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  • Nouvelle campagne chemsex d’Enipse

    Force est constater qu’au niveau national, les autorités font peu de cas des excès du chemsex. Selon l’étude ERAS 2024, 14 % des HSH déclarent y avoir recours.
    Sans stigmatiser mais dans le but d’accompagner, nombre d’associations ont pris ce problème à bras le corps. C’est le cas d’ENIPSE qui lance la campagne nationale : « sexe sous prods, on en discute ? ». Avec ce dispositif, l’association souhaite :
    • donner des clés de compréhension aux personnes concernées et à leurs proches,
    • encourager l’entraide et l’écoute,
    • outiller les partenaires associatifs, commerciaux et institutionnels pour mieux intervenir,
    • favoriser l’accès aux dispositifs d’écoute, de soutien et de réduction des risques.
    Bien sûr, on reste toujours dans l’attention, le conseil, la confidentialité et la bienveillance. Si vous vous sentez concerné, allez sur enipse.fr.

    Bruno De
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  • Une étude américaine publie ses résultats finaux confirmant l'efficacité de la doxycycline en prophylaxie post-exposition (doxy-PEP) chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et femmes transgenres. L’essai, multicentrique, montre une réduction de 61 % des IST bactériennes (gonorrhée, chlamydia, syphilis) chez les participants. Sur 592 sujets, ceux sous doxy-PEP ont vu leur risque d’infection diminuer significativement, sans effet secondaire grave ni augmentation notable de la résistance bactérienne.

    La tolérance à la doxycycline est bonne, et la stratégie semble prometteuse pour renforcer la prévention biomédicale face à la recrudescence des IST, notamment aux États-Unis où les taux de syphilis battent des records. Cependant, les experts insistent sur la nécessité d’études complémentaires pour étendre ces résultats, surveiller la résistance sur le long terme et garantir un accès équitable à cette prévention. En France, l’approche privilégie une décision partagée, sans recommandation systématique. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • La Commission européenne a autorisé la commercialisation du Yeytuo, nouveau traitement préventif contre le VIH développé par Gilead. Avec seulement deux injections annuelles, contrairement aux traitements quotidiens, ce mode d’administration pourrait révolutionner la prévention, surtout dans les pays en développement. L’EMA, après un avis favorable en juillet, souligne que cette innovation pourrait renforcer la lutte contre le VIH, qui enregistre chaque année 25 000 nouveaux cas dans l’UE.

    Les essais cliniques démontrent une réduction de plus de 99,9 % du risque de transmission. Toutefois, le coût élevé du traitement, estimé à plus de 28 000 dollars annuel, soulève des inquiétudes sur son accessibilité. Gilead a annoncé un accord pour produire des génériques à bas coût destiné à plus de cent pays en développement, en partenariat avec le Fonds mondial. Si cette avancée pourrait changer la donne, la question demeure sur la portée réelle de cette solution pour les populations vulnérables.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • PrEP injectable

    Bonne nouvelle. Alors que le laboratoire Gilead a reçu le feu vert des autorités de santé américaine pour la commercialisation d’un nouveau traitement de Prep en format injectable deux fois par an, l’agence européenne du médicament a suivi le mouvement. Cette nouvelle chance d’endiguer les contaminations par le VIH en préventif est à l’étude depuis février.  Reste désormais à ce qu’il passe le processus d’évaluation par la Haute Autorité de la Santé qui inclut l’analyse du Service Médical Rendu (SMR) et de l’Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR). En fonction de la note attribuée, les négociations sur le prix avec l’industriel vont être engagées. Cela pourrait durer jusqu’à un an ou plus si le prix demandé est jugé excessif. 
    A ce jour, le prix  aux USA de cette PrEP injectable est estimé à 28 218 $ pour deux injections par an. « Nous travaillons à rendre Yeztugo ( nom de l’injection bisannuelle de la molécule lenacapavir en prévention du VIH, ndlr) accessible à tous ceux qui en auraient besoin ou le souhaiteraient, et nous nous attendons à une importante prise en charge par les assurances », a expliqué une porte-parole de Gilead à l’Agence France-Presse. 
    Un tarif qu’il va falloir revoir à la baisse pour le rendre accessible au plus grand nombre car cet outil prometteur est un espoir de grande ampleur pour stopper radicalement l’épidémie de VIH/sida dans le monde. On peut espérer une arrivée sur le marché français à l’horizon de la fin 2026, à un prix décent, bénéfique pour tous.

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  • L’EFS avait mis en place un fichage des personnes HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) de 1983 à 2022, dans le cadre de l’exclusion légale de don du sang, au nom de la lutte contre le sida. Cette mesure ayant été abolie, aucune raison valable ne pouvait justifier la conservation.

    L’association Tous.tes avait donc lancé une pétition ayant récolté 16000 signatures et qui a abouti à l’effacement des données incriminées. Les dossiers des personnes jamais admises au don seront effacés, alors que les profils de donneurs actifs verront disparaître toute mention relative à leur orientation sexuelle. « Sans base légale pour justifier la conservation de ces données (dont le numéro de téléphone et l’adresse postale), l’Etablissement Français du Sang était en situation d’illégalité depuis plusieurs années. L’Etat français avait déjà été condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme en 2022, qui avait pointé des durées de conservation abusives des données personnelles de personnes n’ayant jamais donné leur sang et dont l’orientation sexuelle était démontrable à partir de leur fiche », indique le président de l’association.
    Ce dernier a déclaré rester vigilant, notamment sur l’avenir des données des femmes lesbiennes fichées jusqu’en 2002. De plus, les hommes transgenres ont récemment été radiés des critères de don du sang par le ministère de la Santé, sans aucune raison médicale rigoureuse. 

    Bruno De
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  • Les États-Unis ont donné un coup d’accélérateur dans la lutte contre le VIH en approuvant un traitement préventif innovant, Yeztugo, développé par l’entreprise Gilead. Consistant en deux injections par an, ce traitement pourrait transformer la prophylaxie pré-exposition (PrEP), en facilitant l’adhésion et en offrant une alternative aux pilules quotidiennes. Selon Gilead, la réduction du risque de transmission dépasse 99,9 %, ce qui en fait une avancée majeure, comparable à l’impact des traitements antirétroviraux en 1996. Le PDG de Gilead, Daniel O’Day, précise que Yeztugo s’adresse aux adultes et adolescents pesant au moins 35 kg. Toutefois, le coût reste un défi colossal : environ 24 500 euros, risquant d’entraver l’accès dans les pays moins favorisés. Les experts soulignent que des traitements similaires, comme le lenacapavir, pourraient coûter entre 25 et 46 dollars, rendant leur production beaucoup plus abordable.
    L’approbation du lenacapavir, injectable deux fois par an, a été saluée par la communauté médicale comme une étape clé. Elle pourrait améliorer considérablement l’observance et réduire les barrières liées à la prise quotidienne. Cependant, la question de l’accessibilité mondiale demeure, surtout dans un contexte de financement international en baisse. Des groupes de recherche, notamment en France, travaillent déjà sur l’intégration de cette nouvelle prophylaxie dans les programmes existants.Cette avancée pourrait changer la donne dans la prévention du VIH, à condition que le coût et la distribution soient gérés de manière équitable. Les experts insistent : pour que cette révolution ait un réel impact, il faut rendre ces traitements accessibles à tous, sans distinction de ressources.

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  • Selon le dernier Bulletin de Santé publique France publié le 2 avril 2025, 48 cas de Mpox ont été déclarés en France depuis le début de l’année. Tous ont été confirmés biologiquement, concernent exclusivement des hommes adultes âgés de 16 à 58 ans (médiane de 32 ans), principalement en Île-de-France (35 cas).

    Parmi les cas pour lesquels l’information est disponible, sept ont eu un contact à risque dans les trois semaines précédant l’apparition des symptômes, avec deux d’entre eux confirmés comme étant en lien avec un cas déjà confirmé. Quatre-vingt-un pour cent des patients ont voyagé récemment : sept en Afrique sub-saharienne et cinq en Europe, avec un cas ayant voyagé dans les deux régions. Deux cas de clade Ib ont été identifiés, confirmant la circulation de ce variant en France. Le premier, déclaré fin décembre 2024, a été confirmé début janvier 2025, et le second, fin février. L’un a été importé d’Afrique, où le clade I circule, l’autre a été en contact avec une personne ayant séjourné dans un pays africain.

    Concernant la prévention, 17 des patients ont reçu au moins une dose de vaccin depuis 2022. Ces données soulignent une situation encore maîtrisée mais nécessitant une vigilance accrue face à la circulation du virus, notamment en lien avec les voyages et les contacts à risque.

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  • Depuis 9 ans, Minima Gesté et Emily Tante mobilisent des drag queens en France pour récolter des fonds pour le Sidaction et des associations de santé sexuelle locales. En 2025, pas moins de 18 villes ont vu marauder 500 créatures qui ont œuvré pour une meilleure compréhension des enjeux sanitaires spécifiques à la communauté LGBT+ et pour la création d’un environnement plus sûr et plus respectueux.

    L’opération SiDRAGtion a permis de récolter 78289,39€. Félicitations.

    Bruno De
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  • Un vent dangereux souffle sur la santé publique américaine. La Cour suprême des États-Unis s’apprête à se prononcer sur une affaire qui pourrait priver des millions de personnes d’un outil essentiel de prévention contre le VIH : la PrEP. Derrière cette attaque, Steven Hotze, médecin texan de 74 ans, figure bien connue de l’extrême droite religieuse et croisé acharné contre les droits des personnes LGBTQIA+.
    Hotze ne cache ni son homophobie ni son fanatisme. Président des Républicains conservateurs du Texas, il a multiplié les propos haineux, relayé des théories complotistes sur le Covid-19, et fait de la lutte contre les droits LGBTQIA+ son véritable cheval de bataille. Aujourd’hui, il cherche à interdire le remboursement de la PrEP par les assurances santé, affirmant, sans vergogne, que ce traitement « encourage l’homosexualité », ce qui serait contraire à ses croyances religieuses.
    Sa société, Braidwood Management, avait déjà porté l’affaire devant la justice en 2020. Un juge fédéral texan, aligné sur ses positions conservatrices, lui avait donné raison. Mais l’administration Biden a fait appel, et c’est désormais la Cour suprême qui doit trancher. Le verdict pourrait avoir des conséquences dramatiques : si la décision de première instance est confirmée, ce sont près de 39 millions d’Américain·e·s qui risquent de perdre l’accès à ce traitement préventif crucial dans la lutte contre le VIH.
    Et les effets seraient immédiats. Selon une étude de l’université de Yale, cela pourrait entraîner jusqu’à 2 000 nouvelles infections au VIH chaque année. Tout ça au nom d’une idéologie rétrograde, où la foi sert de prétexte à la discrimination.
    Il ne s’agit pas simplement d’un débat juridique. Il s’agit d’une offensive politique et morale contre le droit à la santé, contre la science, et contre les populations déjà marginalisées. Si la Cour suprême entérine cette décision, ce serait un dangereux précédent — une victoire de l’obscurantisme sur la santé publique. 

    Franck Desbordes
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  • On est encore loin d’un traitement curatif mais la recherche avance à grands pas. Depuis plus de quatre décennies, le virus du sida défie la recherche : si les traitements antirétroviraux permettent de contrôler efficacement l’infection et avoir une vie quasi-normale, son éradication du corps n’a jusqu’à aujourd’hui pas été possible. La raison ? En présence de thérapies, le virus se cache, à l’état latent, dans certaines cellules immunitaires, appelées « réservoirs » et échappant ainsi aux thérapies classiques. Cette capacité à se faire oublier constitue le principal frein à une guérison complète. Mais deux avancées scientifiques récentes pourraient bien changer la donne.
    Des équipes de recherche ont réussi à identifier de nouvelles méthodes pour « démasquer » le VIH dans ces cellules réservoirs. La première grâce à des nanoparticules qui pénétrent spécifiquement ces cellules réservoirs pour y introduire de l’ARN messager. La seconde grâce à la génétique, plus exactement grâce au ciseau génétique Crispr qui ôterait de la cellule humaine ces virus latents. Les premiers essais mettant ces deux méthodes en œuvre ont été couronnés de succès en laboratoire.
    Ces percées, à la fois techniques et biologiques, marquent une étape cruciale vers des thérapies curatives. Pour la première fois, l’idée d’une élimination du VIH dans les cellules ne relève plus seulement de l’espoir, mais commence à s’appuyer sur des bases concrètes.

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