Thèmatiques
Articles | Brèves
  • La 8ème édition du festival du film LGBT+ aura lieu du 9 au 13 octobre. Au programme, des films venant de France, Espagne, Grande-Bretagne, Suisse, Finlande, mais aussi des USA, du Brésil, de Géorgie et du Nigéria. Autour des projections, sont prévus des débats, rencontres, soirées. De très très belles oeuvres sont à découvrir en première projection départementale, notamment au cinéma perpignanais le Castillet, mais aussi au Mémorial du camp de Rivesaltes, symbole des minorités opprimées.

    Infos : www.facebook.com/CentreLgbt66.

    Bruno De
    Partager:

  • Strasbourg : Femingouin’fest

    exposition, théâtre

    C’est parti pour ce festival du film lesbien, féministe et queer strasbourgeois. Cette année encore, l’éclectisme est au rendez-vous : en plus d’une sélection cinéma, on pourra profiter d’apéromix, astrobingo, stand up, etc. Du 4 au 13 octobre, principalement au cinéma le Cosmos, 3 rue des Francs Bourgeois.

    Infos ici.

    Bruno De
    Partager:


  • Le théâtre Tristan Bernard présente à Paris pour la première fois la pièce “La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé”, du canadien Michel Marc Bouchard, adaptée en série par Xavier Dolan en 2022. Un texte choc joliment servi par des comédien.nes et une mise en scène impeccables.

    Que s’est-il passé cette fameuse nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé? C’est le mystère au cœur de la pièce du canadien Michel Marc Bouchard, présentée actuellement au Théâtre Tristan Bernard, à Paris. La pièce débute avec le retour de Mireille, une célèbre thanatopractrice, dans sa petite ville natale du Québec, suite au décès de sa mère. Elle retrouve ses frères, qu'elle n'avait pas vus depuis des années, autour de la table où la matriarche reçoit les soins funéraires. C’est dans cette pièce que les secrets de famille et les traumas vont exploser au grand jour. 

    Dans cette ambiance à la Six Feet Under, les dialogues font mouche à chaque coup, que ce soit dans le registre de l’humour ou du drame. Car si la noirceur imprègne forcément toute la pièce — difficile d’être toujours dans la légèreté avec un cadavre au milieu des protagonistes, elle est régulièrement éclipsée par les sourires ou les rires, souvent provoqués par Chantal, la belle-sœur au franc parler pas toujours très à propos, ou Elliot, le petit frère borderline. Pour porter ce texte exigeant de Michel Marc Bouchard, il fallait une distribution solide ainsi qu’une mise en scène impeccable, et c’est le cas ici. La tension monte petit à petit jusqu’aux révélations finales qui vont vous glacer dans votre siège. 

    On comprend aisément dès lors pourquoi Xavier Dolan a tenu à adapter La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé pour le petit écran, après avoir brillamment porté au cinéma Tom à la Ferme, du même auteur. Mensonges, familles dysfonctionnelles, homophobie intériorisée, rédemption, les thèmes qui traversent l’oeuvre de Michel Marc Bouchard, à qui on doit également Les Feluettes (adaptée au cinéma en 1996 par John Greyson), font largement écho à ceux réalisateur/scénariste de Mommy ou Laurence Anyways explore dans ses films. L’excellence québécoise, dont on aurait tort de se priver, à la télé, au cinéma ou au théâtre.  

    La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, de Michel Marc Bouchard, au Théâtre Tristan Bernard à Paris, du mardi au vendredi à 21h et le samedi à 16h et 21h

    Photo: Fabienne Rappeneau

    Xavier Héraud
    Partager:

  • Bêtes curieuses

    L’adolescence est une période de la vie aussi particulière qu’ambiguë. Ni gamin, ni adulte, on se retrouve coincé entre la perte d’innocence des premières années et le sentiment de ne pas être compris de nos ainés. 

    Dans Les belles Créatures, du réalisateur islandais Guðmundur Arnar Guðmundsson, nous suivons Addi, un jeune de 14 ans qui prend sous son aile Balli, un garçon introverti, victime de harcèlement. Son entrée dans sa bande va le confronter à un style de vie chaotique, avec cette horde livrée à elle-même qui se complait dans des échanges ponctués par la violence et la brutalité. Les choses s’enveniment. Mais Addi qui a été élevé par une mère qui à la capacité de voir l’avenir dans les rêves, commence à son tour à vivre une série de visions oniriques. Est-ce que ces prémonitions lui permettront de trouver une voie de sortie, là est la question.

    Dans ce récit poétique, onirique et plein de fougue, c’est l’idée d’amitié qui est explorée. Les liens qui se nouent entre Addi et Balli mettent en exergue le trouble qui naît entre deux individus. Les sentiments sont mis à rude épreuve. On se questionne sur l'évolution de la relation entre les deux protagonistes, l’importance que l’un a pour l’autre, sa légitimité, sa profondeur et les affinités qui en découlent. 

    Derrière le hurlement sourd de cette jeunesse en perdition et en quête de repères, on assiste à la naissance d’une relation bien plus forte qu’il n’y paraît. C’est à la fois touchant, sensible et puissant.

    A découvrir en salle à partir du 25 septembre.

    Julien Claudé-Pénégry
    Partager:

  • Le 24ème festival de cinéma se déroulera du 25 septembre au 12 octobre. Des œuvres de qualité seront présentées dans 6 cinémas de la ville et sa région. Comme toutes les années, vous pourrez donner votre avis sur les films à l’issue de chaque séance. Les avis recueillis permettront de désigner les Prix du Public. Les résultats seront proclamés lors de la séance de clôture le 6 octobre.

    vuesdenface.com

    Bruno De
    Partager:

  • « Je veux du temps, de l’argent, une liberté de mouvement et une liberté de création. Le travail du sexe est une réponse. Le travail du sexe peut être délibérément choisi », écrit Déborah Costes dans son premier roman intitulé Reprendre corps, aux éditions Globe. Rentrer dans ce livre, c’est accepter d’emblée de se prendre à pleine volée une gifle monumentale. Racontée à la première personne, on file la vie de Déborah, une jeune adulte pas encore la trentaine, qui raconte son parcours dans la « puterie », comprenez la prostitution.

    Fatigué d’une lutte permanente contre une maladie qui tait ses origines, elle décide d’arrêter ses études. De retour chez son père, elle se confronte à une précarité si grande que le seul moyen qu’elle trouve pour s’en sortir est de vendre son corps. Elle use de ses charmes pour commencer derrière un écran en mode Camgirl, puis en tant qu’escorte et enfin en dominatrice. De cette évolution dans le milieu du sexe monnayable, ce récit tonne comme une nécessité absolue, celle d’un déballage public pour se libérer d’un poids, assumer ses choix, les expliquer et reprendre enfin possession de son corps.

    176 pages écrites qui défilent à toute vitesse dans un style haletant, rempli de fureur et d’urgence qui au fil du temps, gagne en confiance, en estime de soi et en maturité. Ce chemin introspectif permet à l’autrice de prendre toujours plus de recul sur sa situation et d’analyser le statut de prostituée. Elle déconstruit sa manière d’être, ainsi que celle de ses proches, des clients, des anonymes. Elle déchiquette sans gêne tous les pans de son métier, dans les moindres détails, de la honte aux clichés, du tabou au silence en passant par les fantasmes et l’âpreté de la réalité qui se donne. On l’accompagne à chaque instant. Ce romain nous tient en haleine grâce une présentation poignante et cabossée, martelée de fêlures et lacérée d’interrogations sur la parole des travailleuses du sexe au cœur d’une société patriarcale anxiogène. Sans concession, lucide, sincère de bout en bout et à la fois intimidant et glaçant, la vérité tombe avec violence.

    Reprendre corps de Déborah Costes, Ed. Globe 176 pages, 17€

    Julien Claudé-Pénégry
    Partager:

  • Avis aux gourmands. On vous parle rarement de nourriture dans les pages de Strobo, mais le livre Tellement Yummy ! nous a terriblement donné l’eau à la bouche que nous voulions le partager avec vous. Carl et Isaac, le couple d’influenceurs fines et belles gueules montréalaises qui a testé sur les réseaux sociaux tout un tas de recettes plus alléchantes les unes que les autres, a compilé ses coups de cœur culinaires dans un ouvrage qui est une véritable invitation gastronomique au voyage.

    Du petit déj à l’apéro, des salades aux desserts, pâtes et autres délices, on a envie de tout dévorer. Mais au-delà des créations qu’ils nous invitent à reproduire tout simplement, ils incarnent cette génération qui met en scène sa vie sur le web. Carl Arsenault, finaliste de Le meilleur pâtissier sur M6 a lancé sa chaîne Youtube qui cartonne, « Carl is cooking ». Tandis que son mari, Isaac Hub, ancien mannequin met une touche d’élégance dans leur quotidien qu’il partage individuellement et ensemble sur leurs pages. Leurs contenus sont variés, bienveillants et mettent en avant de manière divertissante leur vie en cuisine avec leurs chiens Bobby et Snow et leurs deux petites filles Cléa et Stella. Un régal.

    Tellement yummy !, de Carl Arsenault et Isaac Hub, Ed. de l’Homme, 192 pages, 22€

    Julien Claudé-Pénégry
    Partager:

  • L’adaptation d’un roman en version graphique n’est pas une mince affaire. Coller au récit, être juste dans la transposition des personnages, de l'enchaînement des scènes, toucher le lecteur. Un pari que Quentin Zuttion a relevé après la lecture du court roman de l’auteur mexicain Mario Bellatin Salon de beauté, finaliste du prix Médicis étranger en 2000. D’une intensité dévorante et d’une délicatesse poignante, il nous projette dans la vie de Jeshua, propriétaire de Beauty Fish !, un salon qui propose des soins de coiffure, maquillage, manucure à sa clientèle. Il s’y affaire avec ses deux collègues et amis Isai et Alex, travestis comme lui. Leur quotidien est empreint de désinvolture et d’une folie douce. Quand la nuit arrive, ces joyeux drilles se laissent porter par la danse et par une sexualité libre dans les bains publics comme dans les sous-bois.

    Mais voilà qu’une épidémie s’abat sans crier gare emportant jour après jour de plus en plus de monde et avant tout des hommes ayant une sexualité avec d’autres hommes. C’est alors que Jeshua décide de fermer boutique et de le transformer en refuge pour les malades qui se multiplient face à une société qui stigmatise et ostracise.

    Le traitement choisi par Quentin Zuttion pour relater cette histoire autour du VIH est une prouesse. En se l’appropriant, il s’est débarrassé de la vision mortifère, préférant user d’une imagerie métaphorique autour des poissons pour évoquer les débuts de l’épidémie sans jamais nommer le sida. S’en dégage un onirisme prégnant qui traduit le crescendo de la tragédie en train de se dérouler sans que l’on ne sache ce qu’il en est véritablement. Plus qu’un simple témoin silencieux, Jeshua devient alors l’accompagnateur des derniers instants. Alors qu’une grande partie des œuvres de Quentin Zuttion traite de l’homosexualité, cet album est assurément le plus dramatique. En mettant en scène Salon de beauté de Mario Bellatin, son dessin prend une dimension militante et participe à un devoir de mémoire. Un acte de « pédérité » revendiqué. Sublimement bouleversant.

    Salon de beauté, de Quentin Zuttion, d’après le romain de Mario Bellatin, Ed. Dupuis, 184 pages, 24,50€.

    Julien Claudé-Pénégry
    Partager:

  • Avant de devenir un livre de photo publié aux éditions 37.2 qui sort ce mois-ci, « les garçons du Levant », du photographe et journaliste Mathias Chaillot est né en 2022 sous la forme d’un fanzine auto-édité. Mise à nu.

    Certaines photos vous émeuvent. Sans trop savoir pourquoi, elles vous agrippent et vous laissent tout chose. Alors que depuis le 2 juillet, le Mucem à Marseille célèbre le naturisme sous toutes ses formes dans son exposition Paradis naturistes, Mathias Chaillot pose un regard tout en douceur et en poésie sur la tendresse masculine que seule la liberté permise par la nudité totale offre. Quatre étés successifs passés sur l’île du Levant, le caillou le plus aride de Méditerranée, auront donné loisir à Mathias de capturer avec ses appareils photos des instants fugaces d’une bande de garçons venue ici trouver une alternative au quotidien. Héliopolis est un lieu à part. Domaine privé ouvert au public où l’art du vivre nu est la règle, cette île est un privilège que seuls ceux qui y viennent peuvent saisir et apprécier.

    A travers des photos qui ne cachent absolument rien, il nous propose sous forme d’une exploration documentaire « guidé seulement par l’ambition de poser un œil désexualisé mais assumé sur leur nudité et leur affection, retranscrire les frontières qui tombent avec les inhibitions et les amitiés particulières ». Au cœur de ses rapprochements entre garçons, il raconte cette île qui « est un terrain de jeu et d’expérimentation de la liberté » avec son rythme nonchalant, sa beauté idyllique, sa quiétude apparente, sa nature endémique, ses corps à découverts. Entre voyage enchanteur, conte décomplexé et monographie d’une tendresse infinie, Mathias Chaillot partage sa vision de l’atmosphère si singulière du Levant. 

    Les Garçons du Levant, de Mathias Chaillot, Ed. 37.2, 39€.

    Julien Claudé-Pénégry
    Partager:

  • La Chatonnerie invite à célébrer les derniers rayons du soleil d’été avec cet happening qui mêlera DJ sets, drags, danse, barbecue, ateliers pour enfants et adultes, marche d’artistes locaux. Rendez-vous 4 rue Achard, samedi 21 septembre (15h-22h).

    Bruno De
    Partager: