Thèmatiques
Articles | Brèves
  • L’Institut de santé Carlos III (ISCIII) a récemment dévoilé Transaludes, la première étude en Espagne consacrée à la santé des personnes trans et non binaires. Avec la participation de 1 823 individus, cette enquête met en lumière des problématiques préoccupantes, notamment en matière de santé mentale. 

    En effet, 71,4% des répondants ont signalé des troubles psychologiques au cours de l'année écoulée, avec des taux d'anxiété et de dépression atteignant respectivement 47,5% et 39,6%. 

    Selon Sara Moreno Garcia, chercheuse à l’hôpital universitaire Severo Ochoa, la transphobie et la discrimination sont des obstacles majeurs à la santé mentale de cette population, rendant urgente la nécessité d'une formation des professionnels de santé pour assurer un accompagnement respectueux. L'étude révèle également que 34,4 % des participants n'ont pas accès à des soins médicaux, souvent à cause de longues listes d'attente. 

    En conséquence, 60,7 % ont eu recours à des interventions chirurgicales dans le secteur privé. Les personnes non binaires font face à des défis supplémentaires, leur identité n'étant pas reconnue légalement en Espagne, compliquant ainsi l'accès aux soins. Paule González Recio, chercheuse à l’ISCIII, appelle à une prise en charge adaptée à cette population.

    Partager:

  • Après avoir décidé de suspendre la publication de l’ouvrage collectif Face à l’obscurantisme woke, prévu pour le 9 avril, les Presses universitaires de France (PUF) ont revu leur copie et le publieront le 30 avril selon une lettre aux contributeurs, que Libération a pu consulter.  Cette décision de retrait, confirmée à l’origine par l’éditeur à Franceinfo, repose sur l’évaluation du contexte politique national et international actuel, jugé incompatible avec un accueil serein du livre. Les PUF soulignent que le projet, conçu il y a plus de deux ans, a été impacté par des financements controversés provenant du milliardaire catholique Pierre-Edouard Stérin, connu pour son engagement en faveur de la droite traditionaliste.

    Le livre se voulait une alerte sur la montée des idéologies décoloniales et des théories de la race et du genre au sein des disciplines académiques. L’éditeur a également exprimé des réserves concernant certains auteurs liés à l’Observatoire d'éthique universitaire, réputé pour ses critiques du wokisme dans le milieu universitaire. Ce dernier a récemment reçu des financements dans le cadre du « projet Périclès », visant à renforcer la présence de la droite radicale dans le paysage culturel.

    Pierre Vermeren, l’un des directeurs de l’ouvrage, a dénoncé une forme de censure préventive, soulignant que le texte n'avait pas encore été diffusé et que plusieurs éditeurs avaient manifesté leur intérêt pour sa publication. 

    Dans un contexte international où la lutte contre le « wokisme » est instrumentalisée pour restreindre la recherche, notamment aux États-Unis, PuF montre son indépendance et la liberté d’expression qui est au cœur du débat académique.

    Partager:

  • Avec plus de 300 millions d'exemplaires vendus et traduit en 600 langues, Le Petit Prince, ouvrage intemporel continue de captiver les lecteurs du monde entier. Depuis le 11 avril, l'Atelier des Lumières à Paris accueille une exposition immersive inédite dédiée au chef-d'œuvre d'Antoine de Saint-Exupéry.

    L'exposition, qui a déjà rencontré un franc succès au Bassin des Lumières de Bordeaux, promet d'immerger les visiteurs dans l'univers poétique du Petit Prince. Les murs et le sol de l’Atelier seront transformés en un véritable tableau vivant, où les aquarelles de Saint-Exupéry prendront vie. 

    Les visiteurs auront l'opportunité d'explorer des paysages oniriques, de la traversée du désert aux rencontres avec roses, renards et serpents. « Tu seras pour moi unique au monde », comme le dit si bien le Petit Prince à sa rose, reflète l'expérience unique que cette exposition promet d'offrir.

    Un voyage au pays des rêves

    Cette création, fruit de la collaboration avec la Succession Antoine de Saint-Exupéry, mettra en avant non seulement les mots de l'auteur mais également son imagination débordante. Grâce à une technologie de pointe, les projections vidéo et le son spatialisé créeront un environnement à 360°, garantissant une immersion totale. « Ici, la technologie ne se contente pas d’impressionner : elle disparaît au profit d’une immersion totale », soulignent les organisateurs. Une invitation au merveilleux, au poétique, à l’émerveillement, qui s'adresse à tous les rêveurs, petits et grands, offrant une aventure collective riche en émotions. Laissez-vous happer par les thèmes universels de l'œuvre : l'amitié, l'amour et la quête de sens.

    A l'Atelier des Lumières - 38 rue Saint Maur, 75011 Paris.

    Infos et billetterie : https://lepetitprince.atelier-lumieres.com

    Partager:

  • Le site d’Amnesty International informe que la Cour suprême russe a confirmé la condamnation à 12 ans de prison de Mark Kislitsyn, militant transgenre et opposant à la guerre, une décision dénoncée par Amnesty International. Natalia Priloutskaïa, chercheuse sur la Russie, déclare : « emprisonner Mark Kislitsyn pour « trahison » pour avoir envoyé l’équivalent de 10 dollars sur un compte en Ukraine n’a pas de sens. Le véritable objectif est de punir son opposition à la guerre. » Kislitsyn a été arrêté le 12 juillet 2023 après avoir critiqué l'invasion de l'Ukraine. 

    Les autorités l’accusent d’avoir soutenu les forces ukrainiennes en transférant des fonds peu après le début des hostilités. Dans une lettre depuis sa prison, il affirme : « ceux qui tentent de m’intimider peuvent me faire un peu de mal, mais ils ne peuvent pas me faire renoncer à mes convictions. » Souffrant de conditions inhumaines, il est maintenu en isolement, sans accès à son traitement hormonal.

    Partager:

  • Depuis le 3 avril 2024, le Jardin21, niché au bord du canal de l’Ourcq, a rouvert ses portes pour une nouvelle saison pleine de promesses. Ce lieu hybride de 1 500 m², au cœur du Parc de la Villette, mêle potager urbain, détente et scène artistique, dans un esprit toujours plus inclusif. Comme chaque année, le Jardin alternera événements diurnes et nocturnes. En journée, il se transforme en havre de paix avec des ateliers de jardinage, marchés de créateurs et projections. Dès la nuit tombée, place à la fête avec des DJ sets allant de la scène émergente à des figures incontournables.

    Les nouveautés de cette saison incluent des projections en plein air et des week-ends thématiques. « Nous voulons enrichir l'expérience des visiteurs avec des événements diversifiés », souligne un membre de l’organisation. La Cantine du Jardin propose également une carte alléchante, avec burgers, risottos et desserts gourmands. Le Jardin21 est plus que jamais un terrain d’expérimentation où se rencontrent passionnés de jardinage, mélomanes, clubbers et familles en quête de détente alternative. Un lieu où l’on cultive tant la terre que les idées. 

    Partager:

  • La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment publié une note très attendue sur la DoxyPEP, un traitement post-exposition qui pourrait transformer la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes. Ce traitement, basé sur la doxycycline, a montré une efficacité notable dans plusieurs études internationales, dont les essais DoxyPEP et DOXYVAC, en réduisant les infections à chlamydia et syphilis d'environ 70%. Cependant, la HAS adopte une approche prudente. 

    Elle sélectionne des populations à haut risque pour bénéficier de ce traitement, notamment les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) et les femmes trans ayant des antécédents d’IST. 

    Ces recommandations visent à freiner l'augmentation alarmante des cas d'IST observée depuis le début des années 2000. Il est crucial de noter que la DoxyPEP n'est pas sans risques. La HAS met en garde contre les dangers d'une antibiothérapie excessive, qui pourrait mener à des résistances, en particulier pour la gonorrhée.

    Partager:

  • « Je pense que certains trouverons cela bizarre et surprenant, mais on peut être gay et maghrébins », déclare Tom Prezman, le réalisateur de Maurice’s Bar, un court-métrage diffusé dans le cadre de la fête du court sur Arte. Il n’est pas facile d'entrer dans les livres d'Histoire quand on est juif algérien, gay et créateur d'un des premiers bars queer de Paris. Voilà pourquoi, Tom Prezman et son acolyte Tzor Edery nous proposent de découvrir un personnage dont peu se souviennent. Et pourtant, l’histoire qui nous est contée en 15 minutes, sort des radars. En 1942, dans un train vers nulle part, une ancienne drag-queen se remémore une nuit passée dans l’un des premiers bars queers de Paris. Mais comment faire pour narrer l’inconnu. 

    Les deux créateurs de génie ont pris le parti de laisser les échos des ragots des clients raconter ce bar légendaire et son mystérieux propriétaire. Derrière un récit entièrement imaginé, nous plongeons dans un monde entièrement dessiné aux effets de gravures animées, à la découverte de  Moïse Zékri. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais ce parfait inconnu, tatoué, homosexuel et venant d’Afrique du Nord a ouvert un établissement où l’on est soi-même en 1906 à Paris. 

    Cet éclairage artistique et historique sur un des nombreux invisibilisé.e.s.x de notre patrimoine collectif est un petit chef d'œuvre à découvrir de toute urgence. 

    Disponible gratuitement avant le 10 mai 2025 dans l’émission Court-circuit « Fête du Court » du 23/03/2025  sur arte.fr

    Partager:

  • Une enquête policière a été ouverte à l'encontre de Grzegorz Braun, eurodéputé et candidat à la présidentielle polonaise, pour donner suite à un acte de vandalisme sur une exposition LGBT+ à Opole. Le politique Braun a été photographié et filmé en train de vandaliser des panneaux d'affichage, en y inscrivant : « Stop à la propagande de la perversion ». Ces panneaux faisaient partie d'une exposition inaugurée la veille, organisée par l’ONG Tęczowe Opole et soutenue par l’Union européenne, visant à promouvoir la tolérance. Les autorités municipales ont immédiatement annulé la location d’une salle pour un meeting de Braun, estimant que son comportement était « inacceptable ». La responsable municipale, Katarzyna Oborska-Marciniak, a déclaré : « une situation où quelqu'un détruit des biens de la ville le matin et organise une réunion l'après-midi est inacceptable. »

    Braun a justifié son acte en le qualifiant d’« indécent », précisant que l'exposition « mettait en danger les passants, notamment les mineurs ». Cependant, la police a pris note des dégradations et envisage des poursuites. Tęczowe Opole a annoncé la réouverture de l'exposition, tandis que la mairie requiert des dommages d'environ 35 000 zlotys pour les réparations nécessaires. 

    Ce n’est pas la première fois que cet homme se distingue par des propos controversés. Il a un passé chargé en théories du complot et a été exclu du parti Konfederacja pour sa candidature concurrente. 

    Partager:

  • Le site Durevie, nous apprend que Le Sucre, emblématique club électronique de Lyon, innove en lançant le 28 janvier dernier son abonnement « Le Sucre Max ». Pour 40€ par mois, les amateurs de fête peuvent accéder à presque toutes les soirées du club, une première en France. Alexandre Didier, responsable billetterie d’Arty Farty, explique : « en discutant, on s'est rendu compte qu’on était tous abonnés à plein de choses, mais que ça n'existait pas vraiment dans le milieu des musiques actuelles. » Cet abonnement, sans engagement, valorise la fidélité des clients et pourrait aider à stabiliser financièrement les clubs, fragilisés par la crise du Covid. « Nous, on a toujours préféré avoir un club plein, même si les gens payent moins cher », ajoute-il. Toutefois, il nécessite d’assister à plus de trois soirées par mois pour être rentabilisé, et impose une réservation préalable, limitant ainsi la flexibilité. 

    Si ce modèle semble prometteur à Lyon, son adoption dans d’autres villes comme Paris reste incertaine. Benjamin Charvet, directeur artistique du Badaboum, souligne : « avec la concurrence, je pense que ça peut être très compliqué. » Reste à voir si cette initiative inspirera d’autres établissements à travers le pays. 

    Partager:

  • Queer : une quête de connexion

    Queer, cinema, Littérature-Librairie

    Dans « Queer » de William S. Burroughs, nous sommes invité.e.s à suivre Lee, un personnage en quête de sens. À travers ses réflexions et ses rencontres, l’auteur explore le désir humain et la souffrance.

    Burroughs présente Lee comme quelqu’un d’autodestructeur, « désespérément avide de contact », mais aussi perdu dans ses doutes sur lui-même et sur ce qui le pousse à agir. On le voit ainsi s’efforcer « d’établir un contact tacite » pour créer une relation intime avec un certain Allerton. Mais malgré ses efforts, leur connexion demeure fragile. Chaque échec de leur rapprochement est vécu comme une souffrance pour Lee, une douleur qui semble « trancher l'âme » ce qui le blesse, « comme si son cœur saignait ».  L’auteur montre ainsi l’incapacité de Lee à se comprendre, sans le miroir de l’autre et avec pour risque d’engendrer une souffrance intérieure. Au point de s’y perdre ?

    Le voyage intérieur

    Le voyage de ce duo, à travers le Mexique des années 1940, en quête de Yage, symbolise le voyage intérieur du personnage. Lee croit que ce déplacement pourra réinventer sa relation. Mais son obsession de façonner la réalité, l’éloigne de ce qu’il vit : « je pourrais peut-être découvrir un moyen de refaçonner le réel à ma convenance ». Burroughs nous montre que vouloir tout contrôler peut devenir oppressant mais accepter la réalité est la clé pour accéder à la sérénité. Une interprétation qui a été approfondie sur grand écran et qui capture, en images, cette lutte intérieure.

    Film et Roman : mêmes quêtes, différentes perspectives

    On imagine que l’adaptation cinématographique de Queer permettra de capter un peu plus l’essence de du livre et de mieux l'appréhender en offrant une mise en scène et des silences qui en disent autant que des dialogues. C’est aussi un hommage visuel avec Daniel Craig, connu pour ses rôles de personnages durs (notamment dans les films de James Bond), qui apporte une dimension particulière à ce rôle. Le roman de Burroughs donne un ressenti d’avant-garde pour l'époque, dans sa vision des relations humaines et du désir. Et là où le roman permet une immersion forte, le film donne un autre regard sur cette histoire.

    Créer des liens

    Queer n’est pas qu’une quête romantique mais une réflexion sur la dépendance et le désir. Dans l’univers troublant de Lee, Burroughs ne nous livre pas de réponses toutes faites, mais nous met face à l’imperfection des relations. Peut-être que la vraie question n'est pas de trouver l'amour, mais de voir comment ces rencontres, parfois difficiles, nous aident à évoluer dans notre vie.

    Queer de William S. Burroughs, Ed.  Satellites, 9€

    Partager: