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  • Le conseil municipal de Boston a récemment adopté une résolution déclarant la ville « sanctuaire » pour la communauté LGBTQIA2S+, avec une attention particulière portée aux droits des personnes transgenres. Face à une « incroyable escalade de la rhétorique et de la violence anti-trans », comme l’a souligné Liz Breadon, première femme ouvertement homosexuelle élue au conseil, cette décision vise à contrer les politiques de l’administration Trump qui menacent ces droits. 

    Adoptée par 12 voix contre 1, la résolution appelle les agences municipales à résister aux initiatives fédérales nuisibles. La maire Michelle Wu, qui a témoigné à Washington sur ces enjeux, a réaffirmé l’engagement de la ville à garantir l’accès aux soins de santé, au logement et à l’éducation pour tous. Cependant, des préoccupations subsistent. Le conseiller Ed Flynn a exprimé des doutes sur l'impact de cette résolution sur les services municipaux, déclarant : « je veux savoir quel impact cela aura ». Ruthzee Louijeune, présidente du conseil, a exprimé l’espoir que la communauté LGBTQ+ unisse ses forces pour construire une véritable sécurité. Malgré le soutien symbolique, Julia Mejia a averti que des protections concrètes restent à instaurer. Alors que Boston se positionne comme un bastion pour les droits des personnes trans, l’avenir des relations avec l’administration fédérale et les politiques d’immigration demeure incertain. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), a annoncé que la Belgique proposera deux types de cartes d'identité, permettant aux personnes non binaires de supprimer la mention de genre sur leur document. Toutefois, cette avancée est jugée insuffisante par l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes (IEFH). Selon sa directrice, Liesbet Stevens, « dans la pratique, cela ne change pas grand-chose pour elles ». En effet, le numéro de registre national, qui inclut des éléments genrés, continuera de trahir le sexe de la personne. Stevens souligne que les individus seront toujours « catalogués comme hommes ou femmes par le biais de systèmes sous-jacents, comme l’acte de naissance ». 

    En 2019, la Cour constitutionnelle avait déjà abrogé l'obligation de choisir entre « M » ou « F » sur l'acte de naissance, considérant cette exigence contraire au principe d’égalité. Pourtant, le gouvernement ne prévoit pas d'option pour une troisième catégorie, laissant un flou persistant autour de l’identité non binaire en Belgique.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • À Budapest, la colère gronde. Des milliers de manifestants se sont rassemblés mardi 1er avril soir pour dénoncer une nouvelle loi adoptée par le gouvernement du Premier ministre Viktor Orban, visant à interdire la marche annuelle des fiertés homosexuelles, la Budapest Pride. Cette législation, qui se réclame d'une prétendue « protection de l’enfance », permet aux autorités d'imposer des amendes aux organisateurs et participants, tout en utilisant des outils de reconnaissance faciale pour identifier les contrevenants. Brandissant des drapeaux hongrois et arc-en-ciel, les manifestants ont exprimé leur outrage. Dans le quotidien suisse Le Temps, Emese, une psychologue de 26 ans déclare « nous défendons la liberté de réunion ». Akos Hadhazy, parlementaire indépendant et organisateur, a qualifié la loi de « techno-fasciste », s'inspirant de régimes autoritaires comme ceux de Chine et de Russie. Cette mesure n'est pas isolée; elle s'inscrit dans une série d'initiatives restrictives envers la communauté LGBTQ+ en Hongrie. Les protestations, qui ont déjà conduit à des blocages de routes, devraient se poursuivre jusqu'à l'abrogation de la loi. La 30e édition de la Budapest Pride est prévue pour le 28 juin, malgré les menaces pesant sur l'événement.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • A l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre la LGBT+phobie, l’association Couleur Champenoise avait émis le souhait de voir créer un passage piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel. Le projet a été retoqué par la mairie en raison de « contraintes techniques » et un problème de « sécurité routière ». Selon certaines sources, la municipalité d’Épernay aurait refusé l’initiative par crainte de vandalisation. Dommage, d’autant que l’équipe municipale soutient la Nocturne Pride prévue dans la ville le 14 juin prochain. Ca souffle quand même le chaud et le froid à l’hôtel-de-ville… 

    Bruno De
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  • C’est officiel et historique. Le 13 mars 2023, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu un arrêt marquant dans l’affaire « Deldits », affirmant que la reconnaissance légale du genre ne peut être conditionnée à une intervention médicale. Cette décision, qui s’appuie sur le droit à l’autodétermination et le Règlement général sur la protection des données (RGPD), concerne un réfugié transgenre en Hongrie, VP, dont l’identité masculine n’était pas reconnue dans les registres administratifs. La CJUE a déclaré que « l’identité de genre vécue prime sur le sexe assigné à la naissance », soulignant que toute exigence d’une intervention médicale porte atteinte à l’intégrité physique et à la vie privée. « Désormais, une personne transgenre pourra modifier son état civil par courrier recommandé, sans avoir à justifier une transformation corporelle », explique Me Étienne Deshoulières, avocat en droits des personnes LGBT+ à Stop Homophobie. Terrence Khatchadourian, secrétaire de l’association conclut : « l’autodétermination de l’identité de genre est un droit fondamental, et non une faveur conditionnée à une validation médicale. » Une avancée cruciale pour les droits des personnes transgenres, intersexes et non binaires en Europe.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le Kenya se trouve à un carrefour délicat avec l'introduction d'un projet de loi controversé, le « projet de loi de Protection de la famille », qui pourrait renforcer la répression des personnes LGBT+. Déposé en 2023, ce texte propose des peines pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison pour les relations homosexuelles, aggravant une situation déjà difficile, puisque les lois coloniales existantes criminalisent déjà ces relations. Stop Homophobie revient sur le sujet : selon l’ONG britannique Open for Business, l'adoption de cette législation pourrait coûter au Kenya entre 2,7 et 7,8 milliards de dollars par an. Dominic Arnall, président de l'ONG, met en garde : « les lois anti-LGBTQ+ nuisent aux perspectives d’investissement d’un pays et à sa réputation mondiale. »

    Les conséquences économiques incluent une fuite des talents, une baisse des financements internationaux et un impact négatif sur le tourisme. L'exemple de l'Ouganda, qui a récemment adopté des lois répressives, illustre les dangers de telles politiques. La Banque mondiale a suspendu ses prêts à ce pays, entraînant des pertes économiques significatives. 

    D'autres nations de la région, comme la Tanzanie, ressentent également les effets néfastes des discriminations. Alors que la rhétorique homophobe s'intensifie au Kenya, l'examen de ce projet de loi pourrait non seulement aggraver la situation des personnes LGBT+, mais également fragiliser l'économie du pays.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Alors que la mairie d’Epernay a refusé la mise en place de passages piétons pour « éviter les polémiques et dégradations », à Nantes, on rebaptise un escalier aux couleurs de l’arc-en-ciel. Cet escalier de la rue Beaurepaire, repeint l’année dernière pour symboliser les combats des personnes LGBTQIA+, a été dégradé 3 fois. Pour le marquer comme faisant partie intégrante du paysage urbain de la ville, le maire a décidé de le nommer « Marches des Fiertés », comme autant d’étapes vers plus de liberté, d’égalité et de fraternité.

    Bruno De
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  • L’Association pour la Dépénalisation Universelle de l’Homosexualité (ADUH), en partenariat avec Stop Homophobie, a organise le 10 avril 2025 à l’Université de Paris-Nanterre une conférence essentielle sur la pénalisation de l’homosexualité au prisme du droit pénal international.

    Cet événement vise à examiner les enjeux juridiques entourant la persécution des personnes LGBT+ dans des pays où l'homosexualité est criminalisée, parfois jusqu'à la peine de mort.

    La conférence mettra en lumière des témoignages poignants de victimes d'Ouganda, du Cameroun et d'Afghanistan, illustrant les violences subies par les communautés LGBT+. Les intervenants, dont des experts juridiques comme Olivier de Frouville et Wendy Isaack, discuteront des mécanismes pour poursuivre les responsables étatiques des persécutions, en se basant sur le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale.

    Un point crucial sera la responsabilité des agents de l'État, interrogeant la possibilité d'incriminer non seulement ceux qui appliquent les lois, mais aussi ceux qui les votent. Ce questionnement est d'autant plus pertinent à la lumière des récents mandats d'arrêt émis par la CPI concernant les persécutions en Afghanistan.

    Cette conférence, gratuite et ouverte au public, sera un pas vers la responsabilité des États dans la lutte contre la criminalisation de l'homosexualité à l'échelle mondiale.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La communauté LGBTQ+ américaine est en panique depuis les premières mesures anti-queer mises en place sous Trump. Se sentant persécutées et en insécurité, de nombreuses personnes cherchent à quitter les États-Unis. Le Canada a ainsi enregistré une hausse significative des demandes d’immigration émanant de citoyens américains menacés en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre. Le Ferreira-Wells Immigration Services Inc. reçoit des centaines de demandes d’information sur la procédure à suivre pour demander l’asile au Canada en tant que personne LGBTQ+. La majorité de ces demandes proviennent, sans surprise, de personnes transgenres.

    Jean Jacob
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  • Selon l’ONG PEN America, qui œuvre pour la liberté d’expression, plus de 4 000 livres ont été bannis des écoles américaines sous l’ère Trump, aussi bien au niveau fédéral que local. L’analyse de l’ONG révèle que parmi ces ouvrages censurés, 57% abordent des sujets liés au sexe ou à la sexualité, 44% mettent en scène des personnages racisés, et 39% incluent des personnages LGBTQ+.

    Bien que la censure de livres ne soit pas un phénomène nouveau aux États-Unis, l’explosion des demandes d’interdiction et l’encouragement tacite de l’administration Trump ont amplifié cette tendance inquiétante. 

    Jean Jacob
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  • C’est la conséquence d’un décret présidentiel de D. Trump, signé le 20 janvier 2025.

    Désormais, toute demande de visa ou d’ESTA (Système électronique d’autorisation de voyage) doit inclure la mention de « sexe à la naissance », les autorités américaines ne reconnaissant plus que deux sexes, masculin et féminin.

    Plusieurs pays européens, dont la France, ont mis en garde leurs ressortissants :

    • le Danemark recommande aux personnes transgenres de contacter l’ambassade américaine avant leur voyage si leur passeport comporte la mention de genre « X » ou si elles ont changé de sexe;
    • l’Allemagne a alerté sur les risques potentiels pour les voyageurs trans et non binaires à l’entrée du territoire américain.

    L’association STOP homophobie dénonce une mesure discriminatoire qui accentue la précarité et l’isolement des personnes trans et non binaires. « Imposer la déclaration du ‘sexe à la naissance’ revient à nier une nouvelle fois l’existence et la légitimité des identités trans », déclare le secrétaire général de l’association, avant d’ajouter : « cette restriction pourrait conduire à des exclusions et des refoulements arbitraires aux frontières américaines. Nous appelons les autorités françaises et européennes à s’opposer fermement à ces pratiques et à défendre la liberté de circulation pour toutes et tous, sans discrimination ».

    Bruno De
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