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  • La performance de l’actrice Karla Sofia Gascon dans Emilia Perez, le dernier film de Jacques Audiard a été unanimement saluée par le monde du cinéma. Celle qui a reçu lors du dernier festival de Cannes le prix d’interprétation féminine a pourtant dû faire face à une avalanche de propos transphobes d’une rare violence depuis son sacre. En réaction, elle a porté plainte notamment contre Marion Maréchal pour « outrage sexiste ». Lors de sa consécration, les propos puissants de l’actrice ont marqué les esprits par son authenticité et la visibilité qu’elle offrait à toute les personnes trans. Celle qui incarne le rôle principal de ce long métrage d’une puissance infinie n’est pas par hasard. Audiard a eu un véritable coup de foudre pour elle et comme il l’explique au site suisse 360.ch, « on a ouvert tous les radars. On était en plein casting, tout à coup je vois une photo d’elle. Le coup de foudre. Si je ne l’avais pas croisée, j’y serais encore. Peut-être, sûrement même, que je n’aurais pas fait le film. Karla est très attachée au problème de la transition. Mais surtout elle a ce truc fondamental. Elle me touche. Elle est drôle, forte, intelligente, douce, libre. Avant elle était Karl, un acteur. Après sa transition, elle a simplement repris son métier ». Dans ce film elle incarne Emilia, une ancienne chef de cartel mexicain enfermée dans un corps d’homme, Manitas. Elle change de vie avec l’aide d’une avocate. Emilia passée pour morte, resurgit quatre ans après et reprend contact avec son ancienne femme et ses deux enfants.

    Ce qui est le plus incroyable, c’est que ce genre de profil reste encore peu visible dans le cinéma français comme le démontre le magazine Les Inrockuptibles dans un article titré : « quelle place la France accorde-t-elle aux acteurs et actrices trans ? ». Là où les pays anglo-saxons intègrent largement les personnes trans dans leurs productions, la France reste « frileuse ». C’est encore très compliqué pour faire sa place, vivre de « son jeu » et d’être visible. L’exemple de Karla Sofia Gascon est une source d’inspiration pour de nombreux.ses acteur·rices  dans le métier. Espérons que les choses changent au plus vite.

    Emilia Pérez de Jaques Audiard, actuellement en salle.

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  • Une suite du film Le Diable s’habille en Prada serait envisagée pour 2025, avec les comédiens du premier opus, dont bien sûr Meryl Streep dans le rôle de la redoutable rédactrice en chef de mode Miranda Priestley, avatar d’Anna Wintour. En revanche, pas d’info sur le retour d’Anne Hathaway. Mais l’intrigue du film se détournerait du livre dont il est issu. En effet, Emily Blunt, souffre-douleur de Miranda, prendrait plus d’importance dans l’intrigue et pourrait prendre sa revanche.

    En attendant, la comédie musicale, pilotée par Elton John, fera ses premiers pas à Londres en octobre.

    Si ça vous chante, les billets sont disponibles ici.

    Bruno De
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  • Tracks, l’émission d’Arte qui décortique les dessous de la culture pop s’intéresse aux représentations du nu masculin dans l’art. Fort du constat que les nus féminins sont grandement majoritaires dans l’histoire de l’art, les corps masculins sont surtout représentés dans des postures d’action ou de souffrance, pour incarner des valeurs morales et viriles plutôt que pour s’offrir au désir du spectateur. Célia Laborie a rencontré plusieurs artistes et curatrices qui questionnent ces représentations en érotisant le corps masculin dans leur travail. On plonge dans le vif du sujet avec un duo explosif qui redistribue d’emblée les cartes, le photographe Marc Martin et le modèle Mathis Chevalier.

    A l’occasion d’un shooting, les protagonistes du livre Tomber des nu(e)s, nous font entrer dans l’intimité qui se tisse entre deux hommes et donnent une nouvelle lecture de l’image de l’homme, au-delà des convenances, des genres et des orientations sexuelles. Les fondatrices du projet photographique Lusted Men — ouvrage à paraître en novembre 2024 aux éditions Hoëbeke — ont quant à elles fait un appel aux dons.

    Durant 5 ans, elles ont reçu des centaines de clichés. Elles ont récolté plus de 700 photos d’hommes qui dans leur hétérogénéité lèvent le voile sur tout un pan peu visible de l’imagerie masculine, l’érotisme. Enfin le peintre iranien Alireza Shojaian, qui a quitté son pays pour pouvoir continuer de créer des hommes sans avoir à craindre les représailles d’un pouvoir liberticide, raconte son parcours.

    Ici en France, il laisse exprimer ces envies, et œuvre pour s’exprimer un autre versant de la création iranienne à travers son travail. L’approche du corps masculin dans son plus simple appareil s’affranchit aujourd’hui de l’académisme, des stéréotypes et des diktats pour se réinventer de fond en comble et offrir ainsi un nouveau regard sur les hommes où le désir est assumé et visibilisé.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Bridgerton

    cinema

    Dans la série, Cressida Cowper cherche un mari riche et beau, comme toutes ses consoeurs du XIXème siècle anglais. Deux siècles après, dans la vraie vie, Jessica Madsen est amoureuse d’une femme. Cette déclaration sur Instagram le premier jour du Mois des Fiertés n’a pas tardé à faire réagir plus que positivement ses fans aux quatre coins du monde, mais aussi ses collègues comédiens de Bridgerton. La « bonne » société a bien évolué, tant mieux !

    Bruno De
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  • Documentaire : c’est la lutte finale !

    gay, transgenres, bisexuel.le.s, Queer, cinema

    Un documentaire à visionner absolument pour tout cinéphile inverti-averti (!). L’auteur présente une rétrospective occidentale des LGBTQ+ dans le cinéma depuis 1895. Oui oui, dès les débuts du 7ème art sont apparu des personnages en marge.  Bien au-delà des suggestions et des sous-entendus, mais aussi de la moquerie, des cinéastes ont depuis le début osé et transgressé. Passionnant.

    L’homosexualité au cinéma, les chemins de la victoire, en streaming sur www.tv5unis.ca.

    Bruno De
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  • Bruxelles (Brussels): Bruxelles : Fame 2024

    Queer, cinema, exposition, théâtre, concert

    Ce festival d’arts de la scène, qui met en valeur le travail de femmes et minorités de genre se déroule du 20 au 28 septembre dans la capitale belge. C’est un espace conçu en dialogue avec les luttes féministes, queer et décoloniales. Théâtre, danse, concerts, conférences, discussions, ateliers, balades, films : autant de formes d’expression pour créer un héritage culturel commun plus inclusif, paritaire et diversifié.

    Le programme complet ici.

    Bruno De
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  • Dans ce bar niçois, en plus de profiter de DJ sets, on peut aussi se cultiver grâce à des expos temporaires. Jusqu’au 7 novembre, la photographe Amandine André expose ses œuvres urbaines, réalisées au gré de ses voyages.

    RamDam, 3 rue Lascaris,  06300 Nice.

    Bruno De
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  • L’année dernière, Cineffable, le festival international du cinéma lesbien et féministe qui se tient à Paris, a fêté ses 35 ans. Joli prétexte pour la librairie niçoise Vigna qui propose jusqu’en novembre une exposition intitulée Quand les lesbiennes se font du cinéma.

    Au travers des affiches des différentes éditions, depuis les premiers Ciné-clubs organisés par Saphonie en 1987, jusqu’à l’image de la 36ème édition à venir, la communication du festival est une porte d’entrée sur les cultures lesbiennes et féministes à l’écran.

    Du cinéma expérimental aux films d’animation, en passant par les courts et longs métrages du cinéma d’auteur à la romance, sans oublier les passionnants documentaires. La programmation de ce rendez-vous pour amatrice.eurs d’histoires en tous genres révèle un patrimoine hors du commun, fédérateur et créatif. Il souligne aussi la longévité et la richesse de cette fête du cinéma identitaire.

    Et si après cette visite dans l’histoire de Cineffable vous en voulez encore, n’hésitez pas à aller visiter leur site web qui recèle des trésors.

    Quand les lesbiennes se font du cinéma, exposition à la librairie Vigna, 3 rue Delille 06000 Nice, du mardi au samedi de 14h30 à 19h.

    Bruno De, Julien Claudé-Pénégry
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  • Fatigué de jouer l’espion « survirilisé » depuis 15 ans, l’acteur a fait un virage à 180 degrés avec le film Queer, où il incarne William S. Burroughs, ou plutôt son double littéraire, dans le Mexique des années 50. Ce vieil homo intello, drogué et alcoolisé, entraîne un michetonneur à la recherche d’une plante censée développer la capacité de télépathie.

    Sur le papier, le pictch a de quoi étonner, mais les plus curieux (voyeurs) pourront se délecter de scènes de sexe très hot. Présenté à la Mostra de Venise, on ne sait pas encore si le film sera distribué en France, mais nul doute que les nombreux festivals du film LGBTQIA+ dans l’hexagone remueront ciel et terre pour se procurer une copie. Queer, de Luca Guadagnino.

    Bruno De
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  • C’est une première ! Un musée national, en l’occurrence le MUCEM au cœur de la cité phocéenne, consacre jusqu’au 9 décembre le naturisme à travers une exposition intitulée Paradis naturistes. 

    Vivre nu en communauté́ pour communier avec la nature serait-il le secret du bonheur et de la santé ? Pourquoi et comment la France est-elle devenue un « paradis naturiste » ? Mais au fait, naturisme et nudisme, est-ce la même chose ? 500m2 d’exposition pour y répondre à travers ses aspects historiques, philosophiques, sociaux.

    Le musée vous propose de mieux comprendre ce phénomène singulier et fédérateur qu’est le naturisme, ou plutôt les naturismes, car ils sont pluriels grâce à un parcours scénographique passionnant, riche et ludique réunissant 600 photographies, films, revues, objets quotidiens, peintures, dessins, livres, estampes et sculptures.

    Et si vous voulez vivre l’expérience jusqu’au bout, vous pouvez visiter Paradis naturistes en totale nudité les 20 août, 3 septembre et 11 octobre. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Nino est bien seul. Dans son quartier de Santiago del Estero au nord de l’Argentine, il subit sans arrêt des brimades homophobes pour son côté efféminé. Pour le protéger sa mère très pieuse l’emmène avec sa sœur à la campagne le temps des vacances d’été. Mais leur maison est située en bordure d’une forêt qui est dite hantée par Almamula, un monstre qui, selon la légende, enlève tous ceux qui commettent des péchés charnels.

    Le réalisateur Juan Sebastian Torales est allé puiser dans son expérience personnelle pour exorciser en quelque sorte un souvenir d’enfance. Sous le poids de la religion catholique castratrice omniprésente dans ce film, il met en évidence la difficulté pour un jeune garçon en quête de lui-même de se trouver, de se définir, de s’assumer et de s’épanouir lorsque la pression sociale et le carcan de la foi qui oblige à renoncer à qui l’on est. Entre réalisme et univers fantastique, Almamula nous plonge dans le passage délicat de l’enfance à l’adolescence, là où l’envie de l’autre se matérialise. Envoûtant.

    Almamula de Juan Sebastian Torales en salle le 7 août.

    Julien Claudé-Pénégry
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