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  • Le deuxième opus de Beautiful Skin Le Fanzine vient de sortir. Fidèle à l’esprit de l’unique soirée clubbing où l’on dépose l’intégralité de ses vêtements au vestiaire pour danser complètement nu.e.s toute la nuit, ces recueils papier sont une invitation à plonger dans l’univers de la nudité qui est la spécificité des Beautiful Skin Parties. A travers une sélection de portfolios de photos, de dessins, d’aquarelles, d’installations et de textes sous forme de fictions, de témoignages, de poèmes tout est fait pour vous permettre de plonger dans l’essence des sens lorsque l’on se retrouve nu.e. Prolongement de l’âme généreuse, bienveillante et singulière de ces rendez-vous nocturnes, cette parution propose par la contemplation et la lecture d’abandonner le fardeau de la société pour n’être que vous sans aucun artifice. Et qui de mieux que celleux qui partagent les principes du naturisme pour garnir de leurs approches sensibles les 78 pages de cette revue artistique. On y croise Tom de Pékin, Fabisounours, Lou Lou Re Lou Lou, Mathias Chaillot, Gabriel.e, Simon Loiseau, Sébastien Macher parmi tant d’autres. Une ode à la créativité, à l'art, à la liberté, au bonheur infini du vivre nu tout simplement.

    Beautiful Skin Le fanzine #2, 8€, disponible aux Mots à la bouche, Violette & Co, Palais de Tokyo, aux Cahiers de Colette...

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  • Amaury Lorenzo, acteur ouvertement gay a reçu une volée de bois verts après la diffusion d’une séquence de baiser avec un garçon dans le soap brésilien Terra e Paixao. Fait assez rare dans un pays qui sort de plusieurs années de conservatisme « bolsonarien », cette séquence diffusée le 12 décembre a été très bien accueillie par la majorité des téléspectateurs, mis à part une frange plus extrémiste qui s’est répandue en insultes et menaces de mort sur les réseaux sociaux. L’acteur a déclaré : « concentrez-vous sur l’amour (…) Rien d'autre n'a d'importance que l'amour. Diego (Martins) et moi nous battons pour cette scène depuis des mois, sans relâche ».

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  • Vous êtes peut-être passé à côté de cette série documentaire qui explore les différentes facettes de la communauté LGBTQI+ mené par le réalisateur Océan et la podcasteuse Sophie-Marie Larrouy. Si c’est le cas, pas d’inquiétude, vous pouvez vous y replonger à loisir car c’est disponible gratuitement sur la plateforme Francetv Slash. Après une première saison consacrée à la transition personnelle d'Océan, la seconde dédiée à la découverte des personnes trans et intersexes partout en France, on file dans le troisième volet de ce rendez-vous au cœur de la notion de famille, ce qu’elle recouvre aujourd’hui, les profils qui la composent, l’enrichissent, le rebâtissent de fond en comble. Après deux saisons qui examinent la transidentité, faire famille met à bas les schémas du « une famille, c’est un papa, une maman » pour prouver que la parentalité est une aventure bien plus large que cette vision rétrograde et étriquée imposée par une vision hétéro cis-normée qui n’a plus lieu d’être. Ce programme est tendre, galvanisant, impactant et bienveillant. Un plaidoyer pour une variété d’alternative exaltantes et épanouissantes aux vieux poncifs de la famille traditionnelle.

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  • Deux jours avant Noël, Prime Video sortait Escort Boys, une série qui repositionne la place du mâle dominant dans l’échiquier des relations. Quatre amis d’enfance décident pour sauver le domaine apicole qui les a vu grandir, de vendre leur corps aux volontés féminines. En 6 épisodes de 30 minutes, le réalisateur Ruben Alves a qui l’on doit le film Miss nous propose une relecture libre de la série israélienne Johnny and the Knights of the Galilee. Le résultat est brillant, servi par un casting de beaux gosses qui ne rechignent pas à donner du leur pour rendre le jeu plus vrai que nature. Guillaume Labbé, Corentin Fila, Thibaut Evrart et Simon Ehrlacher en mettent plein la vue avec la complicité de Marysole Fertard. Au-delà de voir ces gaillards nous gâter de leurs jolies plastiques, ce sont surtout la remise en question du statut patriarcal qui est pointée du doigt. Le jeu est inversé. Les femmes ont le pouvoir et ces hommes vont devoir mettre leur orgueil de côté pour les contenter dans leurs délires, leurs envies, leurs fantasmes, leurs sexualités. Ce renversement de situation fait du bien à un moment où #MeToo est plus que jamais de retour sur le terrain médiatique. On constate les travers des injonctions subies sous le prisme masculin sur la gente féminine, l’emprise et la violence qui l’accompagne. Subtile et engagée, c’est une belle prise de position qu’Escort Boys nous propose. Servi par une pléiade de noms qui viennent se greffer au fil de l’histoire parmi lesquels Rossy de Palma, Zahia, Carole Bouquet, Amanda Lear, cette série est une belle surprise pour commencer 2024 et une excellente invitation pour repenser la société. 

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  • Beaucoup de mots viennent à l’esprit lorsqu’on évoque Mylène Farmer. Beaucoup, mais rarement « sociologie ». C’est donc avec une grande curiosité que nous avons ouvert cette Sociologie de Mylène Farmer, signée Arnaud Alessandrin et Marielle Toulze. On peut remarquer d’emblée que cette étude ne se limite pas uniquement à la chanteuse mais s’intéresse aussi largement aux fans. D’abord, les sociologues ont mené une analyse des clips, des vidéos, des concerts et des documentaires produits par l’artiste. Ensuite, ce sont les fans qui ont été passés au microscope. Quel rapport entretiennent-ils ou elles avec la chanteuse? Est-on un fan différent selon qu’on soit un homme gay, une femme hétéro ou un homme hétéro (il y en a, si si!)? Le top 10 des chansons préférées varie-t-il en fonction de l’âge? Et au final, comment la chanteuse et ses fans se répondent-ils? Un livre qui permettra aux fans d’en apprendre un peu plus sur eux-mêmes et qui peut fournir aux autres un document passionnant sur un phénomène pop d’une ampleur inégalée en France ces trois ou quatre dernières décennies.

    Sociologie de Mylène Farmer, Arnaud Alessandrin, Marielle Toulze (Double ponctuation), 16€.

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  • Saltburn, le thriller déjanté de la réalisatrice Emerald Fennell fait parler de lui depuis son arrivée le 22 décembre sur Prime Video. Et il y a de quoi ! Si vous cherchez du sensationnel, vous êtes au bon endroit. On part sur une histoire somme toute très classique : la rencontre de deux étudiants, à l’université d’Oxford. Quand Félix, fils d'une famille d'aristocrates, va inviter Oliver à passer l'été dans la demeure de ses parents, les vacances vont se transformer en véritable cauchemar. Sur ce postulat de départ, on ne peut que se laisser tenter. Drogue, nudité, sexualité, les scènes s'enchaînent comme une vague qui ne cesse de grossir. Toujours plus osé, plus irrévérencieux, plus underground. Les limites du politiquement correct partent en éclats, seul le plaisir et le lâcher-prise ont le droit de citer. On ne va pas vous spoiler le contenu mais retenez que la scène de la baignoire a été qualifiée par le réalisatrice elle-même dans People Magazine : « je pense que c'est la scène la plus sexy que j'ai pu voir dans ma vie. Je suis intéressée par ce que les spectateurs ressentent et si vous avez ressenti quelque chose de nouveau devant ce film, alors notre mission est accomplie ». Sans compter sur la scène de fin des plus épiques et des plus jouissive qui soit, sans compter un florilège de moments excitants et dérangeants. Ce film ne vous laissera pas de marbre, on vous le promet.

    Disponible sur Prime Video.

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  • C’est à couvert que ce film de Ferzan Özpetek, réalisateur de Hammam, le bain turc en 1997 a déboulé en toute discrétion sur Netflix. Inspiré par son propre vécu, il raconte la passion amoureuse de deux hommes sur trois décennies de 1978 à 2015. Il aura suffi d’un regard échangé sur un tournage entre Enea et Pietro pour que naisse une idylle comme on n’en voit que rarement. S'ensuit une rencontre au Nuovo Olimpo, un cinéma du centre de Rome, lieu où les projections sont prétextes à des rencontres plus chaudes entre garçons. De ce crush tout aussi furtif qu’intense, l’amour sera plus puissant que le temps qui passe inéluctablement. Nous sommes invités à suivre la vie de chacun d’eux avec l’espoir de retrouvailles. Authentique, doux et généreux, Nuovo Olimpo est un ode à la beauté des sentiments dans un monde enclin au papillonnage. Disponible sur Netflix.

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  • Dans l’émission de France 2 « Quelle époque ! », Muriel Robin a mis les pieds dans le plat du cinéma français en dénonçant son homophobie. 

     

    Le milieu du cinéma est-il homophobe ? Pour Muriel Robin, ce n’est pas une question, mais une affirmation. La comédienne et humoriste a lancé un gros pavé dans la mare samedi 16 septembre dans l’émission de France 2 Quelle époque, présentée par Léa Salamé et Christophe Dechavanne. Retour sur un moment de télé qui fera date.

    Ce samedi soir, Muriel Robin fait la promo d’une pièce, Lapin, qu’elle joue au théâtre avec Pierre Arditi. Interrogée sur sa carrière dans le septième art, elle se lance dans une tirade de presque cinq minutes, où elle explique que le cinéma ostracise les acteurs et actrices ouvertement LGBT, à commencer par elle. 

    « Je ne fais pas de cinéma car je suis homosexuelle. Je suis la seule actrice au monde à dire son homosexualité », lâche-t-elle. Pour elle, l'explication est relativement simple : « dans le cinéma il faut être désirable, il y a quelque chose de l’ordre du désir sexuel, consciemment ou inconsciemment. Ça veut dire que si on est homosexuel on n’est pas désirable, pas pénétrable ! Et quand on n’est pas pénétrable on ne vaut rien ! » Elle qu’on a surnommé « la femme la plus drôle de France » s’étonne d’avoir reçu en tout et pour tout huit propositions de film dans sa carrière et d’avoir tourné seulement deux comédies. Sa carrière à l’écran se fait surtout à la télévision. Dans une interview à Puremedias.com elle précise d’ailleurs son propos en remerciant la télé :  « je ne sais pas pourquoi à la télé, je peux être une femme mariée, une grand-mère et que ça ne gêne personne mais pas au cinéma. Je n'ai pas la réponse. »

    Stupeur sur le plateau de Léa Salamé, qui il y a quelques mois faisait « débattre » une personne trans et une personne violemment transphobe. Muriel Robin est interrompue sans cesse par les autres personnes présentes sur le plateau, qui font mine de tomber de leur chaise et Pierre Arditi, son partenaire dans la pièce Lapin, dont elle fait la promo, enchaîne les moues de scepticisme. Et pourtant elle a raison. 

    Les exceptions confirment la règle

    Après la diffusion de l’émission et sa reprise sur les réseaux sociaux, qui est devenue virale, nombreux ont tenté de chercher la petite bête et les contre-exemples. Certains ont même exhumé Jean Marais (qui n’a jamais été ouvertement gay) ou Jean-Claude Brialy (qui a fait son coming-out à la fin de sa vie) ! Chacun peut y aller de son exception. Et quand bien même ! Trouverait-on une, deux ou trois exceptions que cela ne changerait pas la force du propos. Il suffit d’avoir un tant soit peu approché le milieu du cinéma pour savoir ce que ce message est toujours d’actualité : faites votre coming-out et on vous flinguera votre carrière au cinéma. Ironiquement, les hétéros qui incarnent des gays ou des lesbiennes ou des personnes trans à l’écran sont souvent oscarisables. 

    Alors bien sûr, de plus en plus de comédien.ne.s font leur coming-out. Sur France 2, Muriel Robin a elle-même cité Kristen Stewart, mais qui a d’abord été avec un homme ou Jodie Foster, qui n’en a parlé qu’après des décennies de carrière. Pour les autres, aux Etats-Unis, les Neil Patrick Harris, Elliott Page, Sarah Paulson sont essentiellement des stars de télévision. Même chose pour Russell Tovey au Royaume-Uni. En France, Adèle Haenel aurait pu jouer le rôle de pionnière. Elle a préféré arrêter sa carrière pour protester contre la complaisance de la « grande famille du cinéma » vis à vis des agresseurs sexuels. Antoine Reinartz, César du meilleur second rôle masculin pour 120 bpm se taille une jolie carrière. Mais ce n’est pas (encore) une figure majeure du cinéma français. 

    L’acteur britannique Rupert Everett en son temps avait dit regretter d’avoir fait son coming-out et qu’après l’avoir fait il n’avait plus eu de rôle important. Dans le cinéma français, beaucoup connaissent d’acteurs gays dans le privé et qui refusent d’aborder la question publiquement, de peur que cela flingue leur carrière. De nombreux articles ont été consacrés aux déclarations de Muriel Robin. La parole des acteurs et actrices y brille par son absence, en dehors d’un Felix Maritaud (qui twitte: « Feel you sis » à l’attention de Muriel Robin, puis « on n’a pas besoin d’Oscars on a déjà gagné nos désirs ») ou d’un Geoffrey Couët, qui évoluent dans un cinéma relativement pas vraiment grand public. On a même vu sur les réseaux un acteur pourtant ouvertement gay s’agacer d’avoir été juste cité à ce titre par un article. Comme s’il s’agit déjà d’une agression… 

    A la fin de son intervention, Muriel Robin évoque les jeunes comédien.ne.s :
    «  ce n'est pas la peine qu’ils fassent ce métier, ils ne travailleront pas et ne feront pas de cinéma ». Une phrase choc sur laquelle elle est également revenue dans Puremedias, en précisant qu’elle voulait juste prévenir la jeune génération de ce qu’elle a traversé et de ce qu’ils et elles risquent de connaître en choisissant ce métier. Une déclaration compréhensible compte tenu de son expérience, mais on n’a jamais progressé en baissant les bras. Ce sont justement aux jeunes comédiens et jeunes comédiennes gays, lesbiennes, bi, trans, de faire exploser les placards. Et à tous ceux qui ont le pouvoir de le faire de les aider dans cette démarche. De ce point de vue, Muriel Robin a fait le job. On attend que d’autres, producteurs, réalisateurs, directeurs de casting, le fassent à leur tour.

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  • Le photographe néerlandais de l’émotion, de l’étrange et de la provocation est décédé à l’âge de 64 ans d’une longue maladie. Ce militant LGBTQIP+ de la première heure a insuflé dans son œuvre une atmosphère aux confins d’un érotisme troublant. Connu pour son univers singulier, il ose, mettant à terre les tabous et jouant avec les fétichismes sexuels pour critiquer nos vies contemporaines. Le festival Portrait(s) à Vichy prolonge jusqu’au 29 octobre 2023 sur l’esplanade du lac d’Allier, l’exposition La beauté est un leurre qui lui est consacrée depuis l’été.

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  • Le ministre de la Culture de la capitale allemande va débloquer 947 millions d’euros afin de doubler l’offre de lieux culturels et festifs. Joe Chialo compte ainsi soutenir les secteurs culturel et touristique, qui ont beaucoup souffert du confinement, le but étant de créer 500 établissements.

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  • La culture et les fachos n’ont jamais fait bon ménage, ces derniers n’ayant pas le bagage intellectuel suffisant pour comprendre ce qu’est la culture et ce qu’est le sens de cette dernière. La culture servant d’abord à faire réfléchir… Alors imaginez le drame pour eux quand le metteur en scène Kristian Frédric a transposé dans la version moderne qu’il souhaitait proposer de l’œuvre de Puccini, le sida en lieu et place de la tuberculose… Une partie du public niçois, homophobe et sérophobe donc, s’est mis à siffler. Des sifflets et des huées vite couverts par des applaudissements beaucoup plus nombreux. Heureusement. En matière de culture et pas seulement, à Nice comme ailleurs, il nous faut rester vigilant.e.s contre les assauts des ultra-conservateurs et des fachos.

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