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  • Attention aventure en vue ! Le MAIF Social Club, une adresse hybride de la rue de Turenne dans le cœur de Paris mêlant expériences, culture et lieu de vie ouvre son antre à une exposition intitulée Faisons corps du 30 mars au 4 janvier 2025. Pas moins de 14 artistes ont répondu présent à l’invitation qu’il leur a été faite pour raconter les corps.

    De l’intime à l'anatomie, de nos singularités à nos identités multiples, de la mise en mouvement à l’action elle-même et commune, le corps se construit et se déconstruit au gré des créations artistiques. On se questionne, on interagit, on explore, on se laisse surprendre ou simplement porter… tous nos sens sont sollicités pour montrer que de l’individu que nous sommes à la capacité de créer en commun, il n’y a que des accords de corps.

    Infos ici.

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  • Art queer

    Après le succès de l’exposition à Paris en juin 2023, Munnezza – iel, queer et Amour arrive à la Galerie Éphémère de Montreuil du 9 au 30 mars. Derrière ce titre, une installation qui met en lumière le travail de six artistes queer dont, nouveauté par rapport à la précédente édition, la présence de deux montreuillois.

    La marginalisation, la mise à l’écart, la fragilité humaine sont les thèmes développés dans ce rdv qui défient les normes de la société. Initié à Naples, ce projet « Munnezza » désigne les déchets et par extension les hommes méprisés par les préjugés.

    Les expériences que chacune des œuvres provoquent sont à la fois touchantes, poignantes et suscitent nombre de questionnements politiques et personnels sur l’intime, la relation à l’autre, la fluidité du genre, la non-binarité, la résilience et la beauté des personnes LGBTQIA+.

    Infos ici.

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  • Jusqu’au 23 mai, le Centre International pour les arts vidéo propose plusieurs documentaires et films sur des thématiques LGBTQIA+ d’une très grande variété. Il y en a vraiment pour tous les goûts. De quoi se régaler d’une heure exquise et passer sa soirée à autre chose que des séries abêtissantes sur Netflix !

    A l’Auditorium du Palais des Beaux-Arts, 18bis rue de Valmy, www.heure-exquise.org/agenda.php

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  • Berne en Suisse sera à jamais un lieu de mémoire pour Jean-Luc Romero-Michel. En 2021, il y accompagnait pour son dernier voyage Alain Cocq, condamné à supporter d’atroces souffrances à la suite d’une maladie incurable, alors qu'il ne cessait de réclamer de partir en paix chez lui au lieu de devoir s'exiler pour partir sereinement. Pour cet activiste de la première heure pour le droit de mourir dans la dignité, la question d’une législation française pour la fin de vie est une urgence. Le serment de Berne, de la mort solitaire à la mort solidaire, n’est pas qu’une promesse faite à Alain Cocq, c’est un plaidoyer qui valide la nécessité pour la France d’avancer sur cette question si épineuse mais légitime et pressante. Pourquoi devoir se réfugier dans un autre pays pour pouvoir faire ses adieux. Dans cet ouvrage d’une incroyable humanité Jean-Luc Romero-Michel compare, analyse, fait le point sur l'histoire de cette requête à travers des témoignages, et des mises en perspectives de ces gouvernements qui ont sauté le pas. Quand on sait qu’en avril 2023, une Convention citoyenne s’est prononcée à 75% pour l’autorisation de l’euthanasie et du suicide assisté, on peut se demander ce qui bloque encore et toujours dans les hautes sphères. Alors oui « ce livre est un cri. Si notre vie nous appartient, il faut absolument en être de même pour notre mort », comme écrit dans la préface de Line Renaud, membre du Comité d’honneur de l’Association du Droit à Mourir dans la Dignité. Il est temps que les choses changent enfin en France, ce livre vous donne la preuve que c'est possible.

    Le serment de Berne, de la mort solitaire à la mort solidaire de Jean-Luc Romero-Michel, Ed. l’Archipel, 200p, 19€

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  • Ce serait un péché de ne pas regarder cette mini-série. A l’occasion des 30 ans du Sidaction, France TV diffuse It’s a sin, la mini-série événement de Russell T. Davies, qui fait le portrait d’une bande d’amis londoniens heurtés de plein fouet par le sida dans les années 80. 

    Sortez vos mouchoirs ! Pour les 30 ans du Sidaction, France 2 diffuse le 18 mars prochain, à 21h, la mini-série britannique It’s a sin. Cette œuvre bouleversante est signée Russell T. Davies, le producteur et scénariste génial à qui l’on doit Queer as folk, Cucumber, Years and years, le retour de Docteur Who… Si vous la ratez le 18 mars, pas d’inquiétude, It’s a sin, qui n’avait été diffusée en France que sur Canal +, sera ensuite disponible sur la plateforme France.tv

    It’s a sin, qui emprunte son titre à la célèbre chanson des Pet Shop Boys, raconte l’histoire d’une bande d’amis gays (et d’une de leurs amies) dans le Londres des années 80. Ils se nomment Ritchie, Roscoe, Ash, Colin, Jill. Ils se lient d’amitié et emménagent dans une colocation surnommée The Pink Palace. Ensemble, ils découvrent la vie gay, les amours, les plans cul, dans un contexte où beaucoup sont encore contraints de vivre cachés. L’arrivée progressive d’une étrange maladie qui semble toucher plus particulièrement les homosexuels va changer leur vie à toutes et tous. Certains comme Ritchie vont d’abord rester dans le déni, d’autres comme Jill vont immédiatement s’engager auprès des malades et pour faire de la prévention auprès des autres. 

    Une série sur la famille choisie

    Dans Queer as folk, sorti en 1999, Russell T. Davies avait soigneusement évité de parler du sida, afin de montrer que la communauté gay ne se résumait pas à la maladie qui l’a décimée. Il lui a fallu une vingtaine d’années avant de se sentir prêt à évoquer le VIH, en s’inspirant de ses souvenirs et de certains de ses amis (le personnage de Jill est inspiré par la militante Jill Nalder). Emmenée par un groupe de comédiens exceptionnels, notamment Olly Alexander, le chanteur de Years and years, dans le rôle de Ritchie, It’s a sin rend un bel hommage à celles et ceux qui ont dû affronter cette hécatombe, victimes comme survivant.es. Elle dépeint aussi avec justesse l’homophobie de la société britannique dans une époque où la Première ministre conservatrice Margaret Thatcher fait adopter la Section 28, une loi qui interdit de parler d’homosexualité à l’école. On aurait donc tort de réduire cette série au seul VIH. It’s a sin est avant tout une série sur la famille choisie, ce réseau d’ami.es au sein duquel tant de gays ont pu s’épanouir après avoir fui un foyer et/ou une région homophobes. C’est peut-être ce qui la rend si poignante. Elle rappelle qu’avant d’avoir été fauchés par la maladie ces hommes gays ont d’abord été des amis, des amants, des frères, des fils. Ils étaient vivants. 

    Pour plus de justesse, Russell T. Davies a tenu à ce que les personnages gays soient incarnés par des acteurs eux-mêmes gays. Une manière aussi pour la jeune génération d’être impliquée dans son histoire. On notera enfin les apparitions de Neil Patrick Harris et Stephen Fry dans des rôles secondaires ou celui de la formidable Keeley Hawes (Tipping the Velvet, Bodyguard), qui incarne la mère de Ritchie. En un mot comme en cent : à voir absolument.

    Cet article a été publié dans Strobo n°29

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  • Ryan Murphy, à qui l’on doit Pose, Nip/Tuck, Glee et American Horror Story, revient avec la saison 2 de Feud sur Canal+. 7 ans après la première saison, cette série consacrée aux querelles d’Hollywood adapte le livre de Laurence Leamer, Capote’s Women, qui dépeint la relation tendue entre l’écrivain homosexuel et une bande de mondaines new-yorkaises dont il a dressé le portait sans complaisance dans une de ses nouvelles publiées dans le magazine Esquire. Une guerre ouverte déchire ce beau monde. Déjà acide, élégante et excitante, l’histoire se pimente encore plus avec un casting 5 étoiles servie par notamment Demi Moore, Naomie Watts, Calista Flockhart et Chloé Sevigny. Et il renchérit, le tout avec Gus Van Sant qui s’empare de la réalisation de 6 des 8 épisodes. On ne vous en dit pas plus ! Sachez que c’est juste jouissif du début à la fin.

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  • Avertissement. Depuis le 1er février vous ne pouvez plus faire de selfies à connotation sexuelle de la même manière. Nudes, la nouvelle série de Amazon Prime s’attaque au « revenge porn », qui est un contenu sexuellement explicite publiquement partagé en ligne sans le consentement de la ou des personnes concernées, en guise de « vengeance ». En 10 épisodes, cette mini-série réalisée par trois cinéastes Sylvie Verheyde (Madame Claude), Andréa Bescond (Les Chatouilles) et Lucie Borletau (Chanson douce) décortique les tenants et aboutissants de cette pratique. Ce que le privé laisse filer pour devenir public et les dégâts que cela implique sont le point commun d’histoires incarnées par trois jeunes gens issus de la génération Z qui en dévoilent tous les travers. On a affaire à Victor, Ada et Sofia, victimes de manipulation, de cyberharcèlement, de vol d’identité… pour un clic de trop. Des réputations qui explosent, des traumatismes qui détruisent, des vies qui s’éparpillent, Nudes est un signal d’alarme face à toutes ces images et vidéos intimes qui se partagent sans retenue. 

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  • Cette fédération regroupe douze structures organisatrices de quatorze festivals de films LGBTQIA+ répartis partout en France et qui contribuent, chacun à leur manière, au rayonnement et à la visibilité des œuvres et des artistes façonnant le cinéma LGBTQIA+. Les membres fondateurs : Chéries-Chéris et Cinéffable à Paris, Ciné Friendly à Rouen, Cinémarges à Bordeaux, Désir… Désirs à Tours, Écrans Mixtes à Lyon, Et alors ?! à Perpignan, Focales dans les Landes, In&Out à Nice et à Cannes, Liberté + In&Out à Toulon, Rainbow Screen à Montpellier, Vues d’en Face à Grenoble et Ze Festival dans la Région Sud.

    Ses objectifs :

    - promouvoir un cinéma d’auteur engagé sur les questions LGBTQIA+;

    - s’engager contre les LGBTphobies et pour la visibilisation des minorités;

    - créer des espaces de dialogue, de coopération et de collaboration.

    « Cette initiative marque un pas important dans la reconnaissance du travail minutieux de centaines d’acteurices culturel·les, bénévoles ou non, qui font vivre l’ensemble des Festivals qui composent notre Fédération partout en France depuis de nombreuses années. Ensemble, nous serons plus forts pour faire entendre nos voix et partager nos histoires » dit Benoît Arnulf, président de la Fédération.

    Infos : Caroline Barberit-Héraud (Porte parole de la Fédération)

     06 11 90 13 25

    federationfestivalsfilmslgbt@gmail.com

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  • Le 12 mars à 20h, MonCiné diffusera en avant-première le film All the colors of the world are between black and white, en présence du réalisateur nigérian Babatunde Apawolo. L'histoire raconte le lent rapprochement de deux hommes dans une société où les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont considérées comme taboues et passibles de poursuites. Cette diffusion s’inscrit dans le cadre du festival Rendez-vous des cinémas d'Afrique en partenariat avec Vues d'en face. Le festival du film LGBTQI+ soutient ce film pour sa sortie nationale. Mon Ciné, 10 avenue Ambroise Croizat, 38400 Saint-Martin-d’Hères

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  • Primé à Montpellier au 45e Festival International du cinéma méditerranéen, le film turc Nuit noire en Anatolie est une mise en abîme sombre et tortueuse autour d’un évènement dramatique qui remonte à la surface. Ishak est obligé de retourner dans son petit village qu’il a quitté voilà 7 ans car sa mère est mourante. Il n’y va pas de guaîté de cœur, loin de là. S’il est parti c’est qu’il a ses raisons. Cela n’aurait pu être qu’un bref passage, mais après le décès de sa maman, il décide de rester afin de trouver la paix avec ce qui s’est passé bien des années en amont. Ça ne fait pas des heureux à commencer par son ancienne petite amie, ses copains. Il faut dire qu’il est parti du jour au lendemain laissant derrière lui une trace indélébile. A l’image ultra soignée, au jeu sur les lumières et à la beauté des paysages s’ajoute un suspens qui ne fait que grandir au fil des presque deux heures de film. Tenus par des révélations qui au fur et à mesure structurent le puzzle, des flashbacks viennent nous donner des éléments de compréhension face à ce qui a meurtri ces montagnes anatoliennes dans lesquelles nous évoluons avec le héros. Ici on veut faire taire un secret, le lynchage d’un jeune homme étranger vu comme « sensible ». C’est bien plus complexe qu’il n’y paraît car c’est un regard sur la violence de la masculinité et son caractère traditionaliste qui est décortiqué, exposé, comme une critique de cette impossibilité à accepter l’autre dans sa différence. Le traumatisme est flagrant, les remords sont vivaces. Cet acte abject l’obsède, il veut savoir, comprendre. Car bien plus qu’une explication, c’est en effet miroir, d’Ishak dont il s’agit, de sa relation avec cet homme. Jamais provocatrice, toujours évocatrice, les images se référant à cette complicité ne sont amenées avec finesse pour laisser imaginer ce qui a bien pu se passer, sans jamais en dévoiler trop. Par sa profondeur rare, Nuit noire en Anatolie de Özcan Alper ne vous laissera pas indifférent.e.s.

    En salle le 14 février 2024

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  • Après Les girafes roses et bleues, un premier roman sous forme de saga, François Mallet nous dévoile une histoire d’amour comme il y en a peu entre deux garçons. Sébastien et Benjamin vivent à Cosne-sur-Loire d’où est originaire l’écrivain, mais à première vue rien ne les prédestine à se croiser. Issus de deux conditions sociales et de milieux bien différents, le destin va pourtant les lier à jamais. D’une écriture facile et prenante, on devine l’inspiration puisée dans les trames des contes de fées se profiler dans ces destins croisés. Tout y est. La découverte de l’amour, de l’homosexualité, le coup de foudre, la passion, les tourments de la vie qui les éloignent, le cours de l’existence qui prend le dessus, les souvenirs puis un évènement autour de Lady Di qui vient tout chambouler. Ce qui aurait pu verser dans le classique prend son envol sur la manière dont François Mallet s’amuse à nous donner à voir les travers de deux mondes. Là où on aurait pu imaginer que le bât blesse, l’acceptation est érigée en évidence ; à l’inverse, les préjugés, l’homophobie, le conservatisme obligent à cacher sa vraie nature pour faire bonne impression. La question du coming out, l’émancipation personnelle et familiale, le respect de l’autre dans sa différence sont au cœur de ce joli récit qui nous fait croire encore en toujours dans la force des sentiments. Ce second roman de François Mallet brosse tel un chemin initiatique, un portrait bicéphale de ce qu’est d’être gay aujourd’hui, des réalités auxquelles on se confronte et de la résilience dont il faut faire preuve pour être pleinement soi sans concession.

    Au contraire, de François Mallet, Grrr... Art Editions, 15€.

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