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  • Etre soi chez les De Niro

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    Alors que son père a été salué par une Palme d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière au Festival de Cannes, Ayrin De Niro, fille de Robert De Niro, a annoncé son coming-out en tant que femme transgenre dans une interview au média Them. 
    À 29 ans, elle partage son parcours marqué par les injonctions et la quête d’identité. Élevée loin des projecteurs, elle souligne que son père voulait qu’elle trouve sa propre voie, distincte de son nom. Après des années de doute, Ayrin a entamé une thérapie hormonale, inspirée par des modèles féminins forts. Son témoignage intervient dans un contexte politique tendu, la communauté trans étant visée par certains dirigeants comme Trump. Fière et déterminée, elle veut inspirer et défendre la dignité et l’acceptation de soi, affirmant : « je ne suis pas là pour plaire. Je suis là pour être moi. »

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La saison 2 d'Arcane impressionne par sa représentation inclusive et réaliste de l’amour lesbien, un exploit rare dans le paysage médiatique. La série, qui mêle fantasy et science-fiction, dépeint avec finesse une romance entre deux femmes, Vi et Caitlyn. Leur relation, longue, sincère et aboutie, est traitée avec respect, sans clichés ni paternalisme. La série ose même montrer une séparation temporaire, puis une relation de réconfort entre deux femmes, avant de revenir à leur amour principal, illustrant la complexité des sentiments et la diversité des parcours. La fin heureuse, avec elles vivant ensemble après les événements, marque une avancée notable, tout comme la représentation de deux femmes dans une relation amoureuse. 
    Arcane ne se contente pas de faire bonne figure, elle offre une narration profonde, traitant aussi de traumatismes, de santé mentale et de conflits personnels, tout en proposant une représentation lesbienne qui, à la fois, sort des standards habituels et s’inscrit dans une réalité nuancée. Une réussite rare, qui ouvre des perspectives pour une diversité à l’écran.

    A voir ou revoir sur Netflix

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Mariage à L.A

    Kristen Stewart et Dylan Meyer se sont mariées le 20 avril à Los Angeles, dans une cérémonie intime au Casita Del Campo, un restaurant emblématique de Silver Lake. Discrète mais chaleureuse, la fête a rassemblé 170 proches, dont Ashley Benson.

    Fiancées depuis 2021, elles avaient scellé leur amour en déposant leur licence de mariage quelques jours plus tôt. Leur relation, née sur un tournage, s’est renforcée après la séparation de Stewart avec Stella Maxwell. 
    Actrice engagée et figure LGBT+, Stewart revendique sa bisexualité. Ce mariage, simple et authentique, témoigne de leur volonté de normaliser les unions queer, loin du sensationnalisme, et d’incarner la visibilité d’une nouvelle génération.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Au musée d’Orsay, l’exposition L’art est dans la rue dévoile l’âge d’or de l’affiche illustrée grâce à plus de 140 pièces issues des collections de la BnF. 
    Ce fonds exceptionnel, riche de 300 000 œuvres, témoigne jusqu’au 6 juillet de la montée en puissance de la culture de masse au XIXe siècle, période où lithographie et innovation technique propulsent l’affiche dans la rue. Entre 1840 et la Grande Guerre, ces affiches colorées transforment la ville, mêlant publicité commerciale, spectacles et revendications sociales. Des maîtres comme Toulouse-Lautrec, Mucha ou Chéret façonnent un art populaire, symbole d’une société en mutation. La rue devient alors un espace d’expression politique, d’art et de vie quotidienne, où l’image s’impose comme un vecteur de changement. L’exposition, première en son genre à Paris, offre un regard saisissant sur cette époque effervescente, où l’affiche, fragile mais puissante, devient un véritable miroir de la société.
    Infos : musee-orsay.fr

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Jusqu'au 29 juin, Nantes célèbre la communau-té LGBTQIA+ dans toute sa diversité : 6 jours de cinéma et de découvertes, avec au programme : des films inédits, des invité.e.s, plusieurs séances de courts ou moyens métrages, des petites pépites des quatre coins du monde et quelques surprises cannoises, Queer Palm oblige… Tous les événements sont concentrés au cinéma le Quatorza (3 rue Corneille).
    Infos :  instagram.com/cinepride_nantes

    Bruno De
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  • Plongez dans l’exposition électrisante Contre, mais tout contre  à la galerie Obsession, où six jeunes photographes explorent le corps masculin sous des lumières inattendues et colorées.

    Hervé Bossy, autodidacte, joue avec la transparence des plaques de verre, mêlant silhouettes d’Etna et personnages.

    Javier Hirschfeld Moreno insuffle de l'humour dans un collage entre cartes anciennes et profils Grindr.

    Andràs Ladocsi sublime la sensibilité du corps en fusionnant couleur et portrait.

    Riccardo Olerhead orchestre ses images avec précision, tandis que Enzo Tonati manipule la lumière pour sculpter et étirer les corps, évoquant la peinture.

    Léo Woo transforme ses modèles en poésie vivante, entre chant et nature.

    Créée par deux passionnés, la galerie Obsession défie les tabous avec une sélection audacieuse d’artistes engagés. Une ode à la masculinité brute et sensuelle, révélée à travers un regard neuf et vibrant.

    Jusqu'au 5 juillet 2025.
    Infos : galerie-obsession.com

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Jusqu’au 21 septembre 2025, le Grand Palais Immersif propose Clubbing, une exposition immersive retraçant l’histoire mondiale de la culture nocturne et des clubs. Conçue par Pierre Giner, en collaboration avec le collectif Trafik et Poptronics, cette expérience de 1 200 m² mêle technologie, musique, art et participation active pour plonger le public dans l’univers vibrant des nuits électroniques.

    L’objectif : faire découvrir l’évolution des clubs, de l’underground à la scène mainstream, via un parcours interactif. Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis par une enseigne lumineuse et un videur emblématique, évoquant l’ambiance mythique des dancefloors. Plusieurs espaces thématiques retracent des lieux emblématiques comme le Studio 54, le Berghain, Hacienda ou le Palace, chacun doté d’expériences interactives.

    Un moment fort est Bergaintrainter, une vidéo interactive où le visiteur doit franchir les portes du Berghain en dialogue virtuel avec un videur numérique. Son destin nocturne dépend de ses réponses et mouvements, incarnant la fascination et l’exclusion mythiques du lieu, tout en offrant une immersion ludique entre réel et virtuel.

    On the beat

    Les participants peuvent créer leur avatar, habillé par la styliste Maroussia Debeck, et explorer la Galerie des Styles de la Nuit, une vitrine de looks emblématiques : hip-hop, disco, club kids, voguing ou gabber. Ces codes vestimentaires, porteurs d’identités culturelles, sont mis en scène lors de défilés virtuels.

    L’exposition donne également la parole aux acteurs de la scène : musiciens, DJs, artistes et chercheurs comme Dave Haslam ou Etienne de Crécy, qui livrent leur témoignage sur l’évolution musicale et culturelle des clubs. Des performances sonores live, projections vidéo et défilés d’avatars créent une atmosphère de fête continue au sein d’un dancefloor numérique.

    Vibrer de plaisir

    Les créations artistiques innovantes abondent : « Espectres » de Playmodes, une installation générative mêlant images et sons, ou « Stropboscope » de Bruno Ribeiro, hommage aux rave parties des années 2000. La collaboration avec James Richton de Shock Machine donne naissance à « Release », une œuvre explorant la danse improvisée et la liberté du mouvement.

    RINSE occupe aussi une place essentielle, symbolisant la résistance sonore et la construction communautaire par la musique dans des espaces informels. La playlist officielle, composée de 200 morceaux sélectionnés par le pionnier du DJing Patrick Vidal, permet d’emporter chez soi l’énergie de la fête.

    Clubbing s’impose ainsi comme un festival sensoriel, célébrant la nuit, la danse et la créativité collective qui fera écho à ceux et celles qui sont allé.es découvrir l’expo « Disco, I’m coming out » à la Philharmonie de Paris (lire le Disco dans la peau). Une occasion unique de (re)découvrir un mouvement culturel toujours vivant, tout en proposant une expérience ludique, immersive et participative pour tous les passionnés de musique et de fête. La nuit n’attend plus que vous.

    Infos ici.

    Julien Claudé-Pénégry
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  •  Le jury présidé par le cinéaste et auteur Christophe Honoré a décerné La Queer Palm 2025 à la petite Dernière, de Hafsia Herzi. L'interprète principale du film, Nadia Melliti a également obtenu le Prix d'interprétation féminine du Festival. 

    Cannes, c’est déjà fini — le Festival, s’entend. Et comme chaque année, le rendez-vous annuel du cinéma international s’est terminé avec l’attribution des Prix. Il y a les prix officiels bien sûr, mais aussi ceux qui ne le sont pas tout à fait, comme la Queer Palm, le prix qui récompense le cinéma queer depuis maintenant 15 ans (Lire : La Queer Palm a 15 ans, plus folle la croisette ! )  

    Cette année, le jury présidé par le cinéaste et auteur Christophe Honoré a décerné La Queer Palm à… La petite Dernière, de Hafsia Herzi. Le film français succède à Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde. La petite Dernière est une adaptation du roman du même nom de Fatima Daas, paru en 2020. Il raconte la vie de Fatima, fille cadette d’une famille d’immigrés algériens, qui grandit en banlieue parisienne. Alors qu’elle entre dans l’âge adulte, celle-ci prend peu à peu conscience de son attirance pour les femmes, ce qui la met en porte à faux avec sa famille, sa foi et elle-même. 

    Le film a également obtenu la reconnaissance du prix officiel, puisque le jury présidé par Juliette Binoche a décerné le prestigieux Prix d'interprétation féminine à Nadia Melliti (photo), qui y tient le rôle principal. Une raison supplémentaire d'aller découvrir le film sur les écrans à partir du 1er octobre prochain.  

    La Queer Palm du court métrage 2025 a quant à elle été décernée à Ananth Subramaniam pour Bleat

     

    Xavier Héraud
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  • Chroniqueuse à Quotidien, Ambre Chalumeau signe un premier roman nerveux, porté par une écriture incisive. Les Vivants raconte l’histoire d’une bande d’amis confrontée aux épreuves de la vie, entre illusions perdues et liens indéfectibles. Dans ce portrait générationnel, les émotions valsent et le regard affûté de l’autrice donne à ce texte un vrai charme.

    Autant le dire tout de suite : ce n’est ni un simple livre de chroniqueuse télé ni le roman attendu d’une ex-étudiante brillante passée par les classes préparatoires. Ou du moins, pas seulement. Car ce texte possède deux qualités rares dans la production française contemporaine : du rythme et un sens de la formule qui tue. Lors des premières pages, on croit lire un roman d’initiation classique : une bande de jeunes qui se connaissent depuis l’enfance arrivent au seuil de l’âge adulte avec leur lot de doutes et de rêves écorchés. Très vite, ça change de braquet : l’autrice frôle parfois la satire, notamment dans la peinture des parents, figures tiraillées entre oubli de soi et égocentrisme.

    Au centre du récit, un personnage gay, plongé dans le coma, devient malgré lui objet d’étude, de soins, d’attentions prodigués par la bande. Les fragilités, les blessures mal refermées sont mises à nu. Chacun se redécouvre et tente de donner un sens au tumulte. 

    C’est émouvant, parfois amusant. On se laisse emporter, surprendre et l’on referme le livre avec l’envie de lire… le second roman de l’autrice.

    Les Vivants de Ambre Chalumeau, Ed. Stock, 20,90€.

    Crédit photo Dorian Prost.

    Luc Biecq, Julien Claudé-Pénégry
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  • À 85 ans, Edmund White, figure emblématique de la littérature queer, dévoile ses souvenirs érotiques dans The Loves of my life », un ouvrage uniquement disponible pour le moment dans la langue de Shakespeare qui s'impose comme un témoignage vibrant et audacieux de sa vie d'homosexuel. Dans ces mémoires, White explore plus de soixante ans de liberté sexuelle, de rencontres aventureuses et de réflexions sur l'amour, le sexe et la perte.

    Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un récit où l'honnêteté et l'irrévérence sont les maîtres mots. White se remémore ses escapades, passant des années 50 dans le Midwest aux nuits effrénées de New York. « Bien que j'aie un petit pénis… », écrit-il, inaugurant chaque souvenir par une confession aussi touchante que drôle. Le ton léger contraste avec la mélancolie qui imprègne ses réflexions sur une vie d'amours souvent éphémères et de désirs inassouvis. Les critiques anglophones s'accordent à saluer l'œuvre. John Irving décrit les mémoires comme un roman émouvant et drôle, tandis que Robert Jones, Jr. évoque un témoignage brut débordant de sagesse transgressive. À travers ces pages, White ne se contente pas de relater des anecdotes, il brosse un portrait indélébile de l'histoire queer américaine, naviguant entre le sexe transactionnel, les relations ouvertes et les combats de l'époque de Stonewall.

    Des expériences indélébiles

     La réflexion sur sa sexualité est empreinte d'un regard critique. White se questionne : « pourquoi ces souvenirs demeurent-ils ancrés dans ma mémoire ? » Il évoque les hommes de sa vie avec tendresse, mais n'hésite pas à juger ses propres choix, souvent qualifiés de « comiques et inutiles ». Cette dualité entre fierté et regret rend son récit d'autant plus poignant. Dans un monde où le personnel est politique, The Loves of my life s'inscrit comme un document fascinant, offrant un aperçu de la culture queer à travers les décennies. Avec une plume acérée et une sensibilité rare, White nous convie à une exploration intime de l'amour sous toutes ses formes, célébrant la vie dans toute sa complexité. Ce livre s'affirme comme une lecture essentielle pour quiconque s'intéresse à l'histoire de la sexualité et à la lutte pour la reconnaissance des droits LGBTQ+. Un chef-d'œuvre qui, sans aucun doute, marquera les esprits.

    The Loves of my life, d’Edmund White, Bloomsbury Editing, 256 pages, 23,19€

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La rencontre qui vous attend va autant faire chavirer vos âmes que toucher vos cœurs. Écrit par Lili Miller et illustré par Zoé Crevette, Prelude of a Queen, est un conte musical qui résonne comme une libération. Abordant avec délicatesse des thèmes essentiels tels que l'identité, la diversité et l'acceptation de soi, cette œuvre offre une lecture riche en émotions et en couleurs préfacé par la célèbre drag queen Lova Ladiva.

    L'histoire suit Ugo, un enfant né un jour d'arc-en-ciel, dont le corps se pare de plumes colorées à mesure qu'il grandit. Ces plumes, symboles de sa véritable identité, sont arrachées par sa mère pour qu'il se conforme aux normes sociales. Au-delà du texte et des illustrations d’uen poésie immense, ce conte musical est accessible grâce à trois morceaux via des QR codes intégrés, qui confère à l’ensemble une expérience immersive qui enrichit la lecture.

    La métamorphose

    « Les plumes d’Ugo symbolisent les transformations physique et spirituelle », explique l’autrice, soulignant ainsi la métaphore de la recherche de soi. Ugo, confronté au harcèlement et aux moqueries, incarne la résilience face à l'adversité. Malgré la douleur de l’isolement, il découvre que l'acceptation de soi est la clé de sa victoire.  Avec ses illustrations somptueuses et son texte poignant, Prelude of a Queen se veut un véritable hymne à la diversité, célébrant les parcours singuliers de chacun. Cet album, à la fois bouleversant et inspirant, invite les jeunes lecteurs à embrasser leur unicité et à rêver sans limites. « Pourquoi ne pas accepter de laisser son corps voguer vers sa liberté ? », s'interroge Miller, lançant un message fort d'acceptation et de célébration de soi. « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux », l’une des plus belles citations extraites du Petit Prince d’Antoine de Saint Exupéry résonne dans l’intégralité de cette somptueuse création. 

    Prélude of a Queen est une révélation, un hymne à la beauté des différences. 

    Prélude of a Queen, de Lili Miller et Zoé Crevette, Ed Eidola, 36 p, 22€.

    Julien Claudé-Pénégry
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