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  • Les États-Unis ont donné un coup d’accélérateur dans la lutte contre le VIH en approuvant un traitement préventif innovant, Yeztugo, développé par l’entreprise Gilead. Consistant en deux injections par an, ce traitement pourrait transformer la prophylaxie pré-exposition (PrEP), en facilitant l’adhésion et en offrant une alternative aux pilules quotidiennes. Selon Gilead, la réduction du risque de transmission dépasse 99,9 %, ce qui en fait une avancée majeure, comparable à l’impact des traitements antirétroviraux en 1996. Le PDG de Gilead, Daniel O’Day, précise que Yeztugo s’adresse aux adultes et adolescents pesant au moins 35 kg. Toutefois, le coût reste un défi colossal : environ 24 500 euros, risquant d’entraver l’accès dans les pays moins favorisés. Les experts soulignent que des traitements similaires, comme le lenacapavir, pourraient coûter entre 25 et 46 dollars, rendant leur production beaucoup plus abordable.
    L’approbation du lenacapavir, injectable deux fois par an, a été saluée par la communauté médicale comme une étape clé. Elle pourrait améliorer considérablement l’observance et réduire les barrières liées à la prise quotidienne. Cependant, la question de l’accessibilité mondiale demeure, surtout dans un contexte de financement international en baisse. Des groupes de recherche, notamment en France, travaillent déjà sur l’intégration de cette nouvelle prophylaxie dans les programmes existants.Cette avancée pourrait changer la donne dans la prévention du VIH, à condition que le coût et la distribution soient gérés de manière équitable. Les experts insistent : pour que cette révolution ait un réel impact, il faut rendre ces traitements accessibles à tous, sans distinction de ressources.

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  • Selon le dernier Bulletin de Santé publique France publié le 2 avril 2025, 48 cas de Mpox ont été déclarés en France depuis le début de l’année. Tous ont été confirmés biologiquement, concernent exclusivement des hommes adultes âgés de 16 à 58 ans (médiane de 32 ans), principalement en Île-de-France (35 cas).

    Parmi les cas pour lesquels l’information est disponible, sept ont eu un contact à risque dans les trois semaines précédant l’apparition des symptômes, avec deux d’entre eux confirmés comme étant en lien avec un cas déjà confirmé. Quatre-vingt-un pour cent des patients ont voyagé récemment : sept en Afrique sub-saharienne et cinq en Europe, avec un cas ayant voyagé dans les deux régions. Deux cas de clade Ib ont été identifiés, confirmant la circulation de ce variant en France. Le premier, déclaré fin décembre 2024, a été confirmé début janvier 2025, et le second, fin février. L’un a été importé d’Afrique, où le clade I circule, l’autre a été en contact avec une personne ayant séjourné dans un pays africain.

    Concernant la prévention, 17 des patients ont reçu au moins une dose de vaccin depuis 2022. Ces données soulignent une situation encore maîtrisée mais nécessitant une vigilance accrue face à la circulation du virus, notamment en lien avec les voyages et les contacts à risque.

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  • Depuis 9 ans, Minima Gesté et Emily Tante mobilisent des drag queens en France pour récolter des fonds pour le Sidaction et des associations de santé sexuelle locales. En 2025, pas moins de 18 villes ont vu marauder 500 créatures qui ont œuvré pour une meilleure compréhension des enjeux sanitaires spécifiques à la communauté LGBT+ et pour la création d’un environnement plus sûr et plus respectueux.

    L’opération SiDRAGtion a permis de récolter 78289,39€. Félicitations.

    Bruno De
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  • Un vent dangereux souffle sur la santé publique américaine. La Cour suprême des États-Unis s’apprête à se prononcer sur une affaire qui pourrait priver des millions de personnes d’un outil essentiel de prévention contre le VIH : la PrEP. Derrière cette attaque, Steven Hotze, médecin texan de 74 ans, figure bien connue de l’extrême droite religieuse et croisé acharné contre les droits des personnes LGBTQIA+.
    Hotze ne cache ni son homophobie ni son fanatisme. Président des Républicains conservateurs du Texas, il a multiplié les propos haineux, relayé des théories complotistes sur le Covid-19, et fait de la lutte contre les droits LGBTQIA+ son véritable cheval de bataille. Aujourd’hui, il cherche à interdire le remboursement de la PrEP par les assurances santé, affirmant, sans vergogne, que ce traitement « encourage l’homosexualité », ce qui serait contraire à ses croyances religieuses.
    Sa société, Braidwood Management, avait déjà porté l’affaire devant la justice en 2020. Un juge fédéral texan, aligné sur ses positions conservatrices, lui avait donné raison. Mais l’administration Biden a fait appel, et c’est désormais la Cour suprême qui doit trancher. Le verdict pourrait avoir des conséquences dramatiques : si la décision de première instance est confirmée, ce sont près de 39 millions d’Américain·e·s qui risquent de perdre l’accès à ce traitement préventif crucial dans la lutte contre le VIH.
    Et les effets seraient immédiats. Selon une étude de l’université de Yale, cela pourrait entraîner jusqu’à 2 000 nouvelles infections au VIH chaque année. Tout ça au nom d’une idéologie rétrograde, où la foi sert de prétexte à la discrimination.
    Il ne s’agit pas simplement d’un débat juridique. Il s’agit d’une offensive politique et morale contre le droit à la santé, contre la science, et contre les populations déjà marginalisées. Si la Cour suprême entérine cette décision, ce serait un dangereux précédent — une victoire de l’obscurantisme sur la santé publique. 

    Franck Desbordes
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  • On est encore loin d’un traitement curatif mais la recherche avance à grands pas. Depuis plus de quatre décennies, le virus du sida défie la recherche : si les traitements antirétroviraux permettent de contrôler efficacement l’infection et avoir une vie quasi-normale, son éradication du corps n’a jusqu’à aujourd’hui pas été possible. La raison ? En présence de thérapies, le virus se cache, à l’état latent, dans certaines cellules immunitaires, appelées « réservoirs » et échappant ainsi aux thérapies classiques. Cette capacité à se faire oublier constitue le principal frein à une guérison complète. Mais deux avancées scientifiques récentes pourraient bien changer la donne.
    Des équipes de recherche ont réussi à identifier de nouvelles méthodes pour « démasquer » le VIH dans ces cellules réservoirs. La première grâce à des nanoparticules qui pénétrent spécifiquement ces cellules réservoirs pour y introduire de l’ARN messager. La seconde grâce à la génétique, plus exactement grâce au ciseau génétique Crispr qui ôterait de la cellule humaine ces virus latents. Les premiers essais mettant ces deux méthodes en œuvre ont été couronnés de succès en laboratoire.
    Ces percées, à la fois techniques et biologiques, marquent une étape cruciale vers des thérapies curatives. Pour la première fois, l’idée d’une élimination du VIH dans les cellules ne relève plus seulement de l’espoir, mais commence à s’appuyer sur des bases concrètes.

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  • La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment publié une note très attendue sur la DoxyPEP, un traitement post-exposition qui pourrait transformer la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes. Ce traitement, basé sur la doxycycline, a montré une efficacité notable dans plusieurs études internationales, dont les essais DoxyPEP et DOXYVAC, en réduisant les infections à chlamydia et syphilis d'environ 70%. Cependant, la HAS adopte une approche prudente. 

    Elle sélectionne des populations à haut risque pour bénéficier de ce traitement, notamment les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) et les femmes trans ayant des antécédents d’IST. 

    Ces recommandations visent à freiner l'augmentation alarmante des cas d'IST observée depuis le début des années 2000. Il est crucial de noter que la DoxyPEP n'est pas sans risques. La HAS met en garde contre les dangers d'une antibiothérapie excessive, qui pourrait mener à des résistances, en particulier pour la gonorrhée.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • À l'occasion de la 31ᵉ édition du Sidaction, qui s'est déroulé du 21 au 23 mars, un sondage OpinionWay révèle une inquiétante méconnaissance du VIH parmi les jeunes de 15 à 24 ans. 

    Alors que 76% d’entre eux estiment être bien informés, les idées reçues sur la transmission du virus se multiplient. Près de 42% croient à tort que le VIH peut se transmettre par un baiser, et 40 % pensent qu'un vaccin existe déjà. 

    Florence Thune, directrice de Sidaction, souligne une « dégradation des connaissances » exacerbée par la pandémie de Covid-19, qui a éclipsé les campagnes de sensibilisation. 

    Ce manque d’information entraîne des comportements à risque : un jeune sur trois n’utilise pas systématiquement de préservatif avec un partenaire non régulier. 

    La stigmatisation persiste également, avec 20% des jeunes pensant que le VIH ne concerne que les homosexuels.

    Face à cette situation alarmante, Sidaction appelle à renforcer l'éducation sexuelle dès le plus jeune âge, avec l’introduction d’un programme sur le VIH dans les écoles dès septembre.

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Sidaction relate qu’en octobre 2024, des chercheurs ont franchi une étape décisive dans la lutte contre le VIH en testant un vaccin innovant. Plus de 40 ans après la découverte du virus, le besoin d’un vaccin demeure crucial, alors que chaque année, plus d’un million de nouvelles infections sont enregistrées à travers le monde. Bien que la prophylaxie pré-exposition (PrEP) offre une protection aux personnes à risque élevé, elle ne touche qu’une minorité de la population. De nombreux individus, ne se sentant pas concernés, n’ont pas accès à ces outils préventifs.

    Le candidat vaccin, développé par l’Institut de recherche vaccinale, adopte une approche novatrice en ciblant les cellules dendritiques, essentielles pour la capture et la présentation des agents pathogènes, comme le VIH, aux cellules immunitaires. Les résultats de l’essai clinique de phase I sont prometteurs, affichant une sécurité et une tolérance satisfaisantes, ainsi qu’une réponse immunitaire persistante.

    La prochaine étape consistera à tester ce vaccin chez des populations à risque. Parallèlement, d’autres recherches se concentrent sur les anticorps neutralisants et l’immunité cellulaire, visant à développer un vaccin plus efficace. Ces avancées apportent un nouvel espoir dans la quête d’une protection durable contre le VIH, laissant entrevoir un avenir où la transmission du virus pourrait être significativement réduite.

    Franck Desbordes
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  • Le site Sidaction vient de révéler qu’en octobre 2024, des chercheurs de l’Institut de recherche vaccinale (VRI) ont annoncé les résultats encourageants d’un essai clinique sur un candidat vaccin anti-VIH, le « CD40.HIVRI.Env ». Selon l’agence ANRS-Maladie infectieuses émergentes, ce vaccin a montré une excellente sécurité et une réponse immunitaire robuste. Près de 40 ans après la découverte du VIH, développer un vaccin demeure crucial alors que plus d’un million de nouvelles infections sont recensées chaque année.

    Bien que la prophylaxie pré-exposition (PrEP), un traitement efficace pour les personnes à risque, a été mise en place en 2016, le Pr Yves Lévy souligne qu’environ 40 % des personnes infectées ne se considèrent pas à risque et n’accèdent donc pas à la PrEP. Cela souligne l’urgence de développer un vaccin.

    Les défis restent nombreux : le VIH présente des capacités de mutation exceptionnelles, rendant les anticorps induits par la vaccination rapidement inefficaces. De plus, il attaque directement le système immunitaire. Des approches variées ont été testées, mais aucune n’a atteint le seuil d’efficacité requis pour avoir un impact significatif sur l’épidémie. Comme le candidat-vaccin VRI utilise un anticorps monoclonal couplé à des molécules du VIH, ciblant les cellules dendritiques (des cellules du système immunitaire et sont impliquées dans le déclenchement des réponses immunitaires)pour induire une réponse immunitaire durable. Les résultats d’un essai de phase 1 mené sur 72 volontaires ont montré une bonne tolérance et une réponse immunitaire persistante. La prochaine étape consistera à tester ce vaccin sur une population à risque au Pérou en 2025. D'autres recherches se concentrent sur l’induction d’anticorps neutralisants à large spectre et l'immunité cellulaire, dans l’espoir de créer un vaccin efficace et commercialisable. Malgré les obstacles et la réduction des financements, la recherche sur le VIH continue d’avancer. 

    Julien Claudé-Pénégry
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  • Face à l'augmentation préoccupante des infections sexuellement transmissibles (IST) et à un dépistage encore trop insuffisant, l’Enipse  lance une nouvelle campagne de sensibilisation encourage chacun à agir pour sa santé. Intitulée « sortez la tête du sable et gagnez en sérénité ! », elle interpelle sur l'importance de sortir du déni et de prendre conscience des risques liés aux IST. L'allégorie de l'autruche, qui cache sa tête dans le sable, illustre parfaitement le message : il est temps de faire face à la réalité. Le visuel central de la campagne montre une autruche émergeant du sable, symbole d'une prise de conscience nécessaire. Le slogan engageant « en me dépistant des IST, je gagne en sérénité » met quant à lui en avant le bénéfice personnel d'un dépistage régulier : la tranquillité d'esprit. Les objectifs sont clairs : sensibiliser sur les risques des IST, souvent asymptomatiques, et encourager le dépistage précoce pour éviter des complications. A ceci s’ajoute l'orientation vers les accueils santé du réseau Enipse pour faciliter l'accès au dépistage. Cette campagne vise à toucher un large public, quel que soit le parcours.

    Infos : www.enipse.fr

    Julien Claudé-Pénégry
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