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  • Beaucoup de mots viennent à l’esprit lorsqu’on évoque Mylène Farmer. Beaucoup, mais rarement « sociologie ». C’est donc avec une grande curiosité que nous avons ouvert cette Sociologie de Mylène Farmer, signée Arnaud Alessandrin et Marielle Toulze. On peut remarquer d’emblée que cette étude ne se limite pas uniquement à la chanteuse mais s’intéresse aussi largement aux fans. D’abord, les sociologues ont mené une analyse des clips, des vidéos, des concerts et des documentaires produits par l’artiste. Ensuite, ce sont les fans qui ont été passés au microscope. Quel rapport entretiennent-ils ou elles avec la chanteuse? Est-on un fan différent selon qu’on soit un homme gay, une femme hétéro ou un homme hétéro (il y en a, si si!)? Le top 10 des chansons préférées varie-t-il en fonction de l’âge? Et au final, comment la chanteuse et ses fans se répondent-ils? Un livre qui permettra aux fans d’en apprendre un peu plus sur eux-mêmes et qui peut fournir aux autres un document passionnant sur un phénomène pop d’une ampleur inégalée en France ces trois ou quatre dernières décennies.

    Sociologie de Mylène Farmer, Arnaud Alessandrin, Marielle Toulze (Double ponctuation), 16€.

    Xavier Héraud
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  • Saltburn, le thriller déjanté de la réalisatrice Emerald Fennell fait parler de lui depuis son arrivée le 22 décembre sur Prime Video. Et il y a de quoi ! Si vous cherchez du sensationnel, vous êtes au bon endroit. On part sur une histoire somme toute très classique : la rencontre de deux étudiants, à l’université d’Oxford. Quand Félix, fils d'une famille d'aristocrates, va inviter Oliver à passer l'été dans la demeure de ses parents, les vacances vont se transformer en véritable cauchemar. Sur ce postulat de départ, on ne peut que se laisser tenter. Drogue, nudité, sexualité, les scènes s'enchaînent comme une vague qui ne cesse de grossir. Toujours plus osé, plus irrévérencieux, plus underground. Les limites du politiquement correct partent en éclats, seul le plaisir et le lâcher-prise ont le droit de citer. On ne va pas vous spoiler le contenu mais retenez que la scène de la baignoire a été qualifiée par le réalisatrice elle-même dans People Magazine : « je pense que c'est la scène la plus sexy que j'ai pu voir dans ma vie. Je suis intéressée par ce que les spectateurs ressentent et si vous avez ressenti quelque chose de nouveau devant ce film, alors notre mission est accomplie ». Sans compter sur la scène de fin des plus épiques et des plus jouissive qui soit, sans compter un florilège de moments excitants et dérangeants. Ce film ne vous laissera pas de marbre, on vous le promet.

    Disponible sur Prime Video.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • C’est à couvert que ce film de Ferzan Özpetek, réalisateur de Hammam, le bain turc en 1997 a déboulé en toute discrétion sur Netflix. Inspiré par son propre vécu, il raconte la passion amoureuse de deux hommes sur trois décennies de 1978 à 2015. Il aura suffi d’un regard échangé sur un tournage entre Enea et Pietro pour que naisse une idylle comme on n’en voit que rarement. S'ensuit une rencontre au Nuovo Olimpo, un cinéma du centre de Rome, lieu où les projections sont prétextes à des rencontres plus chaudes entre garçons. De ce crush tout aussi furtif qu’intense, l’amour sera plus puissant que le temps qui passe inéluctablement. Nous sommes invités à suivre la vie de chacun d’eux avec l’espoir de retrouvailles. Authentique, doux et généreux, Nuovo Olimpo est un ode à la beauté des sentiments dans un monde enclin au papillonnage. Disponible sur Netflix.

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    Julien Claudé-Pénégry
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  • Dans l’émission de France 2 « Quelle époque ! », Muriel Robin a mis les pieds dans le plat du cinéma français en dénonçant son homophobie. 

     

    Le milieu du cinéma est-il homophobe ? Pour Muriel Robin, ce n’est pas une question, mais une affirmation. La comédienne et humoriste a lancé un gros pavé dans la mare samedi 16 septembre dans l’émission de France 2 Quelle époque, présentée par Léa Salamé et Christophe Dechavanne. Retour sur un moment de télé qui fera date.

    Ce samedi soir, Muriel Robin fait la promo d’une pièce, Lapin, qu’elle joue au théâtre avec Pierre Arditi. Interrogée sur sa carrière dans le septième art, elle se lance dans une tirade de presque cinq minutes, où elle explique que le cinéma ostracise les acteurs et actrices ouvertement LGBT, à commencer par elle. 

    « Je ne fais pas de cinéma car je suis homosexuelle. Je suis la seule actrice au monde à dire son homosexualité », lâche-t-elle. Pour elle, l'explication est relativement simple : « dans le cinéma il faut être désirable, il y a quelque chose de l’ordre du désir sexuel, consciemment ou inconsciemment. Ça veut dire que si on est homosexuel on n’est pas désirable, pas pénétrable ! Et quand on n’est pas pénétrable on ne vaut rien ! » Elle qu’on a surnommé « la femme la plus drôle de France » s’étonne d’avoir reçu en tout et pour tout huit propositions de film dans sa carrière et d’avoir tourné seulement deux comédies. Sa carrière à l’écran se fait surtout à la télévision. Dans une interview à Puremedias.com elle précise d’ailleurs son propos en remerciant la télé :  « je ne sais pas pourquoi à la télé, je peux être une femme mariée, une grand-mère et que ça ne gêne personne mais pas au cinéma. Je n'ai pas la réponse. »

    Stupeur sur le plateau de Léa Salamé, qui il y a quelques mois faisait « débattre » une personne trans et une personne violemment transphobe. Muriel Robin est interrompue sans cesse par les autres personnes présentes sur le plateau, qui font mine de tomber de leur chaise et Pierre Arditi, son partenaire dans la pièce Lapin, dont elle fait la promo, enchaîne les moues de scepticisme. Et pourtant elle a raison. 

    Les exceptions confirment la règle

    Après la diffusion de l’émission et sa reprise sur les réseaux sociaux, qui est devenue virale, nombreux ont tenté de chercher la petite bête et les contre-exemples. Certains ont même exhumé Jean Marais (qui n’a jamais été ouvertement gay) ou Jean-Claude Brialy (qui a fait son coming-out à la fin de sa vie) ! Chacun peut y aller de son exception. Et quand bien même ! Trouverait-on une, deux ou trois exceptions que cela ne changerait pas la force du propos. Il suffit d’avoir un tant soit peu approché le milieu du cinéma pour savoir ce que ce message est toujours d’actualité : faites votre coming-out et on vous flinguera votre carrière au cinéma. Ironiquement, les hétéros qui incarnent des gays ou des lesbiennes ou des personnes trans à l’écran sont souvent oscarisables. 

    Alors bien sûr, de plus en plus de comédien.ne.s font leur coming-out. Sur France 2, Muriel Robin a elle-même cité Kristen Stewart, mais qui a d’abord été avec un homme ou Jodie Foster, qui n’en a parlé qu’après des décennies de carrière. Pour les autres, aux Etats-Unis, les Neil Patrick Harris, Elliott Page, Sarah Paulson sont essentiellement des stars de télévision. Même chose pour Russell Tovey au Royaume-Uni. En France, Adèle Haenel aurait pu jouer le rôle de pionnière. Elle a préféré arrêter sa carrière pour protester contre la complaisance de la « grande famille du cinéma » vis à vis des agresseurs sexuels. Antoine Reinartz, César du meilleur second rôle masculin pour 120 bpm se taille une jolie carrière. Mais ce n’est pas (encore) une figure majeure du cinéma français. 

    L’acteur britannique Rupert Everett en son temps avait dit regretter d’avoir fait son coming-out et qu’après l’avoir fait il n’avait plus eu de rôle important. Dans le cinéma français, beaucoup connaissent d’acteurs gays dans le privé et qui refusent d’aborder la question publiquement, de peur que cela flingue leur carrière. De nombreux articles ont été consacrés aux déclarations de Muriel Robin. La parole des acteurs et actrices y brille par son absence, en dehors d’un Felix Maritaud (qui twitte: « Feel you sis » à l’attention de Muriel Robin, puis « on n’a pas besoin d’Oscars on a déjà gagné nos désirs ») ou d’un Geoffrey Couët, qui évoluent dans un cinéma relativement pas vraiment grand public. On a même vu sur les réseaux un acteur pourtant ouvertement gay s’agacer d’avoir été juste cité à ce titre par un article. Comme s’il s’agit déjà d’une agression… 

    A la fin de son intervention, Muriel Robin évoque les jeunes comédien.ne.s :
    «  ce n'est pas la peine qu’ils fassent ce métier, ils ne travailleront pas et ne feront pas de cinéma ». Une phrase choc sur laquelle elle est également revenue dans Puremedias, en précisant qu’elle voulait juste prévenir la jeune génération de ce qu’elle a traversé et de ce qu’ils et elles risquent de connaître en choisissant ce métier. Une déclaration compréhensible compte tenu de son expérience, mais on n’a jamais progressé en baissant les bras. Ce sont justement aux jeunes comédiens et jeunes comédiennes gays, lesbiennes, bi, trans, de faire exploser les placards. Et à tous ceux qui ont le pouvoir de le faire de les aider dans cette démarche. De ce point de vue, Muriel Robin a fait le job. On attend que d’autres, producteurs, réalisateurs, directeurs de casting, le fassent à leur tour.

    Xavier Héraud
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  • Le photographe néerlandais de l’émotion, de l’étrange et de la provocation est décédé à l’âge de 64 ans d’une longue maladie. Ce militant LGBTQIP+ de la première heure a insuflé dans son œuvre une atmosphère aux confins d’un érotisme troublant. Connu pour son univers singulier, il ose, mettant à terre les tabous et jouant avec les fétichismes sexuels pour critiquer nos vies contemporaines. Le festival Portrait(s) à Vichy prolonge jusqu’au 29 octobre 2023 sur l’esplanade du lac d’Allier, l’exposition La beauté est un leurre qui lui est consacrée depuis l’été.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le ministre de la Culture de la capitale allemande va débloquer 947 millions d’euros afin de doubler l’offre de lieux culturels et festifs. Joe Chialo compte ainsi soutenir les secteurs culturel et touristique, qui ont beaucoup souffert du confinement, le but étant de créer 500 établissements.

    Bruno De
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  • La culture et les fachos n’ont jamais fait bon ménage, ces derniers n’ayant pas le bagage intellectuel suffisant pour comprendre ce qu’est la culture et ce qu’est le sens de cette dernière. La culture servant d’abord à faire réfléchir… Alors imaginez le drame pour eux quand le metteur en scène Kristian Frédric a transposé dans la version moderne qu’il souhaitait proposer de l’œuvre de Puccini, le sida en lieu et place de la tuberculose… Une partie du public niçois, homophobe et sérophobe donc, s’est mis à siffler. Des sifflets et des huées vite couverts par des applaudissements beaucoup plus nombreux. Heureusement. En matière de culture et pas seulement, à Nice comme ailleurs, il nous faut rester vigilant.e.s contre les assauts des ultra-conservateurs et des fachos.

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  • #fetelamour fait son show le 20 juin au Théâtre des Variétés ðŸÅ½­
    Après 3 années centrées sur le digital, l'événement organisé par AIDES se réinvente en 2023 sous la forme d’un spectacle de stand-up : le #fetelamour show 💘
    Au programme, les humoristes Tahnee, L'autre, Kyan Khojandi, Nordine Ganso, Lou Trotignon, Marine Baousson, Tristan Lopin, Laura Domenge et Jeremy Lorca parleront d’amour(s), de sexualité(s) et de prévention avec légèreté, humour et bienveillance. Une soirée à ne manquer sous aucun prétexte, avec les irrésistibles Rose et Punani en maîtresses de cérémonie !
     
    Tous les fonds collectés serviront à financer nos actions de prévention et de dépistage, pour espérer atteindre un monde sans sida d’ici 2030. Venez nombreux-ses 💖
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    Infos pratiques:
    Lieu : Théâtre des Variétés
    Date : Le 20 juin
    Horaire :  20h
    Pour acheter vos places, rdv sur aides.org/fetelamour
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  • Deux comptes Twitter qui portent fièrement le même nom, Claire Underwood comme deux versants d’une même pièce. Une identité d’emprunt à l’héroïne de la série House of Cards qui annonce la couleur. Derrière les tweets et retweets, tout ce qui touche aux LGBTQIA+ est épluché, commenté. On ne sait que très peu de choses à propos de la personne à qui appartient ces profils. Tout ce que nous savons c’est que « Claire n’est pas une fille, mais peu de gens ont de doutes là-dessus », expliquait l’animateur du ParisPasRose, dans la rubrique CheckNews du quotidien Libération en 2019. Créé en 2013, il est vite devenu la coqueluche de Twitter, référence sur l’actualité communautaire. Il épingle toutes les sorties de routes qui vrillent vers l’obscurantisme porté par certains esprits étriqués et arriérés tout en félicitant les avancées sociales, la défense des droits et les prise de position franches. Il invective tout celles et ceux qui ne voit pas la vie en rose pour faire bouger les lignes. Son second compte plus récent présente « le côté obscur de la force ». Autant dire qu’il vogue sur les mêmes eaux partisanes mais sur un éventail de sujets plus varié.

    Claire Underwood / 2 comptes twitter :

    @ParisPasROse : du côté obscur de la force : 966 abonnés

    @ParisPasRose : du coté rainbow de la force : 81989 abonnés

    Julien Claudé-Pénégry
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  • « Être lesbienne est une fête ». Ces mots sont ceux d’une femme qui se présente comme "ordinaire, mariée à une femme formidable et fière maman". Mais à bien y regarder, cette phrase qui s’insère dans un tatouage en forme d’arc-en-ciel aux couleurs du rainbow flag à l’arrière de son coude droit est une véritable proclamation, un mode d’ordre, une philosophie de vie où se mêle visibilité, revendications et fierté. Elle clame haut et fort qu’être lesbienne n’est pas un sujet de discussion, de débat, de fantasme ou de haine, c’est un fait ! C’est aussi et surtout une lutte de tous les jours, le besoin d’exister, de vivre pleinement et de s’épanouuir sans crainte de l’autre. Voilà pourquoi, elle scrute l’espace public hétércisnormé et s’insurge. Ce compte remet les choses à leur place. Ce n’est pas de tolérance qu’il s’agit, mais uniquement de respect et de liberté. Photos de balades avec son épouse, écrits sur son coming out, attaque autour d’un patriarcat anxiogène, d’un sexisme latent, les coups de gueule pleuvent, les réflexions s’enchainent sur le féminisme, l’homosexualité, le racisme… Ici les combats sont intersectionnels, les témoignages des uppercuts. Ces partages sont les instantanés d’une lesbienne ordinaire. 

    Instagram @lesbienne.ordinaire 852 followers

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Cette chorale queer, pop et politique donnera 2 concerts : dimanche 2 avril à 20h au Point Ephémère et dimanche 9 avril à 20h au Hasard Ludique. 1h de show avec des reprises de Grease, P!nk, Eddy de Pretto, Camille de Saint-Saëns, Michel Berger, Chicago...  Des résilles et des paillettes Guests : Kilian Androkill (créature chez Madame Arthur) et Madame Wasabi  (Japarisienne Drag queen). La Queerale est une chorale amatrice, un espace intergénérationnel, safe pour les lgbtqia+. Inclusive, elle ne classe pas les voix par « voix d'homme ou voix de femme », mais « voix grave ou voix aïgue ».

    Bruno De
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