appelle-moi), Aussi fort que tu peux, Cum In my heart, Love et ex mortuus, The deep Queer massacre).
    Rencontre animée par Anne Crémieux (professeure de civilisation américaine), Anne Delabre (Le 7e genre) et Anna Albelo (La Chocha).

    Samedi 23 novembre  à 13h20 au MK2 Beaubourg

    Les Corps ouverts de Sébastien Lifshitz (1997 - 48')
    Les Terres froides de Sébastien Lifshitz (1999 - 62')
    Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur Sébastien Lifshitz, le monteur Yann Dedet et la monteuse Stéphanie Mahet.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dimanche 24 novembre à 13h20 au MK2 Beaubourg

    L’homme blessé de Patrice Chéreau (1983 - 109')
    Projection suivie d’une rencontre avec l'acteur Jean-Hugues Anglade et l’assistant personnel de Patrice Chéreau pendant quinze ans, Jean-Marie Charuau.

    Mercredi 27 novembre à 20h30 au Tango Paris 

    Vegas in Space de Phillip R. Ford (1991 - 85')
    Projection suivie d’une rencontre avec le comédien, styliste et chanteur Romain Brau. Avec la présence exceptionnelle de Jackie Hyde, amie proche de Doris Fish, scénariste et actrice du film.


    Tarifs :
    - Au mk2 Beaubourg : tarifs habituels du cinéma
    - Au Tango Paris : entrée libre (5€ de soutien à Chéries-Chéris et consos appréciées...)
    Toutes les informations sur le site le7egenre.fr.

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  • Paul Morrissey, cinéaste emblématique de la scène underground new-yorkaise et proche d'Andy Warhol, est décédé à 86 ans, comme l'a annoncé son archiviste Michael Chaiken. Morrissey, hospitalisé à New York, est mort le 28 octobre 2024 des suites d'une pneumonie.

    Après un parcours littéraire à l’université de Fordham, Morrissey fait chavirer le cinéma dans les années 1960 avec des films audacieux qui exposent les vies de marginaux, de travailleurs du sexe et de toxicomanes. Sa rencontre décisive en 1965 avec Warhol lui permet de réaliser l’innovant Chelsea girls, puis la fameuse trilogie underground Flesh, Trash et Heat, dont les violences sexuelles et les thématiques provocatrices mar-quent les esprits. Morrissey a aussi travaillé avec le groupe mythique The Velvet Underground sur leur premier album. Après avoir régné sur le cinéma expérimental des années 70, il s'est retiré à la fin des années 80, déçu par l'évolution du septième art. Le musée Andy Warhol a exprimé sa profonde tristesse à l'annonce de son décès. 

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  • Reprise jusqu’en mars 2025 à la Scala de Paris de Premier sexe ou la grosse arnaque de la virilité, de et avec Michaël Délis. « La vérité est un gros mot » entend-on de la voix de cette mère qui assène à son bambin, désireux d’aller au pot, une succession de maux sur une masculinité toxique. Mais comment construire cette image d’homme lorsque l’on vous l’impose ? 
    En sept tableaux, Michaël Délis prend corps dans ses femmes qui l’on bâti, ses camarades de classe, son psy, ses exs et futur.e.s pour interroger ce genre que l’on dit être le sexe fort. Il déballe tout ce qui lui a permis de remettre en cause la doxa pour repenser son être, sa place dans la société. 
    Doux et cruel, névrotique et poignant, incontestablement vif et poétique, Michaël Délis parcourt les confins de cette virilité outrancière de son enfance à l’âge adulte pour s’émanciper et s’en défaire. Et faire du mâle qu’il est, un être intègre sans outre mesure.  
    Infos : https://lascala-paris.fr

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Il va falloir encore attendre jusqu’à début d’année 2025 pour découvrir la nouvelle saison de la série Prime Vidéo Last of us inspirée du jeu vidéo éponyme où on suit les aventures de la jeune Ellie, porteuse dans ses gènes de la solution qui pourra permettre à la population humaine de ne plus devenir des zombies. Dans la série, nous avions noté la relation forte qui la liait à sa meilleure amie, dans le centre commercial lorsqu’elle s’était retrouvée par le hasard de la vie. L’acteur.ice non-binaire Bella Ramsey, qui campe le rôle d’Ellie vient sur son compte Instagram d’officialiser sa relation avec l’actrice Maisy Stella. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Un boy's love entre un apprenti acteur et un étudiant sourd

    All Shall Be Well

    Le film « Tout ira bien » De Ray Yeung sort le mercredi 1er janvier 2025 en France au cinéma. Récompensé du Teddy Award à Berlin, ce long métrage aborde le vécu de nombreux.euses gays et lesbiennes de Hong Kong.

     

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    Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis.

    Au brusque décès de Pat, la place de Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question.

      

    Jeux en ligne sous fond de romance gay.

    Le film « Eat the Night » de Caroline Poggi et Jonathan Vinel est sorti au cinéma le mercredi 28 août 2024 et arrive en DVD / Blu Ray le 3 décembre 2024 en DVD.

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    Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d'Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale...

     

     

    Alexis Massoutier
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  • Paris : festival Chéries Chéris, la 30ème édition

    gay, transgenres, bisexuel.le.s, Queer, cinema

    Le festival international du film LGBTQIA&+++ de Paris célèbre sa 30ème édition du 15 au 26 novembre 2024. Le cinéma est un miroir de notre quotidien, un regard posé sur nos vies, une vision sur l’évolution de nos cultures et nos communautés. Voilà pourquoi, ce rendez-vous parisien est devenu avec le temps le premier festival de cinéma à Paris et premier festival de cinéma LGBT de France en termes de fréquentation et volume de programmation.

    Comme d’habitude, c’est un foisonnement des plus éclectiques qui va vous conduire dans les cinémas MK2 Bibliothèque et Quai de Seine et Beaubourg. En effet, cette édition anniversaire mettra à l’honneur 75 longs-métrages (fictions ou documentaires) et 80 courts-métrages à thématiques LGBTQIA. De quoi découvrir des créations uniques, des productions exaltantes, des histoires poignantes. Laissez-vous émouvoir, rire, pleurer, hurler, happer, gronder et surtout venez regarder cette sélection anniversaire qui s’annonce haute en couleurs.
    Infos ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Une histoire érotique de l'Angleterre de Grégoire Ming est un ouvrage audacieux en 28 chapitres qui plonge le lecteur dans les méandres de la sexualité britannique, en faisant un portrait aussi captivant qu’intrigant. À travers une approche historiographique mêlant éléments littéraires et anecdotes, Ming réussit à éclairer des facettes souvent méconnues de l’Angleterre, tout en nous plongeant dans une atmosphère érotique où le sexe et le désir transcendent les conventions sociales.
    L'une des forces majeures de ce livre réside dans la manière dont Ming tresse le fil des sexualités, remettant en question les normes et les tabous qui ont jalonné l'histoire de l'Angleterre. À travers des récits de personnages emblématiques, de la cour élisabéthaine aux salons littéraires des XVIIIe et XIXe siècles, l’auteur découvre un héritage libertin où lieux, pratiques et représentations célèbrent l’amour sous toutes ses formes. Là où « l’Anglais pense avec tout son corps », l’auteur consacre également une place prépondérante à l’histoire homosexuelle du pays, sujet souvent relégué au second plan dans les récits historiques classiques. 
    À travers une analyse minutieuse de la littérature, des arts et des faits sociaux, il met en lumière des figures oubliées ou méconnues, révélant comment leurs amours clandestins ont façonné non seulement leurs vies, mais aussi la culture britannique. Ming ne craint pas d’aborder des sujets délicats, tels que la répression, la criminalisation de l'homosexualité et la lutte pour l'acceptation, offrant ainsi un panorama nuancé de la vie gay à travers les siècles.
    Le ton de Ming est à la fois informatif et provocateur, oscillant entre l'érudition et une légèreté dramatique qui capte l’attention du lecteur. Ses descriptions riches et évocatrices plongent le lecteur dans des situations intimes, rivalisant avec la fiction tout en restant ancrées dans une réalité historique.

    Cette approche permet de transformer des épisodes apparemment isolés en chapitres d'une fresque plus vaste, révélant ainsi la continuité et l’évolution des pratiques sexuelles à travers les époques. Une histoire érotique de l’Angleterre propose non seulement un voyage à travers le temps, mais aussi une invitation à repenser nos préjugés et à célébrer la diversité des expériences humaines. Ce livre est une lecture incontournable pour toute personne s'intéressant à l’histoire de la sexualité, à la culture britannique ou simplement désireuse de découvrir les facettes cachées d’un monde souvent voué au silence.

    Une histoire érotique de l’Angleterre, de Grégoire Ming, Ed. Payot, 368 pages, 22€

    Julien Claudé-Pénégry
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  • En 2024, le musée d’Orsay célèbre aussi le 130e anniversaire de la mort de Caillebotte. A cette occasion, le musée propose jusqu’à janvier 2025, une impressionnante exposition consacrée au regard que le peintre a porté sur la gent masculine, l’un de ses sujets de prédilection.

    Au travers de 144 œuvres, les figures et les portraits d’hommes sont autant d’indices sur l’époque dans laquelle l’artiste vécut. Cet intérêt est manifeste puisque 70% des tableaux de figures du maître représentent exclusivement des hommes mais c’est essentiellement sa manière d’appréhender de manière très moderne leur quotidien qui en fait une œuvre riche d’enseignements autant sociologiques qu’historiques.

    Observateur discret, Gustave Caillebotte n’est pas de ces personnes à juste faire poser ses modèles, il en capte la substantifique moelle. Les dessins préparatifs, tout comme ses études exposent bien sa méthode de création. Ces hommes qu’il affectionnent tant, qui le fascinent sont des proches : des amis, ses frères, des passants, des domestiques, des ouvriers, des canotiers… Il puise son inspiration dans la proximité qu’il entretient avec eux, de ce qu’ils dégagent, de ce qu’ils sont dans leur for intérieur. Et au lieu de leur prêter des vies imaginées, ils les cadre dans des instants d’intimité qu’il rend avec génie.

    Photographe du moment, il nous les présente simplement, sans artifices, murés dans la contemplation, dans l'ennui, au travail ou dans un moment de loisir, rêvassant ou nus à la toilette, il ose les montrer, les dévoiler là où les femmes ont pour ses contemporains toujours été majeures. Il offre un nouveau paradigme dans lequel il expose un monde en mutation, où le « triomphe de la virilité » commence à s’étioler sous les effets de l’humiliation militaire de la guerre de 1870-1871, que l’émancipation des femmes se fait plus pressantes et qu’émergent des subcultures homosexuelles jusqu’alors invisibilisées. Il donne à regarder ces hommes avec ses yeux. Il les idéalise, les admire et en fait le reflet inconscient de ses propres différentes facettes. Pour explorer cette dimension rarement explorée de l’art du peintre, 10 salles à la fois chronologiques et thématiques brossent un portrait sans retouche des hommes de Caillebotte. 
    Caillebotte 
    Peindre les hommes jusqu’au 19 janvier 2025 au Musée d’Orsay, 75007 Paris.
    Infos ici.

    Crédit photos Musée d’Orsay & Museum of Fine Arts, Boston

    Julien Claudé-Pénégry
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