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  • Dans ce roman écrit à la première personne, Paul Varjak relate l’histoire d’un gay parisien… La sienne ? La question reste en suspens. Dans ce périple qui nous conduit des années 1970 à aujourd’hui nous remontons le fil de la vie d’un homme partage des moments fondateurs de son existence. On pourra se dire, que c’est un énième livre du genre et que l’on n’y trouvera rien de neuf. Cela serait bien hâtif et malheureux. Tout parcourt est un ajout précieux à la compréhension sociologique de l’homosexualité dans son quotidien.

    Et pour le coup, ce roman dresse le portrait d’un garçon qui dès son plus jeune âge à tout de suite su qu’il était en marge du profil classique mais qui malgré tout va tomber dans les travers d’un couple monotone, muré dans la routine et l’ennui jusqu’à la découverte d’une vie parallèle faite de visite de lieux de dragues et abandons à de nouveaux plaisirs. Construit comme une pièce en 5 actes, ces chroniques progressent dans la dramaturgie d’une vie qui s’avère bien plus atypique qu’il n’y parait. Véritable bouffée d’air, il s’engage sur une nouvelle voie : après 13 ans, il retrouve le célibat à quarante et un ans et s’amuse en multipliant les plans sexuels à la chaîne sans tabou. Ce partage est de l’ordre du chemin initiatique, celui d’une renaissance, d’un déclic. Celui qui libère dans un sens et le construit de l’autre.

    Truffé de références à la culture gay, d’expériences que nous avons vécus, nous l’accompagnons d’un œil goguenard, d’une réflexion légère pour en fin de compte, se rendre compte que ses questionnements entre noir et blanc sont nôtres.

    Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Chroniques d’un gay parisien, de Paul Varjak, Ed. Edilivre, 20€,  302 pages.

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  • Felicia, Mitzi et Bernadette vont reprendre du service 30 ans après le premier opus du film éponyme. Le réalisateur Stephan Elliott a convaincu les 3 comédiens originaux de rempiler pour une suite : « je ne voulais pas me répéter, alors il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver quelque chose, pour réaliser qu’il y avait quelque chose à raconter sur la tolérance », argumente-t-il. Une histoire drôle et touchante, des répliques cultes et de nombreuses récompenses internationales pour le premier, alors le numéro 2 est attendu au tournant. On a hâte !

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  • Underground de A à Z. The Revolution Is My Boyfriend, publié par Baron, le dernier livre de Bruce LaBruce, icône du mouvement queercore, est une anthologie visuelle sans complaisance de l'homoérotisme et de la contre-culture non conformiste.

    Ecrivain, réalisateur et photographe, Bruce LaBruce, génie sans retenue est l'un des fondateurs du mouvement homocore, qui se caractérise par une expression artistique punk/homosexuelle extrême ou de type guérilla. Cette œuvre a été pensée comme une rétrospective de la carrière de LaBruce à ce jour, qui comprend à la fois des films et des œuvres d'artistes.

    Il met en scène des acteurs pornographiques, des personnes trans, des punks, des skinheads et des skaters et célèbre la beauté des marginaux, des inadaptés et des exclus de la société. Des photos de films importants comme No Skin Off My Ass (1993), Super 8-½ (1994) et Gerontophilia (2013) sont présentées, ainsi que des photos de sa vie personnelle. The Revolution Is My Boyfriend est la traduction imagée de l'essence subversive de la vie et de l'œuvre de Bruce LaBruce : abrasive et sans complaisance. Indispensable !

    Infos ici.

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  • Une association australienne a entrepris de rénover ce véhicule iconique de Priscilla, queen of the desert, film qui l’est tout autant pour la communauté LGBTQI. Le bus Hino Freighter de 1976 avait été laissé à l’abandon après le tournage. History Trust of South Australia cherche 2,2 millions de $ australiens (1,35 millions d’euros) pour l’intégrer dans une exposition immersive.

    https://shoutforgood.com/fundraisers/savethequeen

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  • Le 19 mai sera diffusé sur Netflix, Close, Grand Prix 2022 du Festival de Cannes. Ce film magistral du réalisateur belge Lukas Dhont met en scène la relation ultra fusionnelle de deux adolescents Léo et Rémi qui glisse vers le mélodrame.

    Alors qu’ils passent le plus clair de leur temps ensemble, la rentrée en école secondaire va chambouler leur vie à jamais. Leur proximité fait jaser et les camarades de Léo lui demandent s’ils sont en couple. Celui-ci réfute et dit que Rémi est comme son frère. Mais ces questions le perturbent. Il s’interroge sur la vraie nature de leur proximité. À partir de ce moment-là, une distance s’installe de la part de Léo. Leur intimité est entachée. Léo s’écarte de Rémi et cela va être fatal à ce dernier qui repoussé dans cet amour, va se suicider. Mais comment faire son deuil lorsqu’on se sent responsable de la mort de son ami ? Comment analyser ce lien si fort qui les unissait : de l’amour, de l’amitié ?

    Close dresse le portrait d’une déchirure, explore le tourbillon des sentiments, la mise à l’épreuve de l’autre… Sensible et délicat, ce film joue sur la puissance des scènes qui par les regards et les silences en disent tellement plus que des mots. Les émois adolescents sont mis à découvert et laissent des traces indélébiles. Close ose pointer du doigt l’impact du regard de l’autre sur nos vies et de la difficulté d’assumer nos émotions et ce que dictent nos cœurs là où la société nous obligent à l’âge tendre à ne pas dévoiler qui nous sommes vraiment. Préparez les mouchoirs, pleurs garantis.

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  • Depuis 2010, le festival de Cannes présente la Queer Palm, une récompense qui trai-te des thématiques LGBTQIAP+. A l’occa-
    sion de cette nouvelle édition qui se tiendra du 14 au 25 mai, nous en savons plus sur la composition du Jury qui aura pour mission de décerner le prix au meilleur film LGBTQI+. Le président du Jury sera le réalisateur belge LuKas Dhont, multirécompensé au festival de Cannes 2015 avec son premier film Girl (notamment Caméra d’or et Queer Palm), puis en 2022 avec Close (Grand Prix). Il aura à ses côtés pour l’épauler dans ce choix majeur pour la visibilité de la communauté, la réalisatrice et actrice française Sophie Letourneur, l’acteur, réalisateur et drag queen, premier gagnant de Drag Race France, Hugo Bardin aka Paloma, la réalisatrice de les bonnes Manières, Juliana Rojas et enfin la journaliste britannico-palestinien Jad Salfiti. Un casting très tapis rouge et des plus éclectique pour un prix qui doit en être tout autant ! 

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  • Personnage baroque sur scène, Freddie Mercury a marqué l’histoire du rock mondial. Dans la collection des portraits Culture pop qu’Arte, la chaîne franco-allemande dédiée aux adeptes de bonne musique, de figures emblématiques et de nouvelles tendances, il en est un intitulé Freddie Mercury, The Great Pretender, qui est à découvrir de toute urgence.

    Disponible sur le site arte.tv, il présente le leader légendaire du groupe de rock anglais Queen comme on ne l’a jamais vu. Ce documentaire passionnant de 84 minutes de pure intimité basé sur des archives et des témoignages rares revient sur ce personnage énigmatique mort un 24 novembre 1991, un jour après avoir annoncé publiquement qu’il était atteint du sida. On retrouve la tornade que l’on connaît tous sur scène, le créatif musical et les frasques qui ont été les siennes à travers ses excès. On découvre sa passion pour l’opéra et le le ballet classique qui le conduiront à une collaboration avec la cantatrice Montserrat Caballé qui fera naître le fameux album et titre éponyme Barcelona.

    Un portrait passionnant, intense, touchant et dense qui nous ouvre les portes d’un Freddie Mercury, plus réservé qu’il n’y paraît.

    Freddie Mercury, The Great Pretender, sur arte.tv jusqu’au 20 mai 2024. 

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  • Littérature : instants dérobés

    Littérature-Librairie

    Une enquête historico-philosophique au cœur des lieux de qui ont marqué la vie de l’essayiste américain Jeremy Atherton Lin. Bienvenue dans le monde de Gay Bar, un ouvrage testament.

    « L'identité gay est une identité de désir » écrit Jeremy Atherton Lin, l’auteur de Gay Bar qui vient d’être traduit en français aux éditions Tusitala. Certains lieux sont constitutifs de qui nous sommes. Voilà pourquoi cette combinaison parfaite de mémoires et d'histoire culturelle, gravitant autour du passé de la vie nocturne queer est passionnant. Les bars gays sont bien plus que des lieux de consommations, chaque adresse est un concentré de rencontres, d’échanges, de découvertes, de sexualité, de militantisme, de précieux refuges à des périodes où l’homosexualité était réprimée, se vivait cachée, où encore pendant l’épidémie de sida qui a décimé la communauté. Jeremy Atherton Lin y décrit ses premières expériences en tant qu'homme gay dans des lieux gays, se délectant de ce qui s'apparente à des archives d'expériences sensorielles. Au gré de témoignages, archives, souvenirs, l'écrivain écrit que les bars gays étaient autrefois des endroits où nous espérions nous trouver et qu’aujourd’hui ils ne représentent non pas la promesse de notre futur moi, mais une époque révolue. Un livre essentiel !

    Bar gay, de Jeremy Atherton Lin, 23€

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  • L’actrice ne veut plus restée campée ce type de rôle. Dans Euphoria, puis dans Hunger Games, mais aussi dans 3 films à venir, elle souhaite désormais aller dans d’autres directions : « je sais très bien que je suis une des personnes transgenres les plus célèbres dans les médias en ce moment et je sens une responsabilité. (…) Mais au final, je pense sincèrement que ne pas mettre ça au centre de ma carrière me permettra d’aller plus loin. Et je pense qu’aller plus loin et faire des trucs incroyables, dans l’intérêt du mouvement, sera bien plus utile que d’en parler sans cesse. »

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  • Expo : Ellipsis

    La galerie du 17 rue Chapon dans le 3e arrondissement de Paris accueille du 24 au 26 mai, une exposition collective intitulée Ellipsis. Deux jours pour sonder l’âme humaine et son empreinte dans le monde contemporain à travers les œuvres des trois artistes de la scène européenne, la Suédoise My Maanmies, l’Anglais Bruce French et le Français Marc Ming Chan. 

    Êtres prêt.e.s à vivre une expérience artistique immersive unique. 90 m2 qui vont vous précipiter dans un ensemble de créations aux accents abstraits mais qui vont plus que jamais résonner en vous comme des flashbacks, des impressions de sensations vécues. Rêve ou réalité, simples sentiments ou souvenirs qui ressurgissent, à vous de juger. Voilà ce qui vous attend lorsque vous franchirez la porte de Ellipsis, une exposition dans laquelle l’artiste Marc Ming Chan invite le visiteur au travers de ses réalisations à explorer les méandres de l’esprit pour un jeu introspectif puissant, viscéral et captivant. 

    Vestiges imaginaires

    Parmi les pièces sélectionnées, certaines sont tirée de la série Smother. Ces dessins au crayon noir avec rehaut blanc illustrent les signes des conséquences des conflits et catastrophes qui ponctuent notre histoire. La fumée et son rendu qui apparaissent mettent en lumière la noirceur, l’horreur et l’obscurantisme dans lequel nous glissons à certains moments de nos vies. Les œuvres issues de la série Hippocampus — qui fait référence à l’hippocampe, cette structure cérébrale qui joue un rôle central dans la cognition, l’apprentissage et la reconnaissance de l’espace mais aussi la partie qui aide à donner du sens et une connexion aux souvenirs —prennent forme dans des sculptures-boîtes en bois. Il développe ainsi le thème du souvenir et de la quête généalogique, voire la psycho généalogie, à travers des structures fantomatiques intemporelles. Chaque création traite également de son obsession pour les contenants et le confinement. Déjà abordé dans la série Bone, le confinement spatio-moral possède son décor scénique, aux allures de ruines labyrinthiques à la manière d’un memento mori. Justement cette série Bone ce sont des panneaux de bois découpés qui prennent la forme de la composition, adoptant ainsi la figure grossière d’un os, afin de souligner l’idée de structure aussi bien corporelle que mentale. Y transfigurent des chambres dysmorphiques reliés par un passage qui constituent une safe place favorable à l’isolement. 

    Recherche sur l’espace

    Véritable aventure autour du ressenti que l’enfermement causé par le confinement à produit sur lui, Marc Ming Chan interroge, analyse et rend compte de manière subtile comment notre mental, notre mémoire, notre corps perçoivent et interprètent les évènements où nous ne sommes que témoins pour mieux comprendre comment ils les restituent. Un voyage poétique, sombre et labyrinthique aux confins de nous-mêmes. 

    Ellipsis, du 24 au 26 mai, 17 rue Chapon, 75003 Paris.

    (crédits photos : Marc Ming Chan, Bruce French, My Maanmies)

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