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  • Muhsin Hendricks, le premier imam ouvertement gay au monde, a été tué par balle le 16 février à 58 ans près de Port Elizabeth, en Afrique du Sud. « Je ne sais pas si je serai encore en vie pour voir l'acceptation des homos dans tous les pays musulmans », confiait-il à Têtu en 2010.

    Originaire du Cap, il avait fait son coming out en 1996, conscient des dangers : « à cette époque, j’étais prêt à mourir », affirmait-il. La police a confirmé que deux assaillants ont ouvert le feu sur son véhicule, mais le motif reste flou, enquêtant sur un possible crime de haine. À la tête de la mosquée Al Ghurbaah, Hendricks prônait un islam accueillant : « il est possible d’être un bon musulman tout en étant homosexuel.» L’ILGA World a exprimé son choc, appelant à une enquête approfondie. « Les musulmans homosexuels méritent un espace sûr », plaidait-il, regrettant qu'ils soient souvent ostracisés. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Lundi 24 février 2025, un tribunal islamique d’Aceh a condamné deux étudiants à 165 coups de fouet pour homosexualité, suscitant une onde de choc. Selon le procureur du district de Banda Aceh, les jeunes hommes, âgés de 18 et 24 ans, avaient été dénoncés par des voisins après avoir été surpris nus dans une chambre louée. L’un a écopé de 80 coups, l’autre, considéré comme l’initiateur, a reçu 85 coups, assortis d’une amende symbolique de 2 000 roupies indonésiennes, soit moins d’un euro.

    Aceh, seule province indonésienne à appliquer la charia, criminalise les relations homosexuelles. Ces sanctions sont perçues comme « une brutalité révoltante » par les défenseurs des droits humains. Les autorités locales, bien que critiquées, continuent d’appliquer ces lois, soutenues par une partie de la population.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La présidence de Donald Trump ne fait pas dans la dentelle. Sa manière de voir le monde a une incidence de premier ordre sur les éléments de communication qu’il considère comme étant autorisé ou non à employer.

    Le quotidien The New York Times a révélé la longue liste de mots et phrases désormais bannis. Celle-ci est impressionnante et permet de mettre en lumière les lubies du dirigeant américain. En l’espace de quelques semaines à la tête de l'État, il a procédé progressivement à la suppression de ce ces termes au sein des discours, des rapports et des documents officiels.

    Cette décision soulève des questions sur la liberté d'expression, la transparence gouvernementale et l'impact d'une telle censure sur le discours public. D'après des sources proches de l'administration, cette initiative visait à contrôler le message et à façonner la perception du public.

    Parmi les mots ciblés figuraient des termes liés à des sujets sensibles tels que le changement climatique, la diversité, et les droits des minorités. « femme », « inclusivité », « minorité », « lgbtq », « diversité », « genre », « non-binaire », « transgenre »… mais cela ne se limite pas à effacer notre existence, à travers ces mots qui sont désormais formellement interdits et dont retirés de la communication officielle apparaissent notamment « science », « évident », « pollution », « anti-racisme ».

    Un glissement totalitariste

    Autant de concepts qui ne font pas bon ménage avec la vision du monde trumpiste qui révise de fond en comble l’histoire. Cette approche a été justifiée par des fonctionnaires comme une manière de renforcer la cohésion et d'éviter les controverses.

    Cependant, de nombreux experts en communication et en droits de l'homme ont dénoncé cette stratégie qui prend une ampleur sans précédent comme une forme de manipulation de l'information, qui a des conséquences néfastes sur la société. En les effaçant, il va à l’encontre du 1er amendement de la Constitution des Etats-Unis si cher à l’ensemble des Américains qui précise que « le Congrès n'adoptera aucune loi relative à l'établissement d'une religion, ou à l'interdiction de son libre exercice ; ou pour limiter la liberté d'expression, ou celle de la presse ; ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d'adresser au Gouvernement des pétitions pour obtenir réparations des torts subis. »

    En censurant certains mots, l'administration Trump restreint le débat public sur des questions fondamentales et influence la manière dont les citoyens perçoivent des enjeux cruciaux. L’acharnement est tel qu’il en est même risible car les photographies du fameux avion qui a bombardé Hiroshima, serait lui aussi sous le coup d’une suppression totale. Simplement par ce qu'il se nomme Enola Gay et que le terme gay est interdit. La situation est édifiante. On peut s’inquiéter de l’avenir des USA portés par les délires d’un homophobe juste inculte. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La confusion règne autour des déclarations de Donald Trump concernant l’aide financière destinée aux personnes LGBTQ au Lesotho.

    Dans un discours devant le Congrès, le président américain a affirmé que « huit millions de dollars pour promouvoir les LGBT+ » étaient alloués à ce petit royaume d'Afrique australe, suscitant l'incrédulité.

    Cependant, la principale ONG du pays, People’s Matrix, a catégoriquement démenti cette affirmation. Son porte-parole, Tampose Mothopeng, a déclaré : « on ne reçoit littéralement pas de fonds américains », précisant qu’ils n’ont « aucune idée de l’affectation de ces 8 millions de dollars ».

    Ce démenti intervient alors que le site gouvernemental américain foreignassistance.gov, qui compile les subventions, ne mentionne aucun financement destiné à des ONG soutenant les personnes LGBTQ. Les déclarations de Trump semblent donc sans fondement. « On ne sait pas qui a reçu ou va recevoir cet argent », a ajouté Mothopeng, soulignant l'absence totale de budget correspondant à la somme évoquée comme précisé dans les colonnes du quotidien Sud-Ouest.

    Le Lesotho, avec un taux de prévalence du VIH parmi les plus élevés au monde, bénéficie d’une aide américaine significative depuis des années, notamment pour la lutte contre cette maladie.

    Selon les ONG, l'absence de financement pour les programmes LGBTQ affaiblit encore davantage la lutte contre le VIH dans ce pays vulnérable. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le nouveau programme d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evars) a été publié au Journal Officiel. Retour sur une bataille difficile qui a vu passer plusieurs ministres et une mobilisation tous azimuts des associations réacs.

    C’est incontestablement une défaite pour le lobby réactionnaire. Le 29 janvier, le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) a voté à l’unanimité une nouvelle mouture des programmes d’Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) dans laquelle les questions de genre ont été pleinement réintégrées, après avoir été en partie atténuées pour satisfaire les lobbys d’extrême-droite. 

    Des cours obligatoires depuis 2001

    Depuis la loi Aubry du 4 juillet 2001, les élèves du CP jusqu’à la terminale doivent bénéficier chaque année de trois heures d’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle. La refonte de ce programme a été lancée en 2022 par  le ministre de l’Education de l’époque, Pap Ndiaye. Une première mouture a été présentée par le CSE, une instance consultative qui regroupe personnels de l’Education Nationale, usagers (parents et élèves) et des représentants des collectivités territoriales, sur laquelle ont ensuite travaillé les ministres de l’Education successives Anne Genetet et Elisabeth Borne.

    Depuis des mois, la révision de ce programme mobilise les associations réactionnaires. Des groupes comme le Syndicat de la famille (ex Manif pour tous), Parents en colère, Parents vigilants, Mamans louves, Sos Education. Leurs arguments ont été relayés par les élus de droite, en particulier après la première présentation du programme par le CSE en décembre dernier. Ils s'élèvent particulièrement contre la mention de l’expression et du concept d’ « identité de genre » dans les programmes.

    Dans un premier temps, ils ont obtenu en partie gain de cause. Pour tenir compte de leurs revendications, l’actuelle ministre de l’Education Elisabeth Borne a légèrement remanié le programme, en faisant supprimer la notion d’identité de genre avant le lycée, sans toutefois toucher au concept de genre. L’asexualité a été effacée du programme et l’intersexuation qui devait être abordée au dès le CM2 a été repoussée au lycée. Le CSE est largement revenu sur ces modifications. Les syndicats de l’instance ont par ailleurs remis les parents à leur juste place. Dans la mouture présentée devant le CSE le 29 janvier, il était indiqué que l’Evars devait se dérouler « sans se substituer au rôle des parents et des familles des élèves » et que les parents devaient être « informés de la tenue et du contenu des séances obligatoires ».  Les syndicats craignaient qu’une fois prévenus les élèves s’absentent volontairement des cours ou que leur famille les retire de leur établissement pour la journée.  Au final, le programme mentionnera que les parents seront simplement « avertis » par les enseignants en début d’année de « l’orientation annuelle » des cours d’Evars.

    Disparition du mot « transphobie » en 3ème

    L’avis du CSE est consultatif. Elisabeth Borne avait la possibilité de revenir si elle le souhaite sur ce qui a été voté le 29 janvier. C’est ce qu’elle a fait. La version définitive a été publiée au Journal officiel le 6 février. Soulagement pour les syndicats progressistes et les associations LGBT : le texte voté au CSE n’a été que très légèrement amendé, mais d’une manière lourde de sens : le mot « transphobie » a disparu du programme de 3ème. Lors d’un passage qui évoque les différentes violences fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, l’expression « homophobie et transphobie » a été remplacée par « homophobie et autres ». Selon 20 minutes, le ministère prétend que cette disparition a été motivée par la volonté « d’alléger la rédaction ». Dans un contexte où les personnes trans font l’objet d’une stigmatisation sans précédent de la part de la droite et de l’extrême-droite, l’excuse semble, au mieux, légère.

    Moins de 15% des élèves ont eu accès aux cours

    Il reste maintenant un défi de taille. Si le programme devrait être appliqué à partir de la rentrée prochaine, il reste à faire en sorte de le diffuser. Car avoir un programme, c’est bien, faire en sorte que tout le monde y ait accès, c’est mieux. Et jusqu’ici, estime le Conseil économique social et environnemental (CESE), moins de 15% des élèves ont eu droit aux cours d’éducation affective et sexuelle en 2024. Pour le syndicat FSU, il faut commencer par former les personnels : « Dès maintenant, une solide formation doit être organisée sur le temps de service, avec notamment des échanges entre pairs et ne pourra se résumer à quelques modules en ligne », peut-on lire dans un communiqué de presse. Il est nécessaire d’engager les moyens suffisants notamment en personnels sociaux et de santé tant pour la mise en œuvre de ces programmes que pour répondre à la libération de la parole qu’ils susciteront immanquablement. Le ministère leur a répondu : des ateliers de formation doivent être organisés dans les académies pour deux à trois professeurs des écoles par circonscription, et un professeur par collège et lycée d’ici septembre. Des formations en ligne seront également disponibles. Il n’y a plus qu’à.

    Xavier Héraud
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  • La volonté de Trump de mettre les personnes trans au ban de la société américaine n’a pas de limite. Le Pentagone a annoncé, dans une note de service publiée le 26 février, que les militaires transgenres seront expulsés de l’armée, sauf dérogations spéciales. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une procédure judiciaire et vise ceux ayant un diagnostic ou des antécédents de dysphorie de genre. Les dérogations ne seront accordées qu’au cas par cas, justifiant un « intérêt gouvernemental impérieux » et nécessitant la preuve d’une stabilité sociale et professionnelle de trois ans comme le rapporte le quotidien Le Monde.

    Cette mesure renverse la politique mise en place en 2016 sous Barack Obama, qui avait levé l’interdiction de service pour les transgenres. En 2019, l’administration Trump avait rétabli cette interdiction, qu’un décret de janvier dernier a renforcée, affirmant que l'« idéologie transgenre » n’est pas compatible avec les normes militaires. Un énième coup violent porté à la communauté trans qui est attaquée de toutes parts par une lubie d’anéantissement pure et dure orchestrée par Trump et ses sbires. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • « Apple devrait mettre à la poubelle ses règles DEI, pas simplement réaliser des ajustements. Le DEI est un canular qui a fait beaucoup de mal à notre pays. Le DEI c'est terminé !!! ». C’est en ces termes que le Président américain Donald Trump s’en est pris à la marque à la pomme via son réseau social Truth. Il ne comprend pas pourquoi Apple s’entête à ne pas supprimer le DEI de sa politique interne.

    Bien que le magnat de la tech ait annoncé un investissement massif à travers tous les Etats-Unis à hauteur de 500 milliards de dollars, la direction et les actionnaires ont fait savoir qu’elle ne suivrait pas les recommandations expresses de l’administration Trump sur le programme « Diversité, équité et inclusion ». La demande présidentielle a tout simplement été refusée. Ce qui ne fait pas décolérer le premier intéressé. Alors que les géants américains font la courbette comme Méta, Accenture, Amazon, Starbucks ou encore Google, Apple fait de la résistance et le fait savoir haut et fort.

    BFM TV rappelle qu’à la tête de l’entreprise, Tim Cook, ouvertement gay a toujours défendu des valeurs d'inclusivité au sein d’Apple. Et d’avoir déclaré vouloir « pousser des gens à réclamer la parité des droits » lors de son coming out en 2014. Nous ne pouvons que saluer cette décision qui a le cran de repousser les idées rétrogrades de l’homme de la Maison Blanche.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • L'administration Trump a mis en place une censure alarmante au sein des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), suspendant la diffusion de recherches en attente pour réviser des termes jugés « inappropriés ». Selon l'association Stop Homophobie, des mots tels que « genre », « LGBT » et « non binaire » ont été ciblés, forçant les chercheurs à retirer leur nom des études si ces termes n'étaient pas éliminés. Ce phénomène d'« obéissance préventive » vise à éviter des sanctions, comme l’indique l’organisation.

    Cette directive s'inscrit dans un cadre plus large de restrictions fédérales. Le CDC a déjà modifié son site internet pour effacer des mentions d'identités de genre, conformément à un décret interdisant l’usage de fonds publics pour des programmes liés à la diversité de genre. « De nombreux travaux scientifiques pourraient être affectés », souligne Inside Medicine, confirmée par Reuters, précisant que ces termes sont cruciaux pour l'analyse démographique et la santé publique. Avec une seule cadre nommée par l'administration, la directrice par intérim Susan Monarez, des questions se posent sur l'influence politique au sein du CDC et les répercussions sur une recherche scientifique fondée sur l'inclusivité.

    Véritable menace pour la recherche en santé publique, cette nouvelle décision met en suspens nombre d’études majeures, retardant les analyses et résultats et mettant en danger les intéressés.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a récemment accusé la communauté LGBTQ+ d'être responsable de la baisse du taux de natalité en Turquie, qu'il qualifie de crise alarmante. Lors d'un événement à Ankara, il a lancé une initiative intitulée « Année de la famille », affirmant qu'une « famille forte ouvre la voie à un État fort », tout en décrivant les LGBTQ+ comme des acteurs d'une conspiration visant à saper les valeurs familiales. Erdoğan a qualifié les droits des LGBTQ+ de « néolibéraux » et a exprimé son inquiétude face à une culture qu'il considère « perverse ».

    Pour contrer cette tendance, il a proposé des mesures telles que des prêts sans intérêt pour les jeunes mariés et des aides financières pour les familles. Les critiques de la communauté LGBTQ+ demeurent une cible privilégiée de son autoritarisme, exacerbée par des interdictions et des répressions violentes des événements liés à la Fierté.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Emmanuel Grégoire, le député socialiste et apparentés, ancien 1er adjoint de la Maire de Paris a été élu co-président du groupe d’études sur les discriminations et les LGBTQI-phobies de l’Assemblée nationale. Il explique sur ces réseaux sociaux qu’« il y a urgence à se mobiliser pour faire reculer les actes LGBTQI-phobes. Cela passe par la prévention, l’accompagnement des victimes, la sensibilisation des institutions publiques et privées et la garantie de l’effectivité des droits. La lutte contre les discriminations, sous toutes ses formes, est un combat essentiel pour une République fidèle à ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ».

    Julien Claudé-Pénégry
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  • L’homosexualité est devenue un motif d’envoi au front en Ukraine, où les individus soupçonnés de cette orientation subissent des abus inimaginables aux dires de l’Agenzia Nova. Selon la chaîne indépendante russe Tv Dozhd, au moins sept cas d’hommes envoyés au combat ont été confirmés, dont un a perdu la vie, explique l’organe de presse italienne.

    Le régime de Ramzan Kadyrov utilise une méthode perverse : ces personnes doivent choisir entre un procès pour homosexualité ou rejoindre les lignes de front, où ils seraient utilisés comme « esclave sexuel » par les troupes. David Isteev, de l’ONG SK SOS, révèle que ceux qui refusent peuvent racheter leur liberté contre une somme exorbitante, entre 15 000 et 30 000 €.

    Les victimes, souvent terrorisées par les représailles, hésitent à se tourner vers les défenseurs des droits humains, craignant d'être trahies.

    Julien Claudé-Pénégry
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