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  • Dans les mangas, le yaoi est un style à part entière aussi appelé Boy's love et dont le sujet principal est la relation entre hommes. Renai Junkie est de ces titres qui ont marqué toute une génération. Découverte.

    En rééditant l’un des ouvrages les plus marquants de la regrettée mangaka Asami Tôjô, intitulé Renai junkie, les éditions BlackBox s’installe parmi les mastodontes du genre. Spécialiste du yaoi, Tôjô a laissé une empreinte indélébile dans l’univers des bandes dessinées japonaises avant de décéder en 2007, emportée par une maladie. Avec une carrière riche de plus d'une quinzaine de titres, la dessinatrice était reconnue non seulement pour ses illustrations raffinées mais aussi pour ses récits oscillants entre la passion, la violence et l'érotisme. 

    Deux en un

    Renai Junkie, un one-shot de 200 pages est la quintessence de son art. Cet ouvrage compile deux histoires inoubliables, chacune explorant les complexités et les tumultes de l'amour adolescent. Le premier récit, portant le même nom que le titre de l'ouvrage, suit Haruki, un jeune homme dont la vie bascule après avoir été trahi par son meilleur ami et sa petite amie. C'est dans cette période de désespoir qu'il rencontre Atsushi, l'un des garçons les plus populaires du lycée. Ce dernier, bien que charismatique, cache une solitude déchirante. En se rapprochant, Haruki découvre les nuances de cette relation naissante, mais un secret lourd de conséquences pourrait bien menacer les liens qu'ils tissent. Entre rupture, trahison, résilience, découverte de sentiments amoureux et d’homosexualité, c’est avec panache qu’elle nous entraîne dans une idylle en double teinte.

    La seconde histoire, Shadow, aborde des thèmes tout aussi profonds mais d'une manière différente. Arata, un jeune homme souffrant d'une maladie chronique, n'a jamais pu sortir de chez lui, se contentant de l'amitié de Yoshiki, un camarade de classe. Lorsqu'un accident change la vie de Yoshiki, le rapport entre les deux garçons se complique, et Arata se retrouve plongé dans un tourbillon de culpabilité et de désir. Cette dynamique évoque les luttes internes et les sacrifices qui accompagnent souvent l’amour.

    Une expérience visuelle

    Le style graphique d'Asami Tôjô fait mouche. Apprécié pour sa finesse, il sert de toile de fond à des récits où les émotions sont palpables. Son talent pour capturer les nuances de l'amour et de la souffrance humaine a su toucher un large public, incluant de nombreux hommes, attirés par les récits matures et parfois érotiques qu'elle propose. Dynamique, elle ponctue ses histoires de cases irrégulières qui offre un rythme particulier à ses créations. Quant à ses histoires, elle s’évertue à amener les hommes à se poser plein de questions sur qui ils sont et n’hésite pas à les contraindre à une sexualité entre eux. Cependant, la perte prématurée de Tôjô a laissé plusieurs de ses séries inachevées, un vide que ses fans ne cessent de déplorer.

    Série limitée

    Renai Junkie est tiré à seulement 500 exemplaires, un choix qui souligne l’importance de l’édition limitée dans le monde du manga. Cette rareté en fait un objet de collection prisé, attirant à la fois les admirateurs de Tôjô et les nouveaux lecteurs désireux de découvrir son univers. Le travail d’Asami Tôjô demeure un témoignage poignant de la complexité des relations humaines, un héritage qui, malgré son départ, continue de résonner auprès des lecteurs d’hier et de demain. Une œuvre tout simplement majeure dans la galaxie des yaoi.

    Disponible uniquement sur le site : www.blackbonesboutique.com

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La jeune maison d’édition française Trilogie Éditions, fondée par le toulousain Aurélien Verdun, propose un concept novateur avec sa série littéraire Duality, lancé en septembre 2024. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une démarche de redynamisation du récit feuilletonnant, en s’inspirant des codes des séries télévisées. Chaque mois, un nouvel épisode de 72 pages vient enrichir cette saga, permettant aux lecteurs de plonger dans un univers narratif complexe et captivant.

    Dans un monde post-apocalyptique où les États-Unis ne sont plus qu’une vaste zone sinistrée, les survivants se regroupent en camps selon leur sexe. Ce contexte tragique, où hommes et femmes s’affrontent dans une lutte sans merci, est le terreau fertile d'une intrigue riche en rebondissements. Les personnages, comme Felicity et Lara, sont confrontés à des dilemmes moraux et à l’absurdité d’un monde devenu hostile. « Nous faisons la connaissance de personnages dont les destins sont probablement liés, et chaque point de vue apporte une profondeur à l'histoire », souligne un lecteur enthousiaste.

    Une alternative aux écrans

    Le format épisodique, qui rappelle les anciennes séries feuilletonnantes, permet une immersion progressive dans l’univers de Duality. Comme le précise Aurélien Verdun, « l’idée est de remettre ce genre au goût du jour, en s’inspirant des codes de la série télévisée pour les appliquer à la littérature ». Chaque épisode se termine par un cliffhanger, incitant le lecteur à attendre avec impatience le suivant. Une tension forte se construit dans un florilège de thématiques chocs qui viennent au fur et à mesure rehausser l’intrigue. De la lutte des sexes à la violence sexiste, en passant la violence, la transidentité, la justice sociale … Rien n’est épargné dans cette aventure chorale d’anticipation. Vision cauchemardesque du monde, la binarité et les questions de genre sont au cœur de cette histoire. Les travers de nos sociétés occidentales sont éventrés pour exposer les dérives extrêmes dans lesquelles elles peuvent glisser que ce soit au niveau politique ou social. Les jeux de pouvoir malmènent ce monde mis à mal. Un seul mot d’ordre prédomine : ne faire confiance en personne pour survivre. 

    Un rendez-vous mensuel

    Le système d’abonnement mis en place par Trilogie Éditions offre une flexibilité appréciable : pour 4,99€ par mois ou 49,90€ pour un abonnement annuel, les lecteurs reçoivent chaque épisode directement dans leur boîte aux lettres. « Peu importe quand vous vous abonnez, vous recevrez tous les épisodes déjà parus », explique l’équipe de Trilogie. Cela permet une accessibilité à tous, même pour ceux qui rejoignent l’aventure en cours de saison.

    Subtilité et accessibilité

    Les critiques s’accordent à dire que Duality aborde des thèmes d'actualité comme la lutte des genres dans un contexte de survie. « La question de la lutte des genres est abordée de façon originale », note un lecteur, tandis qu’un autre s’interroge sur les dérives d’un pouvoir qui émerge dans une société où les règles sont à réinventer. L’écriture d’Aurélien Verdun décrite comme fluide et immersive, capable de plonger le lecteur dans une ambiance de mystère et de danger. Palpitant, addictif, brut et violent, inspirant et novateur, ce format est une des plus riches idées imaginées depuis bien longtemps.

    Envie d’aller plus loin

    Avec Duality, Trilogie Éditions ne se contente pas de raconter une histoire, elle propose une véritable expérience de lecture, initiant un rendez-vous mensuel qui rappelle le plaisir des feuilletons d’antan. Le concept, qui marie littérature et télévision, pourrait bien séduire un large public en quête de nouvelles formes d’engagement littéraire. Duality s’annonce comme une belle découverte pour les amateurs de récits post-apocalyptiques, avec des personnages attachants et une intrigue prometteuse. La série est un exemple parfait d’innovation dans le monde de l’édition, où le papier reprend ses droits dans un univers de plus en plus numérique. Les passionnés de lecture pourront ainsi redécouvrir le plaisir de l’objet livre, tout en se laissant emporter par une narration addictive.

    On en redemande. 

    L’abonnement annuel à 49,90€ sur https://trilogie-editions.fr

    Julien Claudé-Pénégry
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  • En 2025, Dolce & Gabbana célébrera quatre décennies de créativité, marquant un jalon dans l’univers de la mode. L’exposition événement Du Cœur à la Main, après avoir triomphé au Palazzo Reale de Milan, s’installe au Grand Palais à Paris, jusqu’au 31 mars 2025.

    Ce parcours immersif dévoile les multiples inspirations des deux stylistes, en passant par la céramique sicilienne ou la verrerie vénitienne, tout en mettant en lumière des pièces uniques réalisées à la main dans leurs ateliers. Dix salles étonnantes, conçues pour refléter l’esthétique flamboyante de Dolce & Gabbana, plongent les visiteurs dans l’univers foisonnant des créateurs.

    Chaque robe, chaque accessoire raconte une histoire, tissant un lien indissoluble entre la culture italienne et la haute couture. L’exposition promet une expérience sensorielle inédite, révélant comment l’amour et la passion s’expriment à travers les créations de Domenico Dolce et Stefano Gabbana. 

    Une exposition qui touche au sublime.

    Infos et billetterie ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Avec High energies, sa nouvelle exposition, l’artiste s’empare de la Hi-NRG, ce courant musical des années 80 plus queer que jamais, pour mieux le projeter dans l’avenir des luttes.

    Queer jusqu’au bout des ongles, Tony Regazzoni a fait de la culture club, et notamment des discothèques, le cœur de son œuvre. Pour High energies, celui qui est aussi membre du remuant et radical collectif Les Inverti.e.s s’est penché sur la Hi-NRG, un dérivé 100 % électronique et résolument gay du disco, né à San Francisco à la fin des années 1970. Ce genre musical s’est rapidement imposé comme la bande-son des immenses clubs gays de l’époque : le Trocadero Transfer à San Francisco, le Saint à New York, le Palace à Paris ou encore le Heaven à Londres. Avec son rythme machinique, ses paroles invitant à la débauche sexuelle et son irrésistible pouvoir d’entraînement sur la piste de danse, la Hi-NRG a marqué l’histoire de la musique par de nombreux hits, du Do you wanna funk de Sylvester à Menergy de Patrick Cowley, en passant par High energy d’Evelyn Thomas et You spin me round de Dead Or Alive – et bien d’autres encore. L’intelligence de l’exposition de Tony Regazzoni réside dans l’entrelacement de la Hi-NRG et des luttes communautaires, tout en jouant avec les époques et les techniques. Il cite aussi bien le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), association turbulente des années 1970, que le jeune collectif Les Inverti.e.s, et reprend leurs slogans mordants et ironiques tels que « Prolétaires de tous les pays, caressez-vous » ou « Prolétaires de tous les pays, invertissez-vous ».

    En trois espaces – Le Musée des slogans, La Chapelle et Bande Organisée – Tony déploie un univers foisonnant : drapeaux réinventés, t-shirt à slogans, coussins ornés de paroles piquées à l’icône Divine (égérie des films de John Waters et chanteuse de Hi-NRG), hommages pyrogravés aux figures du genre que sont Patrick Cowley ou Sylvester, tandis que des bandes jaunes fluorescentes quadrillent la galerie, rappelant le design des flacons de poppers. L’artiste nous entraîne aussi dans un périple ultra-émouvant à la recherche des discothèques italiennes des années 1970, ces gigantesques temples de la danse qui brillaient par leurs audaces architecturales et technologiques, aujourd’hui réduites à l’état de ruines. Chevauchant des mobylettes customisées – ces véhicules populaires qui permettaient aux jeunes queer de province, dès 14 ans, d’accéder à leur liberté et surtout de sortir en boîte –, il est ainsi possible de se sevrer des récits fantasques de virées nocturnes, imaginés par des artistes queer comme Naelle Dariya, Gorge Bataille ou Aurélie Faure. Sur ce dancefloor réinventé, à travers ses salles et ses ambiances, Tony Regazzoni nous invite à réfléchir sur la notion de communauté, sur l’ancrage activiste, mais surtout sur la manière dont la mémoire LGBTQ+ et ses archives circulent, nourrissant ainsi les luttes à venir. n

    Tony Regazzoni, High energies, Galerie Eric Mouchet, Paris. 

    Jusqu’au 22 mars 2025.

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  • A l’occasion de la sortie d’une œuvre fascinante intitulée La Bourette 2, préparez-vous à une rencontre unique le 14 mars à la librairie Les Mots à la Bouche, où le photographe Paul Herman et La Bourette, présente un fanzine photographique entièrement dédié à cette figure emblématique de l’art performatif.

    Ce projet offre un portrait saisissant d’un personnage qui transcende les normes de genre et célèbre la créativité sans limites. Retrouvez dans le prochain Strobo, une interview haute en couleur. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Saint-Quentin :festival Fier.e.s et queer

    Littérature-Librairie

    La 6ème édition du festival de l’association aura lieu du 7 au 12 mars 2025. Au programme : spectacles, ciné-débat, table ronde, conférences, 3 expositions, lecture théâtralisée. Les organisateurs mettent un point d’honneur à représenter toutes les composantes de la communauté LGBTQIA+.

    Infos ici.

    Bruno De
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  • Une exposition parisienne dévoile des photographies inédites de l’auteur culte, dont l’œuvre est indissociable de l’épidémie de VIH. Poignant.

    Si l’œuvre littéraire d’Hervé Guibert est bien connue, notamment grâce à son roman bouleversant À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), dans lequel il évoque sans détour sa séropositivité et la lutte quotidienne contre la maladie qui redéfinit ses relations avec ses proches, peu connaissent Guibert en tant que photographe.

    Pourtant, dès ses débuts, il s’empare de ce médium et en fait un usage singulier, à l’image de ses livres où il se raconte sans fard, mêlant fiction et réalité sous forme de journal intime incisif et impudique. Il s’impose également comme un critique photographique percutant, publiant de nombreux articles dans Le Monde, rassemblés en 1999 dans l’ouvrage incontournable La Photo, inéluctablement. Si son corpus photographique, étroitement lié à son œuvre écrite, a déjà fait l’objet de nombreuses expositions et publications, Guibert continue de se révéler.

    C’est le cas avec cette série inédite présentée à la Galerie Les Douches, où apparaissent des figures familières de ses romans : son meilleur ami, le journaliste et écrivain Mathieu Lindon ; le philosophe Michel Foucault, son père spirituel ; Vincent, l’amant passionné qui lui inspira le sublime Fou de Vincent ; Christine, la femme de Thierry, l’homme de sa vie, et exécutrice testamentaire de son œuvre. On retrouve également des motifs récurrents chez l’écrivain, comme les peluches ou les visites dans les coulisses du Musée Grévin. Mais l’image la plus marquante reste ce cliché de 1986 où il se photographie en gisant, sans savoir encore qu’il est porteur du virus qui l’emportera en 1991.

    Hervé Guibert, Voyages en Italie, Galerie Les Douches, Paris.

    Jusqu’au 3 avril 2025.

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  • Oubliez la passion amoureuse, estivale et déchirante du jeune Elio dans le Nord de l’Italie de Call me by your name ou le trio torride et toxique qui se déchire au fil des tournois de tennis de Challengers, le nouveau film de Luca Guadagnino est encore un cran au-dessus !

    Avec cette adaptation d’une nouvelle de William S. Burroughs, auteur-phare de la Beat Generation, le cinéaste offre à Daniel Craig le rôle de Lee, vieil homo américain qui vit sa vie de bohème au Mexique entre vapeurs d’alcool, abus de substances en tous genres et drague éperdue de jeunes hommes, souvent professionnels du sexe tarifé. A travers sa rencontre avec le jeune Eugene, lui aussi américain expatrié dans la ville de Mexico, Queer raconte la solitude de ce vieil homo, alcolo, junkie et désabusé, qui se retrouve démuni face à son désir pour ce jeune homme bien sous tous rapports.

    Guadagnino explore plus que jamais, dans ce grand film à l’esthétique renversante, les affres de la sexualité gay, des addictions et de l’obsession. La longue scène qui montre Lee, bière à la main et clope à la bouche, s’injectant sa dose, face caméra au rythme du Leave me alone de New Order est à la fois choquante, bouleversante et sublime. Collant au plus près au style déroutant et chaotique de l’écrivain qu’il adapte, il réalise avec Queer un véritable trip moite et halluciné vers un hypothétique nirvana, un film fascinant qui a tout pour devenir culte.

    Queer, un film de Luca Guadagnino avec Daniel Craig, Drew Starkey, Jason Schwartzman… En salles le 26 février.

    Crédit photo : Yannis Drakoulidis

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  • Au cœur des ténèbres. Les Galeries Montparnasse à Paris accueillent jusqu'au 11 mai une exposition itinérante unique en son genre, Serial Killer, qui invite les visiteurs à explorer l’esprit de certains des tueurs en série les plus tristement célèbres de l’histoire. Avec plus de 1 000 artefacts originaux, dont des objets personnels de figures comme Ted Bundy et Jeffrey Dahmer, cette exposition s’annonce comme un voyage fascinant dans les méandres du mal. « Âmes sensibles s’abstenir ! », prévient Art in the City.

    En effet, cette exposition, interdite aux moins de 14 ans, entraine le public dans une réalité glaçante, loin de la fiction. Les visiteurs peuvent s’attendre à découvrir des reconstitutions détaillées de scènes de crime, des dossiers d’enquêtes et des analyses psychologiques et scientifiques. « Tout est mis en œuvre pour décrypter l’énigme insondable du passage à l’acte des tueurs en série », souligne le site. On peut également explorer la psychologie des criminels via des stations de réalité virtuelle, offrant une perspective scientifique sur leur fonctionnement. Sous couvert d’un aspect ludique et avouons-le de voyeurisme de la part de ceux qui s’y rendent, Serial Killer, l’expo sert aussi un but éducatif. Démêler le vrai du faux et en apprendre davantage sur chaque cas. Du traitement des média, à l’opinion publique en passant par les professionnels de ce genre d’affaires comme la police, les avocats et plus intime avec les parcours de ces criminels, se tisse une toile complexe autour de chacun d’entre eux pour comprendre ce qui les a amenés à en arriver à produire de telles atrocités. 

    On se retrouve profiler, enquêteur, famille et victime, on pénètre littéralement dans la tête de ces meurtriers. Serial Killer propose une réflexion sur la fascination morbide que suscitent ces figures emblématiques. Une immersion saisissante et troublante. En franchissant le seuil de cette exposition, oserez-vous plonger dans l’esprit du mal ?

    Infos et billetterie ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Après avoir brillé au festival de Cannes puis aux Golden Globes, le film de Jacques Audiard aurait bien pu rafler une mise record aux Oscars avec Emilia Perez, nommé dans pas moins de 13 catégories (meilleur film étranger et meilleure actrice pour Karla Sofia Gascon). Mais le film est terni par la résurgence d'anciens tweets racistes et islamophobes de Gascón. Parmi les messages incriminés, l’actrice avait qualifié l’islam de « foyer d’infection » et critiqué le mouvement Black Lives Matter.

    Face à la polémique, elle a présenté ses excuses, affirmant : « je ne suis pas raciste », tout en supprimant son compte sur X. Toutefois, Netflix a décidé de la retirer de sa campagne promotionnelle, une décision qui souligne la gravité de la situation. Le réalisateur français a lui aussi laché son actrice. En parallèle, Emilia Pérez est accusée au Mexique de réduire la narco-violence à des clichés, et une pétition a été lancée pour dénoncer cette représentation jugée inappropriée.

    Le 2 mars, l’Académie des Oscars devra soit célébrer une œuvre novatrice ou se distancier d’une polémique qui entache son image. 

    Bruno De
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  • Lionel Soukaz, cinéaste avant-gardiste et fervent défenseur des luttes LGBTQIA+, est décédé le 4 février à Marseille à 71 ans. Son œuvre, débutée dans les années 1970, est une archive essentielle des combats pour l'émancipation.

    Dans son autobiographie, il évoque sa lutte contre l'homophobie et la censure. Co-réalisateur de Race d’Ep, il a utilisé le cinéma expérimental pour défendre la cause homosexuelle, suscitant l'engagement intellectuel de figures comme Foucault et Deleuze.

    Son film Ixe (1980) est un cri de révolte contre le conservatisme, tandis que son Journal Annales (1991-2014) témoigne des ravages du Sida. Soukaz laisse un héritage précieux, inspirant les nouvelles générations avec son regard libre et subversif, marquant durablement la présence homosexuelle à l’écran. 

    Julien Claudé-Pénégry
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