
La Reine des Reines, la 1ère gagnante de Drag Race France, la magistrale Paloma devient l’héroïne d’un roman graphique qui la raconte. Derrière le titre éponyme de son spectacle Paloma au PluriElles, cet album de plus de 90 pages retrace les dessous des 7 personnages emblématiques qui l’habitent le temps de son show. Sans contrefaçon, elle se dépouille de l’apparat de drag queen pour incarner tantôt bourgeoise, guide de musée, reine de France, tantôt influenceuse, hippie, directrice de casting ou actrice. Le dessinateur Hugo Michalet a capturé en chacune de ces personnalités féminines, des aspérités qui leur sont propres pour leur donner vie sous un coup de crayon sensible et juste.
Derrière la légèreté de son regard, elles se métamorphosent, s’expriment, revendiquent et luttent. Mais le tour de force vient aussi de la magie qu’il a créé en permettant à chaque entité d’exister par elle-même dans un univers qui la décrit, la dépeint. Il met le doigt sur ce qui permet à Paloma d’en prendre possession, de puiser leur essence et ainsi de les restituer avec brio.
Avec subtilité, Hugo Bardin (Paloma) et Hugo Michalet, montrent la face invisible de ce spectacle, la construction de la duplicité scénique de Paloma. Le choix de ces profils n’est pas anodin et la manière subtile de les mettre en scène traduit comment Paloma analyse notre société actuelle. Connue pour son humour noir et un cynisme piquant, elle dénonce la comédie moderne dans laquelle nous évoluons, mettant au pilori l’hypocrise latente sur des sujets aussi divers que la réappropriation culturelle ou la misogynie. Un ouvrage engagé, éloquent, irrésistiblement pinçant qui nous en dit beaucoup sur notre époque. Chapeau bas les Hugo.
Paloma au PluriElles, de Hugo Bardin alias Paloma et Hugo Michalet, Ed. Akata, 96 pages 17,99€

Le film de Jacques Audiard, qui a fait sensation en raflant le prix du Jury et le prix d’interprétation féminine au dernier festival de Cannes, représentera la France lors de la 97ème cérémonie des Oscars aura lieu le 2 mars 2025 à Los Angeles. Il concourra pour l’Oscar du Meilleur film international. Une belle nouvelle qui met en valeur la création tricolore et cette appétence à mettre en lumière des histoires et des talents d’une force inégalable tel que Karla Sofía Gascón.



La culture queer résonne sur la Baie des Anges jusqu’au 1er décembre grâce à ce festival de cinéma (mais pas que…). Courts métrages, films, documentaires, concerts, expos, débats, de nombreux lieux revêtent les couleurs de l’arc-en-ciel pour un programme éclectique.
Nouveau venu dans la jeune collection Pride aux éditions First, l’ouvrage intitulé Pride & pop corn de Maxime Donzel est consacré à la représentation des LGBTQIAP+ dans les séries et le 7ème art. L’auteur-réalisateur franco-canadien, qui a réalisé la série documentaire Les Voyages de Nicky Doll avec la célèbre drag queen sur France 5, a concocté un recueil qui compile une somme inattendue et pléthorique de réalisations qui ont de près ou de loin intégré des personnages issus de la communauté. 

La série phénomène Heartstopper revient sur les écrans. Avec cette 3ème saison, on retrouve nos deux tourtereaux Charlie et Nick qui filent le parfait amour.
Comment se fait-il que les Français soient passés à côté de ce petit bijou de série ! Un pitch simplisme : « ruinés, les quatre membres de la famille Rose, habitués à mener grand train, prennent un nouveau départ dans la petite ville déprimante de Schitt's Creek ». 
Ryan Murphy avait, avec l’histoire romancée de Jeffrey Dahmer (l'un des tueurs en série les plus notoires de l'histoire américaine, surnommé le « monstre du Milwaukee »), inauguré Monstres, un cycle à la fois palpitant, dérangeant et percutant autour de tueurs avant tout homosexuels parmis les plus célèbres d’Amérique.
L’univers surréaliste de l'auteur traverse lentement la membrane du temps et résonne aujourd'hui avec une humanité désespérée et une ironie mordante. Son œuvre phare, Le Frigo, qui explore la profonde faille entre la vie et la mort, se déploie comme un drapeau agité sur un champ de bataille où s'entrelacent rires et larmes.
Depuis de nombreuses années, cette salle d’art et d’essai programme des oeuvres de qualité, souvent LGBTQIA+. La spéculation immobilière pourrait avoir raison de ce lieu culturel alternatif. Les propriétaires des murs ne souhaitent pas renouveler le bail locatif, peut-être pour en faire une énième boutique de fringues qui gangrène le quartier, le transformant en centre commercial de luxe et tuant à petit feu la vie de quartier. La mairie apporte son soutien, si vous voulez apporter votre petite pierre à l’édifice, signez la pétition.